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Les espaces verts laissés à l'abandon à El Jadida
Publié dans Eljadida 24 le 06 - 07 - 2013

On ne peut ignorer le rôle vital que jouent les espaces verts notamment dans la dépollution. Et on ne peut négliger leur rôle important pour la qualité de la vie comme éléments de la nature et comme lieux de détente.
La ville d'El Jadida a été, jadis, réputée par ces avenues jalonnées de mûriers, de châtaigniers et d'orangers et par ses beaux parcs, ses araucarias, ses palmiers, ses washingtonias et ses platanes, et que l'on se plaisait à appeler "la Deauville marocaine".
Mais cela fait partie d'un passé dont les odeurs nostalgiques sont à peine ressenties. Une fragrance d'amour qui n'est plus complice de l'ingénue effervescence qu'offre Dame Nature parée de ses plus beaux atours en période printanière. Dans la foulée, il n'est pas dé­placé de constater que le faciès arboricole qui enjolivait nos espaces publics a déserté notre cadre bâti.... Malgré ce qui reste, il semble malheureusement que la Deauville marocaine est rattrapée par une frénésie dangereuse: la dilapidation forcenée de la richesse écolo­gique.
À Paris, la moyen­ne en espace vert par habitant est de plus de 10m2. À Bruxel­les, elle est de l'ordre de 28m2. Mais à El Jadida, il paraît que le volet des espaces verts n'existe plus dans le registre municipal puisque la moyenne n'approche même pas 1m2. Pire encore, les plus importants es­paces plantés de la capitale des Doukkala datent de l'époque co­loniale. Et, même ces espaces souffrent du délaissement et de la dégradation totale. Al­lez voir du côté du jar­din de la place Moulay Al Hassan, du jardin Derb Eddeggaga, du parc Abdelkrim El Khat­tabi, ex-parc Gallieni, du parc Hassan II, ex-jardin Spiney, où il y avait un zoo et qui était vraiment un jardin botanique. Faites un tour du côté du parc Mohammed V qui a vécu trois grands événements dans l'histoire du Maroc : visite en 1913 du Maréchal Lyautey qui affirma : «Mazagan» doit être la Deauville du Maroc - visite de feu S.M. Mohammed V en 1960 pour donner plus d'importance à ce parc - visite de feu S.M. Hassan II pour célébrer la Fête de la Jeu­nesse de 1994. Ces écrins de verdure qui furent jadis la fierté de la ville ne bénéficient plus aujourd'hui d'aucune attention particulière des services concernés, qui assistent à la dégradation de ce patri­moine sans procéder à un quelconque aménagement. Ainsi, comme tout le monde peut le constater, presque l'ensemble des espaces verts qui existent en ville sont complètement délaissés. Le conseil municipal, qui parraine ces espaces, n'a pas pu développer une ap­proche d'ensemble pour la gestion de ces lieux de façon à redonner à la ville sa splendeur d'antan. Il suffit de visiter ces endroits pour se rendre compte qu'ils ressemblent à des terrains de football pour certains énergumènes plutôt qu'à des espaces de balades et de dé­tente. Même les équipes d'ouvriers qui assurent l'entretien ne font plus aucun effort pour désherber, nettoyer ou remplacer les plants morts par l'implantation de nouvelles plantes, quant à l'arrosage il ne se fait que rarement ce qui a contraint la prolifération de mau­vaises herbes et le peu de végétation existante a perdu de sa couleur verdoyante. En plus de ce constat, les parcs Abdelkrim El Khat­tabi, Mohammed V et Hassan II sont devenus le refuge favori des délinquants, des ivrognes et des fumeurs de joints qui s'adonnent publiquement à de tels actes d'incivisme. Pis encore, des bancs et lampadaires ont été saccagés. Alors, à quand l'opération de réhabi­litation de ces espaces verts ? C'est un pari imposé aux structures concernées, puisque l'objectif cherché est d'améliorer le cadre de vie du citoyen qui tend à se détériorer chaque année, qui passe avec une toile de fond, caractérisée par le laxisme du conseil municipal et l'incivisme de certains visiteurs.
Quant à la structure de la ville chargée du développement et de l'embellissement des espaces publics, le choix est porté en priorité sur les axes parcourus par les officiels, le reste des interventions est opéré au gré de l'humeur, juste pour justifier quelque action. On met en terre des plants chétifs pour les abandonner aussitôt. Les exem­ples sont légion, et la presse est toujours présente pour le rappeler à l'envi. Elle a beau livré bataille en s'égosillant pour l'entretien de la belle lignée d'arbres qui, autrefois, parait la place El Hansali. Mais on a décidé qu'elle soit abandonnée à son triste sort. Une manière de contribuer à la calvitie de nos cités. Ainsi, près de la Kissaria Ben Nahon, les patrons de certains locaux commerciaux ont eu l'audace de " tuer " des arbres afin d'étaler leurs marchandises sur le trottoir ou dégager la vue de leurs devantures. Ce qui donné l'envie à ceux d'en face de " tuer " à leur tour d'autres. Pis encore, même l'actuel président du conseil municipal qui édifie un immeuble dans l'ave­nue Mohammed Er- rafiî vient donner le mauvais exemple en enle­vant de l'intérieur de la villa détruite quatre palmiers et en coupant 4 arbres du devant l'immeuble sans gêne et aucune pudeur ! Allez comprendre !
La ville compte de nos jours plus de 250 000 âmes et l'espace urbain s'est élargi sans que les concepteurs du schéma directeur de la ville ne prennent en considération la réservation d'espaces pour la réalisation de parcs au quartier Saâda I, II et III, Koudiate Ben Driss, El Amal et Salam à l'instar de ceux datant de l'époque coloniale. Eh oui, de nos jours, on porte atteinte à l'harmonie végétale d'El Jadida soit pour planter d'autres espèces sans consulter un spécialiste, soit pour agir uniquement par intérêt. C'est vrai qu'on a réaménagé le jardin de la corniche à El Jadida. Mais de quelle manière?
Des questions cependant demeurent : Que fait en réalité la socié­té chargée de l'entretien des espaces verts? Les services concernés sauront t-ils imposer la rigueur qu'il faut pour préserver ces espaces verts longtemps relégués à un autre rang ? La tâche est immense et elle ne peut pas se réaliser sans la mise en place d'un programme d'approche entre le citoyen et les pouvoirs publics pour la protec­tion de l'environnement.
Purification de l'air par les plantes
On sait que les espaces verts, en plus de leur aspect ornemental et embellissant, permettent à la ville de respirer et de s'oxygéner. Ils jouent aussi le rôle de régulateur du climat urbain et constituent des lieux de détente et de décontraction pour les habitants. On sait aussi que les arbres contribuent à notre qualité de vie, et sont bénéfiques à notre santé physique et mentale. Cette croyance a été vérifiée par des chercheurs qui leur ont attribué certains bienfaits. En plus, les arbres contribuent à purifier l'air des villes, polluées principalement par le dioxyde de carbone (CO2) et l'ozone au sol (O3). En effet, ils ont la capacité d'absorber le CO2 et d'autres gaz polluants, en libérant de l'oxygène et en filtrant les poussières en suspension dans l'air. Par exemple: une superficie de 4 000 mètres carrés d'arbres absorbe l'équivalent du CO2 produit annuellement par une automo­bile parcourant 40 000 km; l'air environnant une rue bordée d'arbres contient de 3 à 7 fois moins de particules de poussière que l'air d'une rue sans arbres.


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