La situation au Difaâ Hassani Jadidi n'est plus au beau fixe. Le mécontentement de ses fans se fait de plus en plus grand. Les résultats, en dents de scie, en sont la cause. Surtout que les mécontents et les observateurs sportifs, d'ailleurs, estiment que le porte-fanion des Doukkala reste l'une des valeurs sûres des équipes du Maroc et dont rêverait tout technicien. Ses joueurs sont aguerris, expérimentés et entreprenants. Que se passe-t-il donc au DHJ ? Les avis sont partagés. Certains en veulent à l'entraîneur, Jawad Milani, certains aux joueurs et d'autres, enfin, au bureau dirigeant. La valeur technique de l'entraîneur n'est nullement mise en doute. Personne ne peut oublier qu'il avait évité au club le pire après les passages à vide sous l'ère Fethi Jamal ou encore de celui de Karama qui n'avait pas su s'adapter aux réalités locales puisqu'il avait vécu outre-mer. Jawad Milani avait même joué la saison d'après le sacre si ce n'étaient des accidents de parcours dont ont été à l'origine quelques arbitres. Mais au lieu de continuer sur cette lancée cette saison en améliorant quelques lacunes, notamment en attaque, le coach jdidi s'est contenté de l'existant malgré le départ de quelques pièces maîtresses de son effectif comme le buteur du championnat, la saison passée, le Tchadien Karl Max, et Mabide qui fait, actuellement, les beaux jours du club rajaoui. Même les recrutements opérés cette année et sur lesquels il a veillé personnellement n'ont pas été une parfaite réussite. C'est le cas de Hicham Mahdoufi, souffrant d'une très ancienne blessure, et de Aït Bihi qui ne s'est pas encore adapté, peut-être, au sein du club. L'autre reproche qu'on ne veut pas lui pardonner est celui de s'être obstiné d'avoir gardé, plus de deux saisons, des attaquants n'ayant ajouté aucune plus value au groupe. La nouvelle recrue, le Tchadien O. Léger, a montré qu'il ne pourrait remplacer en pointe son compatriote Karl Max. C'est un bon numéro 10 comme on disait, autrefois, dans le jargon footballistique. Pour ces mécontents, Jawad Milani était le seul à connaître les points forts et faibles de son équipe, et c'est en connaissance de cause qu'il aurait imposé son jugement pour un renforcement judicieux et efficace de son effectif dans le but de continuer à jouer les premiers rôles dans le championnat et, pourquoi pas, réaliser le premier titre du club jdidi du moment que les moyens financiers le permettent ? Pour d'autres, il aurait dû lancer des jeunes du club pour les aguerrir au lieu de continuer à compter sur des joueurs qui n'ont rien apporté à l'équipe. Quoi qu'il en soit, Mohammed Jawad Milani reste, comme tout entraîneur, la première cible et des supporteurs et des dirigeants. Mais doit-on le tenir pour seul responsable de ces déconvenues ? Certainement pas! Le bureau dirigeant assume, lui aussi, une grande responsabilité dans ce qui se passe. Le simple reproche qu'on leur fait est que plusieurs d'entre eux ne sont pas imbibés de la chose footballistique, pour ne l'avoir jamais pratiquée dans leur vie. On se demande pourquoi se sont-ils permis de libérer des joueurs de grand talent à un moment où l'on espérait décrocher un premier titre dans la vie du club? Les cas de Mabédé et Karouchi (RCA), Younès Hammal (FAR), Chakir (FAR)… et la liste est longue. Les joueurs, eux non plus, ne sont pas ménagés. Leur nonchalance et leur manque de sérieux sur le terrain et le comportement de certains, en dehors du terrain, sont pour beaucoup dans la mauvaise marche de l'équipe. La responsabilité incombe, ici, aux dirigeants pour n'avoir su être tout proches des joueurs. Le coach Milani a été pris à partie par quelques énergumènes à Tadla après la défaite de son équipe face au Raja de Béni Mellal. Acte condamnable qui ne doit, en tous les cas, être toléré. Mais que les dirigeants prétendent que c'est une machination diligentée contre le club est une pure imagination. On ne peut savoir où peut mener l'amour fou. Il est encore temps de s'accorder des moments de réflexions responsables avec la contribution d'autres potentialités sportives locales. Il y en a et elles sont nombreuses. Pourvu qu'on se donne la peine de les inviter.