La transition écologique est un impératif de relance dans un contexte mondial de plus en plus codé par des normes environnementales plus strictes. Les financements verts deviennent incontournables dans ce tournant vert pour les entreprises souhaitant rester compétitives dans un tel contexte. Dans cette perspective et afin d'accompagner les entreprises exportatrices, l'Asmex a présenté à ses membres la ligne de financement Green Value Chain de la BERD. Tous s'accordent à dire que la relance sera verte et inclusive, c'est l'un des principaux enseignements à tirer de la crise sanitaire, devenue une opportunité pour un nouveau départ plus écologique de la machine économique. Dans un contexte où les normes environnementales sont devenues plus strictes notamment sur nos principaux marchés d'export, les entreprises marocaines doivent se moderniser et réduire leurs émissions carbones. Des investissements sont nécessaires pour opérer cette transition écologique. Fort heureusement, les financements verts sont disponibles pour accompagner cette dynamique. Dans cette panoplie de produits, la ligne Green Value Chain de la BERD, soutenue par l'Union européenne, le Fonds Vert pour le Climat et la Corée du Sud, finance la compétitivité et la croissance verte des entreprises marocaines opérant dans les secteurs agricoles, industriels, logistique et télécom. Pour mieux vulgariser ses membres à l'importance d'une transformation verte, l'ASMEX a organisé un webinaire «Financement Green Value Chain de la BERD : Décarbonation et Compétitivité à l'Export», en partenariat avec la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) et l'Union européenne. Tour à tour, des experts se sont relayés pour présenter ce financement vert et les enjeux de cette transition pour les entreprises exportatrices. En effet, ont pris part à cet événement présidé par Ahmed Kathir, Président de la Commission Financement, Assurance et Veille, Philippe Edern Klein, Président de la Commission Europe au sein de l'ASMEX, Hassan Sentissi El Idrissi, Président de l'ASMEX, Said Mouline, Directeur Général de l'Agence Marocaine pour l'Efficacité Energétique (AMEE); Sandrine Beauchamp, de la Délégation de l'Union européenne au Maroc; Lamiae Derraji, Principal Banker à la BERD; Fani Kallianou de Jong, Directrice de l'Efficacité Energétique et Changement Climatique à la BERD et les représentants des banques partenaires locales, Banque Populaire, Bank of Africa, Société Générale et Crédit du Maroc. La rencontre a été également l'occasion pour mettre en avant l'importance d'une transition écologique rapide et durable au Maroc. "L'engagement dans l'énergie verte n'est plus une option pour les entreprises exportatrices P. E. marocaines, mais une obligation si elles souhaitent rester compétitives" a insisté Klein. Il a d'ailleurs appuyé la nécessité pour les entreprises d'intégrer toute la chaîne de valeur dans le processus de décarbonation pour ne pas se retrouver en perte de compétitivité sur les marchés cibles. Alors que 70% des échanges internationaux reposent sur des chaînes de valeur mondiales, le contexte de la crise du Covid 19 a entraîné une rupture des chaînes d'approvisionnement. Cette crise constitue à la fois un défi et une opportunité pour les pays de revoir leur positionnement en tant qu'exportateurs. S. Mouline, Directeur Général de l'AMEE, précise que 65% des exportations marocaines sont à destination de l'Europe et a souligné les enjeux que représentera l'implémentation de la taxe carbone aux frontières de l'Europe mais également à l'échelle internationale. « L'Europe s'est dotée d'un Pacte vert pour soutenir ses ambitions de neutralité climatique d'ici 2050 ; un mécanisme d'ajustement carbone aux frontières sera établi en conformité avec les règles de l'OMC et dans un esprit de dialogue, afin de garantir l'efficacité des politiques environnementales » a indiqué S. Beauchamp pour l'Union européenne au Maroc. Le Plan Relance 2021-2023 a pour ambition de faire du Maroc la base industrielle la plus compétitive à destination de l'Europe. Pour y parvenir, la modernisation et mise à niveau environnementale des entreprises via des investissements verts intégrant énergies renouvelables, efficacité énergétique et efficacité des ressources, devient incontournable. Ces investissements hautement performants permettent de réduire les coûts de production et d'améliorer la qualité des produits tout réduisant les émissions carbones. Le financement Green Value Chain est un programme développé par la BERD avec le soutien de l'Union européenne, du Green Climate Fund et de la Corée du Sud. Il s'inscrit dans une série d'initiatives de la BERD qui ont pour objectif d'accompagner les entreprises des pays partenaires dans leur transition écologique. L'action de la BERD au Maroc via les institutions financières partenaires, s'est matérialisée notamment à travers ses trois lignes de crédits (MorSEFF en 2015-2019, GVC en 2019 et GEFF en 2021) et équivaudra à plus de 400 millions d'euros de financement verts d'ici fin 2025. D'une enveloppe de 90 millions d'euros, la ligne de crédit Green Value Chain (GVC) est aux financements verts des PME et Entreprises de Taille Intermédiaire opérant dans l'industrie, l'agriculture, la logistique et les télécommunications. F. Kallianou de Jong a souligné pour sa part que "le financement des technologies vertes a pour objectif de permettre aux entreprises d'améliorer leur compétitivité et de passer à une production à forte valeur ajoutée pour faciliter leur intégration aux chaînes de valeur axées sur l'exportation". Ce financement GVC est accessible via les banques partenaires, Bank of Africa, Banque Populaire, Crédit du Maroc, Société Générale ainsi que leurs filiales leasing. Outre le financement via prêt ou leasing, les entreprises bénéficient d'une assistance technique financée par des dons de l'Union européenne, le Fonds Vert pour le Climat, et la Corée du Sud et d'une subvention d'investissement de 10% financée via des dons de l'Union européenne. Les investissements éligibles doivent être des projets d'investissement dans des équipements ou matériel (CAPEX) avec une composante « verte ». L'offre GVC peut prendre deux formes, selon les besoins de l'entreprise. D'une part, les financements jusqu'à 300.000 euros pour l'acquisition d'équipements verts pré-qualifiés et sélectionnés sur le Sélecteur de Technologies de la BERD, et d'autre part, les financements allant jusqu'à 1 million d'euros pour les projets nécessitant un accompagnement technique de l'équipe GVC dans l'évaluation du projet. Dans les deux cas, le montant de la subvention est fixé à 10% du crédit GVC.