Ecrit par la Rédaction I L'agence de notation Moody's a maintenu ce 6 avril 2021 la notation Ba1 Negative pour le Maroc sous le coup d'un niveau d'endettement supérieur à la médiane. L'agence prévoit un assainissement budgétaire et une croissance économique stabilisant la dette publique à moins de 80% du PIB (70% en termes généraux des administrations publiques) au cours des trois prochaines années. Moody's a maintenu ce 6 avril 2021, la note souveraine du Maroc négative, confirmant la notation Ba1 des émetteurs marocains et des obligations senior non garanties. Selon la note explicative de l'agence, le profil des émetteurs marocains reflète les défis de crédit croissants posés par des niveaux d'endettement supérieurs à la médiane des souverains notés Ba1, l'exposition aux passifs éventuels, des niveaux de richesse comparativement faibles et des perspectives de croissance modérées après la pandémie, compte tenu de l'exposition concentrée du pays aux secteurs et partenaires commerciaux durement touchés. « Nous nous attendons à ce que l'assainissement budgétaire et la croissance économique stabilisent la dette publique à moins de 80% du PIB (70% en termes généraux des administrations publiques) au cours des trois prochaines années, au-dessus du Ba1 médian. Il existe un risque élevé que les engagements envers les entreprises publiques (SOE), représentant plus de 15% du PIB, se matérialisent », souligne-t-on. A contrario, la notation tient en ligne de compte le large accès à des sources de financement intérieures et extérieures à des conditions favorables, le maintien de l'accessibilité de l'encours de la dette et la maîtrise des risques de vulnérabilité externe soutiennent le crédit profil. Par ailleurs, l'agence rappelle que les autorités marocaines ont stratégiquement réorienté l'économie vers des industries d'exportation à plus forte valeur ajoutée (en particulier dans les chaînes de valeur mondiales des secteurs de l'automobile et de l'aéronautique) et positionné le Maroc comme un pôle commercial entre l'Europe et l'Afrique. De même que les banques marocaines se sont développées en Afrique subsaharienne, augmentant les risques et les opportunités de croissance. Une mise à niveau des infrastructures de transport du pays a également soutenu ces changements. « Une revalorisation de la note du Maroc est peu probable à court et moyen terme étant donné les perspectives négatives. Un changement de la perspective de négatif à stable serait probablement lié à de nouvelles mesures politiques garantissant la stabilisation du ratio de la dette publique et la maîtrise de la dette des entreprises publiques », estime l'agence. La poursuite de la mise en œuvre de réformes de l'environnement des affaires qui améliorent les perspectives de croissance non agricole de l'économie plaiderait également en faveur d'une révision de la notation du Maroc. Par contre, une détérioration budgétaire continue au-delà des niveaux actuels, avec la poursuite de la hausse du ratio dette publique / PIB ou la matérialisation d'importants engagements vers les entreprises publiques ou le secteur bancaire, pourrait conduire à une dégradation de la notation. Ainsi qu'une détérioration imprévue et soutenue des comptes extérieurs. Pour rappel, la notation de Moody's repose sur quatre facteurs : la solidité économique, les institutions et la gouvernance, la solidité budgétaire et la sensibilité aux risque éventuels.
Intégralité de l'analyse de Moody's en Anglais ICI