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Hafida Elbaz, soldat de l'ombre
Publié dans Finances news le 25 - 11 - 2010

La Directrice de l'Association Solidarité Féminine est à la base enseignante de maths. Un concours de circonstances l'a mise sur le chemin de l'Association en 2003. Depuis, elle s'y investit corps et âme..
Hafida Elbaz est l'exemple d'une reconversion réussie. Enseignante de maths, elle vire de bord à 180° en intégrant l'Association Solidarité Féminine.
Avec une licence Maths-Physique, Hafida Elbaz choisit alors de faire carrière dans l'enseignement. D'ailleurs, elle a à son actif 17 ans d'enseignement des mathématiques dans un lycée de Casablanca.
«J'ai beaucoup aimé travailler avec les jeunes. D'ailleurs, on faisait des ateliers de théâtre et des activités culturelles, mais également des visites au sein d'associations. L'idée est de faire sortir les élèves et leur enseigner les choses de la vie autrement, afin qu'ils puissent avoir plus de visibilité sur le monde qui les entoure. Mon objectif est de créer le débat, et par là, aider ces jeunes à avoir leur propre raisonnement. Il leur fallait prendre conscience qu'ils avaient la liberté de choisir, mais également l'obligation d'assumer leurs choix et d'en anticiper les conséquences».
Et puis, lui revint l'envie de retrouver les bancs de l'école. Ainsi, tout en continuant de donner des cours de maths, Hafida s'est inscrite pour des études en ingénierie de formation.
Jusque-là, on voit mal comment elle a pu se retrouver au sein de Solidarité Féminine, mais un concours de circonstances va l'y emmener. «J'ai découvert l'Association à l'époque où j'étais enseignante. J'étais à la cafétéria de l'Institut Français de Casablanca où j'ai découvert des bénéficiaires qui y travaillaient pour gagner leur vie; c'était en 2001 et j'étais admirative face au courage de ces femmes». Ce premier contact va donner lieu à un deuxième. En effet, Hafida, dans le cadre d'un Master, était à la recherche d'un sujet pour son mémoire et avait pensé à l'analyse des besoins en RH en milieu associatif. Hafida contacte Solidarité Féminine qui, à l'époque, en mars 2003, entamait son premier plan stratégique pour la restructuration de l'Association.
«On m'a alors demandé de prendre attache avec Aïcha Ech-Chenna, le lendemain matin avant qu'elle ne parte en voyage. Ce fut là ma première rencontre avec Aïcha Ech-Chenna. Un moment qui m'a marqué à vie, même s'il n'a duré que quelques instants. Elle m'a présenté à la consultante à qui j'avais expliqué que je devais faire une immersion dans l'Association pour un cas d'étude».
Le sujet du Master approuvé par ses encadrants, Hafida démarre l'étude au sein de l'Association. Et un jour, la consultante, chargée également du recrutement, lui souffle l'idée d'une reconversion. Il se trouvait justement que l'Association était à la recherche d'une coordinatrice. Hafida devait donc réfléchir sur la suite à donner à son immersion : continuer à enseigner les maths ou bien intégrer Solidarité Féminine. Elle choisit donc de se reconvertir.
Le défi était de taille. Puisqu'il ne s'agissait pas seulement pour elle de comprendre le milieu associatif, mais également de comprendre les besoins et les défis à relever.
Militante dans l'âme, Hafida passait à un degré plus important en descendant sur le terrain. Un terrain miné de surcroît, puisque l'Association venait en aide aux mères célibataires dans une société sans merci.
«Et l'un des défis les plus difficiles est celui de trouver un équilibre entre l'affect et la raison». Mais quand on a 17 ans d'expérience dans l'enseignement et qu'on gère des classes de 40 jeunes par classe, la gestion de groupes de personnes devient une seconde nature.
