* Le marché de l'assurance automobile s'est étoffé d'offres de packages multi-services attractifs, mais les produits, en apparence similaires, ne sont pas toujours comparables. * Il n'existe pas de formules prédéfinies pour bien choisir son contrat d'assurance. La prudence reste de mise. La branche automobile constitue plus du tiers du chiffre d'affaires consolidé (vie et non vie) du secteur des assurances au Maroc. Elle présente un énorme potentiel de croissance pour les années à venir, compte tenu de la démocratisation de l'accès des particuliers à l'usage de l'automobile, à même de devenir un produit de première nécessité pour le ménage marocain. Devant de telles perspectives, la concurrence entre compagnies d'assurances s'intensifie de plus en plus à l'image des politiques marketing de plus en plus agressives. En effet, on assiste depuis quelques années à une véritable révolution de l'offre en matière d'assurance automobile, consacrée par une ruée vers l'innovation et l'amélioration de la qualité des services. La gamme de produits proposés par les différentes compagnies de la place s'est étoffée pour inclure, outre la couverture obligatoire de la responsabilité civile (RC), une panoplie de nouveaux produits (bris de glaces, dommages accessoires, packs sécurité-entretien, vol, incendie...). De même, dans le dessein d'améliorer la qualité des prestations fournies, les assureurs ont adopté, depuis plusieurs années, le système du bonus-malus pour le calcul de la prime d'assurance versée par le client et ont lancé de multiples et nouveaux services tels l'assistance téléphonique en cas de sinistre, la prise en charge des réparations des sinistres directement dans les garages conventionnés. Ils vont même jusqu'au remplacement du véhicule sinistré en attendant la réparation des préjudices. Corroborée par le matraquage médiatique, la diffusion des produits est devenue meilleure et la demande de plus en plus soucieuse des garanties additionnelles considérées auparavant comme produits de luxe. Mais comment se retrouver dans cette panoplie d'offres de produits et de services ? Ces offres tiennent-elles leurs promesses ? Y a-t-il des non-dits dans les contrats d'assurance ? Comment choisir son contrat d'assurance dans ce maquis d'offres ? Bien qu'important, le tarif de l'assurance auto ne doit pas être déterminant dans le choix de son contrat d'assurance. Il faut surtout vérifier l'étendue des garanties proposées. Quelles garanties ? Pour bien choisir son assurance auto, le maître mot est de faire jouer la concurrence. En effet, la plupart des compagnies d'assurance présentent des tarifs attractifs, mais encore faut-il savoir quelles sont les garanties offertes pour ce prix. Souvent, les petits alinéas des contrats cachent d'importantes choses qui, le moment venu, peuvent être lourdes de conséquences. Aucun contrat ne ressemble à l'autre et il s'agit pour chacun de choisir celui qui répond le mieux à ses besoins et qui présente le meilleur rapport qualité-prix. Différentes formules existent, en fonction des besoins du client et du tarif. La première question à se poser est de savoir ce que l'on souhaite exactement couvrir. Selon la compagnie d'assurances à laquelle on s'adresse, on a, systématiquement, le choix entre trois niveaux de garanties. Le premier étant la couverture de base de la responsabilité civile (RC). Ici, l'assurance couvre tous les dommages matériels et corporels causés à autrui. En revanche, le véhicule n'est pas assuré, pas plus que les dommages corporels dont l'assuré pourrait être victime lorsqu'il est en tort. En complément de la RC, une deuxième formule intermédiaire existe. Dite « garantie de dommages et collisions ». Celle-ci propose, outre la RC, une série de garanties pour les dommages causés au véhicule, que l'assuré soit responsable ou non de l'accident. Par ailleurs, si l'assuré n'est pas mis en cause, les dommages causés à son véhicule seront pris en charge par l'assurance adverse. Cette formule s'enrichit généralement d'un certain nombre de couvertures, telles le bris de glaces, l'incendie, la dommage collision. Enfin, la plus élaborée est quasiment une « tous risques » pour ceux qui désirent être assurés pour tous les dommages causés à leur véhicule en cas d'accident dont ils auraient ou non la responsabilité. Celle-ci englobe une multitude d'offres supplémentaires telles l'assurance des accessoires, les effets personnels et professionnels se trouvant à l'intérieur du véhicule, la mise en place d'un véhicule de remplacement, le remboursement en valeur à neuf du véhicule en cas de vol, voire dans ce même cas, la prise en charge des frais de reconstitution des documents administratifs ( permis, carte grise...). Cependant, même si les produits ou formules proposés semblent identiques, l'on peut observer de sérieuses variations d'un assureur à l'autre. C'est ainsi, par exemple, qu'en matière de taux de franchise, dont le niveau conditionne la prime à débourser, certaines compagnies prennent pour base la valeur du bien assuré en cas de vol ou d'incendie, alors que d'autres se basent sur les dommages subis. Ce qui peut aboutir à des remboursements significativement différents pour la même garantie et le même sinistre. Autre différence notable : la notion de remplacement à neuf du véhicule en cas de vol ou de destruction n'est pas la même chez toutes les assurances. Certaines d'entre elles ne remboursent la valeur à neuf que si le véhicule était dans sa première année de circulation au moment du sinistre. Sinon, c'est l'expertise qui fixe le prix. Par ailleurs, certaines compagnies disposent d'une grille de primes pour les garanties complémentaires qui varient en fonction de l'âge de l'assuré. En cela, ces compagnies pratiquent une sur-prime pour un jeune conducteur à l'image de ce qui se fait sous d'autres cieux. La seule différence est qu'en France par exemple, cette sur-prime est atténuée par le remboursement au bout de deux ans en cas d'absence de sinistre. Ainsi, dans la multitude de packages et d'offres, certaines couvertures ou avantages sont conditionnés à des détails qui sont insuffisamment explicités par les intermédiaires (courtiers et agents généraux), encore moins dans les campagnes publicitaires. Un exemple parlant : dans une assurance tous risques, on ne couvre pas l'équipement audio acheté à grands frais par l'assuré. Seul l'équipement constructeur est couvert ! Mais qui nous le dira ? Conclusion : pour le choix de son contrat d'assurance, il n'existe pas de formules prédéfinies. Il faut bien lire son contrat avant toute souscription et il ne faut surtout pas hésiter à poser toutes les questions qui viennent à l'esprit, même les plus idiotes d'entre elles. La prudence est toujours de mise lors du choix de la panoplie des garanties et options que l'on désire inclure dans le contrat d'assurance, car celui-ci regorge de détails, parfois très importants. Et Dieu sait : le diable est dans le détail !