Après une hausse annuelle de près de 7% en 2019, la circulation fiduciaire a atteint 319 milliards de dirhams en 2020, en croissance de près de 20%, soit le rythme le plus élevé observé sur les trente dernières années, selon Bank Al-Maghrib. En dépit de la progression qu'ont connu les paiements scripturaux, l'économie marocaine reste encore largement dominée par le cash. L'année 2020 a été marquée par une forte pression sur la monnaie fiduciaire dépassant même les ratios des années précédentes. Cette situation s'explique notamment, selon le rapport annuel de BAM sur les infrastructures des marchés financiers et des moyens de paiement, par les versements des aides, en cash, dans le cadre de l'opération « Tadamoun » et les retraits cash pendant la période du confinement suivis par la période du Ramadan et celle de Aîd Al-Adha. Dans le contexte de la crise sanitaire, la demande du cash a marqué en 2020 une accélération exceptionnelle. Après une hausse annuelle de près de 7% en 2019, la circulation fiduciaire a atteint 319 milliards de dirhams, en croissance de près de 20%, soit le rythme le plus élevé observé sur les trente dernières années. En volume, elle s'est située à 2,1 milliards de billets et 2,9 milliards de pièces de monnaie, soit des progressions respectives de 17% et 2%. Sur le reste de l'année, et en dépit de la distribution des aides du Gouvernement en cash, le recul de l'activité économique sous les effets de la pandémie s'est reflété dans la circulation fiduciaire qui a évolué à un rythme inférieur à sa cadence normale, mais sans autant compenser les sorties massives observées auparavant. Les flux nets se sont ainsi limités à un peu plus de 10 milliards, tandis qu'ils avaient évolué entre 2017 et 2019 aux voisinages de 14 milliards. Ainsi, le ratio de la circulation fiduciaire rapporté au PIB s'est établi à 30% contre une moyenne de 22% constatée lors des années précédentes. Cette hausse importante a été observée au niveau de plusieurs pays. Billets en circulation A fin 2020, la circulation des billets a connu une hausse de 20% en valeur et de 17% en volume, pour atteindre 315 milliards de dirhams et un volume de 2,1 milliards de billets. La structure en valeur de billets en circulation affiche une prépondérance des billets de 200 DH dont la part a gagné un point de pourcentage pour s'établir à 74%, au détriment de la coupure de 100 DH qui a vu sa proportion reculer à 24%. En nombre, la part de 200 DH s'est également renforcée de 2 points de pourcentage à 54%, au désavantage des coupures de 50 DH et de 20 DH, qui ont vu leurs participations passer respectivement de 4% à 3% et de 7% à 6%. Quant au billet de 100 DH, sa part s'est stabilisée à 36%. Par type de billets, 82% des billets en circulation sont de type 2012, 16% relèvent de la série d'émission 2002 et 2% sont de type 1987 actuellement en phase de retrait de circulation. Pièces en circulation A l'inverse des billets de banque, les pièces métalliques en circulation dans l'économie ont vu le rythme de leur valeur ralentir d'une moyenne annuelle de près de 5% à 3,5% en 2020, terminant ainsi l'année avec un encours de 3,7 milliards de dirhams. S'agissant du volume, il s'est établi à 2,9 milliards de pièces, en hausse de 2,4%. La structure des stocks de pièces en circulation, aussi bien en nombre qu'en valeur, n'a pas connu de changement notable. En valeur, la part des pièces de 10 DH s'est stabilisée à 34% contre 28% pour les pièces de 5 DH et de 22% pour celle d'un DH. En nombre aussi la structure des pièces métalliques en circulation est restée identique à celle observée durant les dernières années, avec des contributions de 28% pour les pièces d'un DH, 19% pour 10 Centimes et 16 % pour 20 Centimes. Dans ce cadre et tirant les leçons de la crise sanitaire, Bank Al-Maghrib a continué ses efforts pour le renforcement de la digitalisation des paiements et le développement des moyens de paiement innovants, notamment à travers l'accélération de l'adoption du paiement mobile et la dématérialisation des paiements Gouvernementaux.