Les grands taxis Mercedes 220 et 240D vont-ils disparaître de nos villes ? C'est ce que laisse penser le site spécialisé Ranwhenparked, qui a révélé que le gouvernement est en train de finaliser le programme d'envoi à la casse de ces vieilles Mercedes. Une prime à la casse d'environ 50.000 DH sera remise sur chaque grand taxi retiré du service et détruit. Une mesure prévue d'entrer en vigueur d'ici la fin de 2014. « Pendant près de cinq mois, les ministères de l'Intérieur, de l'Industrie et du Commerce ainsi que celui des Finances ont pris part à des réunions-marathon formelles et informelles pour apporter les dernières retouches à ce programme », nous a expliqué Moustafa Chaaoun, secrétaire général du Syndicat marocain des professionnels du transport (SMPT) avant d'ajouter : « Le gouvernement tente d'élaborer un programme bien ficelé afin d'éviter les erreurs de l'opération de renouvellement du parc de petits taxis ». En effet, cette opération lancée en 2010 avec une enveloppe globale de 200 millions de DH, dont 150 millions de DH pour le seul Grand Casablanca, a été un vrai fiasco. Ciblant 4.200 taxis sur un parc de plus de 8.000 que compte la métropole, seuls 2.500 taxis ont bénéficié de cette opération, soit près de 25% du parc. Mais, il n'y a pas que cet échec qui obsède l'Exécutif, il y a également le fait que les exploitants des grands taxis ont toujours refusé tout accord tant que la question du choix de la marque de véhicule n'est pas réglée. Nombre de professionnels réclament une dérogation spéciale pour pouvoir importer des Mercedes au lieu de choisir une des marques proposées sur le marché local. « Il est vrai que beaucoup de questions techniques et financières sont encore en stand-by mais les professionnels sont unanimes sur la nécessité de renouvellement du parc. L'ensemble des grands taxis qui circulent aujourd'hui dans la ville ont plus de 25 ans. Et certains d'entre eux sont dans un état mécanique lamentable. Ils consomment trop de carburant et demandent plus d'entretien», nous a confié le secrétaire général du SMPT qui estime que ce renouvellement s'impose aujourd'hui comme capital pour la survie du secteur. « Nous devrons être compétitifs par rapport aux services offerts par le tramway et le transport par bus, en cours de restructuration avant l'arrivée du RER et d'autres moyens de transport», a-t-il précisé avant de poursuivre : «Les 600.000 à 700.000 usagers qui empruntent quotidiennement ces taxis ont droit à un service de qualité et de confort. Il est aujourd'hui inacceptable d'entasser les gens comme des bêtes dans ces grands taxis. Il faut que cette situation change». A ce propos, il nous a indiqué que certains professionnels ont pris l'initiative sans attendre les subventions de l'Etat. « Ils estiment que la concurrence les oblige à avoir des véhicules neufs et puissants leur permettant de préserver leur part du marché», nous a-t-il révélé. Pourtant, notre source pense que malgré les bonnes volontés qui animent plusieurs professionnels, de nombreuses difficultés risquent d'entraver le déroulement de cette opération. « Tant qu'il y a encore un conflit entre les exploitants et le propriétaire de l'agrément et tant qu'il y a des problèmes judiciaires relatifs à ces agréments, les chances de renouvellement du parc restent minimes », a-t-elle conclu.