Ecrit par la Rédaction | Les banques sont appelées par le FMI à gérer le portefeuille des créances en souffrance qui ne font que s'accumuler. Elles ont trois manières de le faire. D'abord le recouvrement judiciaire ensuite la radiation des créances en souffrance. La troisième manière est le marché secondaire des créances en souffrance. En ce qui concerne le marché secondaire des créances en souffrance, le gouvernement et la Banque Centrale sont en train de travailler de manière déterminée pour créer ce marché. Mais des règles juridiques et fiscales sont impératives pour accompagner la cession desdites créances. « Il s'agit donc d'une réforme importante à mener par BAM pour permettre aux banques de soutenir la croissance économique et de contribuer à la relance », annonce Roberto Cardarelli, à l'occasion de la mission virtuelle du 30 novembre au 10 décembre 2021 initiée dans le cadre des consultations de 2021 au titre de l'article IV des statuts du FMI. « Les banques marocaines ont bien résisté à la crise, grâce à la rapidité et à l'ampleur de l'appui que leur a apporté BAM. Les services du FMI saluent la décision de BAM de mettre fin à la plupart des mesures prudentielles adoptées pour soutenir le secteur bancaire au cours de la pandémie. BAM devra continuer à veiller à ce que les banques continuent de constituer des provisions pour créances douteuses, tout en accélérant, avec les autorités concernées, le lancement des réformes pour la création d'un marché secondaire des créances en souffrance » rappelle R. Cardarelli. Et d'enchaîner: » En outre, les autorités devraient parachever le projet de réforme légale visant à se doter d'un cadre plus solide en matière de résolution bancaire« . Lire également : Créances en souffrance : une hausse inquiétante de plus de 17 Mds de DH Le PIB devrait croître de 6,3 % en 2021 L'économie marocaine se redresse. La reprise économique devrait se poursuivre au cours des prochaines années, malgré les séquelles de la pandémie. Les autorités ont engagé un ensemble de réformes structurelles, qui méritent d'être appuyées par un plan de financement adéquat et en continuant à inscrire leur action dans un cadre macroéconomique stable. Les réformes visant à étendre la protection sociale à tous les Marocains et les efforts ayant pour objectif de promouvoir davantage le secteur privé sont prioritaires. À l'issue de la mission, Roberto Cardarelli a fait la déclaration suivante : « Grâce à une campagne de vaccination particulièrement efficace et à la riposte rapide des autorités, la crise sanitaire a été maîtrisée et l'économie marocaine se redresse. Cette dernière a regagné quasiment le terrain perdu lors de la grave récession mondiale de 2020 qui n'a pas épargné l'économie marocaine. Cette performance s'explique par le maintien des mesures de relance budgétaire et monétaire, par la bonne performance des principaux secteurs exportateurs, par le dynamisme des transferts des Marocains résidant à l'étranger ainsi que par la récolte exceptionnelle qui a succédé à deux années de sécheresse. Après une contraction de 6,3 % en 2020, le PIB devrait croître de 6,3 % en 2021, l'un des taux les plus élevés dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord ». Et d'ajouter « la reprise économique devrait se poursuivre au cours des prochaines années, malgré les séquelles de la pandémie. La croissance économique devrait s'établir autour de 3 % en 2022, dans l'hypothèse d'une campagne agricole moyenne et d'une poursuite de la reprise des activités non agricoles. Les récentes tensions inflationnistes restent maîtrisées et devraient s'estomper à moyen terme, à mesure que diminueront les pressions sur les coûts de production provoquées par les perturbations des chaînes d'approvisionnement à l'échelle internationale. Après avoir fortement baissé l'an dernier, le déficit courant devrait revenir cette année à un niveau plus proche de celui d'avant la crise et se stabiliser à moyen terme autour de 3,5 % du PIB. Les réserves de change du Maroc ressortent renforcées de la pandémie. Bien que ces perspectives demeurent marquées par des incertitudes, liées notamment à l'évolution de la pandémie qui constitue la principale