«Mon rôle consistait d'abord à accompagner la mise en oeuvre du Plan stratégique. Ainsi, de 2003 à 2005, j'ai investi beaucoup de temps à connaître les rouages du métier et à mettre en place de nouvelles procédures qui allaient dans le sens d'une professionnalisation de l'Association.
Dans un premier temps, mon travail consistait, en effet, à formaliser les acquis».
Très patiente dans l'apprentissage, Hafida a fini par créer cette légitimité auprès des militantes très chevronnées de l'Association grâce à son travail. Et quand elle se sentait dépitée, c'était Aïcha Ech-Chenna qui venait l'encourager.
En 2006, elle sera nommée Directrice de Solidarité Féminine. C'est à partir de ce moment qu'elle passe à un autre stade d'intervention avec davantage de créativité dans l'élaboration de méthodes de travail opérationnelles, de contribution et de mise en place de stratégies de développement. «Je suis consciente qu'aujourd'hui la conjoncture est plus favorable pour le tissu associatif. Je réalise avec beaucoup de respect ce que les militantes ont mis en place par le passé. Aujourd'hui, les choses changent progressivement et les mères célibataires que nous accompagnons sont davantage acceptées par la société. Elles voient leurs relations plus ou moins normalisées avec leurs familles et sont sur le chemin de l'autonomie. Du coup, leurs enfants jouissent de leur droit à une famille, une éducation, une identité et un avenir». Il n'en demeure pas moins que des poches de résistance existent encore et pèsent sur le travail de l'Association. Il faut, de manière permanente, encourager des personnes en détresse et, surtout, accepter parfois l'échec. «C'est difficile de prévoir à l'avance le résultat qu'on obtiendra. En nous engageant avec ces personnes, nous n'avons aucune garantie de résultat ; voilà pourquoi nous y allons doucement jusqu'à les rendre autonomes. Nous travaillons aussi bien pour la mère que pour l'enfant à qui il faut assurer un avenir».
La manière de procéder de Hafida consiste à écouter, observer, analyser, synthétiser afin de comprendre, puis trouver une réponse aux attentes du comité, de l'équipe, des bénéficiaires et de l'environnement extérieur, en tenant compte des évolutions rapides de la société.
Etre mise à la disposition de l'Association par l'Académie du Grand Casablanca atténue quelque peu la pression que peut subir Hafida. «Ça me permet d'avoir un peu de recul. Je suis passionnée par ce que je fais, mais je ne réagis pas avec passion».
Mais, en cas de doute ou de stress, Hafida s'isole. «Je préfère rester avec moi-même, je suis dans ma coquille. Puis vient le moment où je vais à la recherche de ce qui va m'aider à avancer». C'est que dans la vie sa devise est : «marche ou crève».
Pour elle, dans les moments difficiles, on se retrouve seul face à la situation même si on est entouré de gens. «La solution est forcément en nous. J'ai eu droit aussi à mon lot de souffrances et à chaque fois, j'ai essayé d'apprivoiser la douleur, de repousser mes limites d'endurance… Cela émane certainement de l'éducation et des valeurs que m'ont inculquées mes parents et je les en remercie». Ses parents, dont la disparition a été l'une des plus terribles épreuves à laquelle elle a dû faire face alors qu'elle n'avait que 18 ans. «Ces disparitions m'ont appris qu'à chaque épreuve difficile, il faut repousser davantage ses limites d'endurance, car la vie nous en réserve un gros lot».
Malgré son travail dans un milieu assez dur et complexe, Hafida garde le sourire, car, au fond, c'est une personne enthousiaste… Mais également très rationnelle. Ainsi, quand on lui pose la question sur les choses qu'elle aurait aimé changer à sa vie, si elle devait remonter le temps, sa réponse est toute simple mais chargée d'enseignements : «Je referais la même chose avec, peut-être, les mêmes erreurs, car tout cela m'a permis d'évoluer sur tous les plans et a fait de moi ce que je suis».


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