Reportage réalisé par S. Azara | Chaque année le risque d'inondation plane sur la capitale économique du royaume. Les événements de l'hiver dénier sont toujours vifs dans la mémoire des casablancais. Pour lutter contre ces inondations, Lydec continue son engagement à renforcer ses infrastructures d'assainissement liquide (des eaux pluviales et usées) en achevant 3 projets stratégiques. Afin d'assurer l'assainissement des nouvelles zones urbaines et pour répondre aux problématiques liées aux débordements en temps de pluie, Lydec a achevé 3 projets de renforcement et de renouvellement des réseaux d'assainissement. Il s'agit de la Galerie de stockage des eaux pluviales à Hay Sadri ; du système d'assainissement des eaux pluviales de la Route Nationale n°1 (RN1) à l'entrée Ouest de Casablanca au niveau de Lissasfa ainsi que du renforcement du collecteur des eaux pluviales « Delure ». « Ces 3 belles réalisations ont pour vocation à lutter contre les risques d'inodation », a précisé Jean-Pascal Darriet, directeur général de Lydec lors d'une visite média de la Galerie de stockage des eaux pluviales à Hay Sadri organisée ce 5 juillet. Initiée en décembre 2018, cette galerie a pour objectif de protéger le quartier « Hay Sadri » et les quartiers avoisinants contre les inondations à travers le stockage d'un volume d'eaux pouvant aller jusqu'à 14.000 m3 durant les épisodes pluvieux. Il protègera aussi l'avenue Mohamed Bouziane ainsi que le boulevard 10 mars contre les débordements jusqu'à une intensité de pluie décennale (22 mm/heure). Financée conjointement par Lydec (133 M DH) et le Fonds de Travaux (85 MDH), cette galerie a des dimensions impressionnantes. Il s'agit d'un collecteur en fer à cheval d'une longueur d'environ 1,4 km et d'un diamètre de 4 mètres (DN4000), enfoui à 30 mètres de profondeur et jusqu'à 40 mètres dans certains endroits. Malgré le contexte sanitaire lié au Covid-19, les travaux de ce projet d'envergure ont été menés conformément au planning préétabli pour une durée totale de 25 mois, respectant ainsi les délais annoncés. Le top management a précisé que ce nouvel ouvrage fait partie d'un projet structurant visant la protection de toute la partie Est de Casablanca contre les inondations. Il s'agit du Système de Renforcement Est (SRE) dont le coût global s'élève à plus de 2,4 Mds de DH TTC, selon une estimation préliminaire du Schéma Directeur de l'Assainissement Pluvial. A terme, le SRE sera constitué d'un collecteur de délestage de grande section qui sera réalisé en majorité en galerie, sur un linéaire de près de 18 km. Il permettra d'évacuer les eaux pluviales excédentaires vers la mer et de protéger ainsi toute la zone Est de la ville contre les débordements localisés. En attendant la réalisation de toutes les composantes du Système de Renforcement de la zone Est, la galerie de stockage des eaux pluviales de Hay Sadri fonctionne d'ores et déjà d'une manière autonome et assurera dès les prochaines pluies la protection de ce quartier. Concernant l'état d'avancement du système d'assainissement des eaux pluviales de la Route Nationale n°1 (RN1) à l'entrée Ouest de Casablanca au niveau de Lissasfa lancé en 2018, Lydec affirme que les travaux sont en cours d'achèvement conformément au planning préétabli. A noter que ce projet a pour objectif de protéger cette partie de Casablanca contre les inondations, mais aussi de collecter les eaux usées des lotissements en cours d'aménagement et ceux à venir et les acheminer jusqu'aux réseaux existants. Ce projet s'intègre également dans l'aménagement prévu de la voie RN1. Financé par le Fonds de Travaux, ce projet a nécessité un financement de 396 M DH dont 304 MDH pour les eaux pluviales. Quant au projet de renforcement du collecteur des eaux pluviales « Delure », Lydec précise qu'elle a accompagné de bout en bout la réalisation de la trémie des Almohades, projet structurant de la ville de Casablanca notamment : la déviation des réseaux d'assainissement liquide, d'eau potable, d'électricité et d'éclairage public ; l'alimentation en énergie ; le suivi des travaux des deux stations de relevage de la trémie et l'assainissement pluvial de la voirie de surface. AinsilLa partie la plus importante de cette contribution de Lydec a été le renforcement du réseau d'assainissement pluvial. Le délégataire casablancais a ainsi mené des travaux sur le collecteur historique des eaux pluviales « Delure », nécessitant un investissement de 53 millions de DH. Le tracé de la trémie des Almohades empiétait sur ce collecteur. Il était donc nécessaire de le déplacer et de le renforcer pour lutter contre les débordements pendant les épisodes pluvieux. Le passage de cette trémie à plus de 10 mètres en dessous du niveau de la mer, en longeant la côte depuis la mosquée Hassan 2 jusqu'à place Zellaqa, a constitué une contrainte (barrage) pour l'évacuation des eaux pluviales du collecteur « Delure » au niveau de la jetée Moulay Youssef. Pour dépasser cette contrainte, il a fallu réaliser un siphon d'une profondeur de 11 mètres qui passe sous la trémie pour remonter du côte nord afin de se rejeter à un niveau supérieur au niveau de la mer. Cette réalisation est une première dans la gestion des réseaux d'assainissement liquide de Casablanca. Le nouveau collecteur des eaux pluviales « Delure » débute à partir du boulevard Houphouet Boigny à côté de la gare Casa-Port. Il longe ensuite le boulevard des Almohades en passant entre le port de Casablanca et l'ancienne Médina allant vers la mosquée Hassan II. Il passe en siphon sous la nouvelle trémie au niveau du boulevard Sour Jdid pour enfin rejoindre la jetée Moulay Youssef. Lydec a ainsi procédé au renforcement du collecteur des eaux pluviales « Delure » sur un troçon de 1,2 km et à la construction d'un dalot d'une largeur allant de 3,2 à 4,4 mètres et d'une hauteur de 2,4 mètres. L'objectif des travaux menés par Lydec est de renforcer le dispositif d'assainissement des eaux pluviales au niveau du boulevard des Almohades, mais aussi du boulevard Mohammed V et de la place des Nations Unies et de supprimer ainsi les débordements qui peuvent survenir dans ces axes stratégiques, en cas de fortes précipitations.