source de risque, des réformes structurelles efficaces et rapides devraient accélérer la croissance à moyen terme ». Les engagements du Maroc rappelés au FMI Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, s'est entretenu, jeudi 9 décembre par visioconférence, avec les représentants du Fonds Monétaire International (FMI), en présence du ministère de l'Economie et des Finances, représenté par la Direction du Trésor du Royaume. "Sous le leadership de Sa Majesté le Roi l'Exécutif déploie une vision ambitieuse, répondant aux attentes exprimées par les Marocains", a déclaré le Chef du gouvernement, cité par le communiqué. Pour les cinq prochaines années, le gouvernement se fixe comme principales priorités la réforme de la santé et de la protection sociale, de l'éducation, de la promotion de l'emploi et de l'administration. La stimulation de l'investissement privé, l'incitation à l'entrepreneuriat, la restructuration des établissements publics sont autant de chantiers ouverts par le gouvernement pour engager la relance économique au lendemain de la crise sanitaire. Ces engagements auront sans doute des effets vertueux sur la croissance, les équilibres macro-économiques et en l'occurrence la soutenabilité de la dette publique, a expliqué le Chef de l'Exécutif. De son côté, Roberto Cardarelli a rajouté que « En 2021, et avec une réduction du déficit de près de 1% du PIB par rapport à l'année 2020, l'orientation de la politique budgétaire est restée expansionniste, caractérisée par un accroissement des dépenses courantes (dû à l'augmentation de la masse salariale et de la charge de la compensation) plus important que la progression des recettes fiscales qui a accompagné la reprise économique. Le budget pour 2022 prévoit une légère réduction du déficit global en pourcentage du PIB. Pour renforcer la résilience et disposer de plus grandes marges de manœuvre budgétaires afin de faire face à de futurs chocs, les autorités marocaines devraient réduire davantage le déficit budgétaire global, et rapprocher, à moyen terme, le ratio dette sur PIB de son niveau d'avant la pandémie. Pour y parvenir, les autorités devront élargir l'assiette fiscale et en accroître la progressivité, conformément aux principes énoncés dans la loi-cadre, et poursuivre les efforts de rationalisation et d'optimisation de la dépense publique ». Et d'jouter que « Les services du FMI saluent la détermination des autorités à mettre en œuvre les réformes structurelles proposées dans le cadre du Nouveau modèle de développement (NMD). Ces réformes sont susceptibles de placer le Maroc sur une trajectoire de croissance plus forte, plus inclusive, et plus durable. En sus des réformes en cours dans les domaines de la protection sociale, des entreprises publiques et du système éducatif, les réformes préconisées par le NMD permettraient d'améliorer la concurrence, de renforcer la compétitivité du pays, d'encourager la croissance de l'économie formelle, et d'inspirer davantage confiance dans le secteur public et le système judiciaire. Etant donné l'ampleur des financements que ces réformes nécessitent, l'horizon temporel peu maitrisé de leurs effets sur la production potentielle, et l'espace budgétaire restreint dont disposent les autorités, il importe que celles-ci définissent et échelonnent soigneusement les réformes prioritaires, en s'appuyant sur un plan de financement adéquat et en inscrivant leur action dans un cadre macroéconomique stable et cohérent ». Informations générales Depuis 2012, le Maroc a conclu avec le FMI quatre accords successifs au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL). Le 7 avril 2020, les autorités marocaines ont procédé au tirage de toutes les ressources disponibles (environ 3 milliards de dollars) dans le cadre de l'accord au titre de la LPL, afin de pouvoir faire face au choc sans précédent que constitue la pandémie de COVID-19. Depuis lors, les autorités ont remboursé 651 millions de DTS au mois de janvier, après s'être tournées vers les marchés financiers internationaux. Pour autant, les autorités et les services du FMI maintiennent un dialogue étroit. Lire également : Croissance mondiale : Reprise forte mais inégale (FMI)