Ils sont révolus ces temps où l'amour du sport en général et plus particulièrement du football, ce sport roi, ne sentait pas le lait frelaté et ne représentait pas ce tremplin idéal auquel s'accrochent à en crever certains arrivés ( à quelques exceptions prés) de la dernière heure ces derniers temps. Cette belle époque où dirigeants comme joueurs et supporters comme représentants de presse se comportaient en une seule et même famille dont le principal objectif est de soutenir, chacun à sa manière et selon ses possibilités cette immortelle équipe d'El Jadida, qui porte le fameux nom de DHJ et dont les racines, (qu'on le reconnaisse ou non) s'ancrent profondément dans l'histoire du nationalisme au niveau d'El Jadida. Oui, ils font partie du regrettable passé, tous ces beaux moments où les sacrifices et le sens du bénévolat, faisaient partie intégrante du jeux, sans pour autant affaiblir les convictions ni provoquer des frictions entre les différents partenaires dont l'impérieux mot d'ordre qui harmonisait leurs efforts était tout simplement "Que vive le Difâa". Même la disette qui régnait en ces temps là ne décourageait personne. Les dirigeants étaient à chaque fois au four et moulin pour prospecter de probables ressources afin d'honorer leurs engagements envers leur équipe, de leur côté les joueurs prenaient souvent leur mal en patience, sans rechigner ou fléchir, les supporters ne désarmaient jamais quels que soient les résultats ou les distances à parcourir pour suivre le déplacement de l'équipe qui les représente et de son côté la presse sportive, toujours omniprésente, n'était ni exigeante ni complaisante, se contentant de rapporter aux lecteurs le vécu des rencontres quels que soient leurs péripéties. Ils font partie du passé toutes ces valeurs qui honoraient la sphère du football d'El Jadida et pour lesquelles on a donné toute une partie de nous même et beaucoup de notre temps pour que cette atmosphère imbue d'honnêteté de sérieux et transparence puisse perdurer et aller de mieux en mieux surtout aujourd'hui où le cĺub est loin très loin des turpitudes des quêtes et des mille et une difficulté d'autrefois. J'aurai tant souhaité qu'il me soit permis de remonter le temps, non pas pour redécouvrir les saveurs de ma tendre jeunesse, ni encore moins pour donner plus de tonus à un corp endolori, mais tout simplement pour faire sentir aux jeunes d'aujourd'hui le calvaire que les anciens ont vécu et enduré. Le Difâa ne s'est pas érigé de lui même, il n'a pas survécu aux grandes tempêtes sans sacrifices et sans sueurs. Ce serait donc la pire des ingratitudes de faire table rase de tout cela. Chahid Ahmed