Le samedi 07 décembre, le complexe Mazagan Beach Resort a été le théâtre de la 10ème rencontre internationale des musiques andalouses. Cette rencontre initiée par la Province d'El Jadida et l'association des amateurs de la musique andalous du Maroc tend, parait-il, à mettre en avant l'art des Musiques Andalouses et à l'enrichir à travers de nouvelles rencontres entre l'art Andalous, les musiques du Maroc et une ouverture sur les musiques du monde. L'objectif majeur est, semble-t-il, de porter la Musique Andalouse dans toutes les régions du Royaume, jusqu'aux cœurs des foyers. Et ce sont des « mélomanes » prétendant avoir en commun, une passion inconditionnelle pour le patrimoine artistique andalous et soucieux, disent-ils, de sa préservation et de sa déperdition, qui se sont « sacrifiés » pour nous rendre ce service (on ne les remerciera jamais assez pour ça). Dès lors, ces fervents défenseurs de cet art séculaire n'eurent de cesse d'œuvrer pour sa propagande et sa modernisation, en organisant chaque année et en présence des mêmes têtes d'affiches et leurs familles, des rencontres d'andaloussytes dans des lieux fermés et grâce à l'argent d'un contribuable ignorant tout, de ce que des « magnanimes » organisent « pour lui ». (Quel ingrat ce contribuable ?) Plaisanterie à part, pourquoi le choix de lieux hermétiquement fermés, pour « propager » cette couleur musicale, alors qu'elle représente une occasion d'ouverture sur l'Autre, sur les cultures comme les villes qui les abritent. Des villes marquées d'ailleurs, par leur histoire et qui ont accueilli les civilisations Arabe, Berbère, Portugaise, Andalouse, Turque et Africaine. Est-ce en allant s'enfermer au mazagan resort, avec amis et familles proches, que l'on estime pouvoir sauver cette couleur musicale de l'oubli, et maintenir en vie une tradition ancestrale, comme ils prétendent? La Musique Andalouse est avant tout, un art de création Populaire et ce n'est pas de cette manière, élitiste et snob, que l'on mettra un terme à sa tendance à se perdre. Il faut dire à ces « organisateurs » (qui n'organisent rien de leurs poches), qu' au-delà d'un « simple » Art, il a été à l'origine de la création d'un vaste mouvement intellectuel fondé sur la liberté de la pensée. La musique Andalouse c'est aussi une philosophie, un Mouvement, une façon de penser et d'être et c'est le seul art traditionnel commun à Tous les Marocains. Et s'il est relégué aujourd'hui au rang de curiosité du passé, ce n'est pas avec le comportement adopté par nos « mélomanes autoproclamés » qu'il vivra un éventuel retour en grâce. A voir cette « nouvelle touche » et cette « approche nouvelle », adoptée, « pour que la musique Andalous tisse sa toile, disent-ils », la prise de conscience nécessaire pour réhabiliter et préserver cet art ancestral n'est pas pour demain.