Organisé par l'Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) en partenariat avec la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) et l'Union européenne, le webinaire «Financement Green Value Chain de la BERD : Décarbonation et Compétitivité à l'Export» s'est tenu mardi 2 février 2021. L'événement a été présidé par Ahmed Kathir, Président de la Commission Financement, Assurance et Veille et Philippe Edern Klein, Président de la Commission Europe au sein de l'ASMEX et en présence de Hassan Sentissi El Idrissi, Président de l'ASMEX, Said Mouline, Directeur Général de l'Agence Marocaine pour l'Efficacité Energétique (AMEE), Sandrine Beauchamp, de la Délégation de l'Union européenne au Maroc, Lamiae Derraji, Principal Banker à la BERD, Fani Kallianou de Jong, Directrice de l'Efficacité Energétique et Changement Climatique à la BERD et les représentants des banques partenaires locales, Banque Populaire, Bank of Africa, Société Générale et Crédit du Maroc. En plus de débattre de l'impact du financement Green Value Chain sur la décarbonation et la compétitivité au Maroc, la rencontre avait pour objectif de mettre en avant l'importance d'une transition écologique rapide et durable au Maroc fait savoir l'ASMEX dans un communiqué. "L'engagement dans l'énérgie verte n'est plus une option pour les entreprises exportatrices marocaines, mais une obligation si elles souhaitent rester compétitives" a insisté Philippe Edern Klein. Il a d'ailleurs appuyé la nécessité pour les entreprises d'intégrer toute la chaîne de valeur dans le processus de décarbonation pour ne pas se retrouver en perte de compétitivité sur les marchés cibles. Alors que 70% des échanges internationaux reposent sur des chaînes de valeur mondiales, le contexte de la crise du Covid 19 a entraîné une rupture des chaînes d'approvisionnement fait savoir la même source notant que cette crise constitue à la fois un défi et une opportunité pour les pays de revoir leur positionnement en tant qu'exportateurs. Le Directeur Général de l'AMEE, Saïd Mouline a précisé que 65% des exportations marocaines sont à destination de l'Europe et a souligné les enjeux que représentera l'implémentation de la taxe carbone aux frontières de l'Europe mais également à l'échelle internationale. « L'Europe s'est dotée d'un Pacte vert pour soutenir ses ambitions de neutralité climatique d'ici 2050 ; un mécanisme d'ajustement carbone aux frontières sera établi en conformité avec les règles de l'OMC et dans un esprit de dialogue, afin de garantir l'efficacité des politiques environnementales », a indiqué de son côté Sandrine Beauchamp pour l'Union européenne au Maroc. S'agissant du Plan Relance 2021-2023, l'ASMEX précise qu'il a pour ambition de « faire du Maroc la base industrielle la plus compétitive à destination de l'Europe. Pour y parvenir, la modernisation et mise à niveau environnementale des entreprises via des investissements verts intégrant énergies renouvelables, efficacité énergétique et efficacité des ressources, devient incontournable. Ces investissements hautement performants permettent de réduire les coûts de production et d'améliorer la qualité des produits tout réduisant les émissions carbones ». L'ASMEX rappelle que le financement Green Value Chain est un programme développé par la BERD avec le soutien de l'Union européenne, du Green Climate Fund et de la Corée du Sud. Il s'inscrit dans une série d'initiatives de la BERD qui ont pour objectif d'accompagner les entreprises des pays partenaires dans leur transition écologique. L'action de la BERD au Maroc via les institutions financières partenaires, s'est matérialisée notamment à travers ses trois lignes de crédits (MorSEFF en 2015-2019, GVC en 2019 et GEFF en 2021) et équivaudra à plus de 400 millions d'euros de financement verts d'ici fin 2025, fait savoir la même source. D'une enveloppe de 90 millions d'euros, la ligne de crédit Green Value Chain (GVC) est aux financements verts des PME et Entreprises de Taille Intermédiaire opérant dans l'industrie, l'agriculture, la logistique et les télécommunications. Kallianou de Jong, Principal, Efficacité Energétique et Changement Climatique à la BERD, a expliqué que "le financement des technologies vertes a pour objectif de permettre aux entreprises d'améliorer leur compétitivité et de passer à une production à forte valeur ajoutée pour faciliter leur intégration aux chaînes de valeur axées sur l'exportation". Ce financement GVC est accessible via les banques partenaires, Bank of Africa, Banque Populaire, Crédit du Maroc, Société Générale ainsi que leurs filiales leasing. Outre le financement via prêt ou leasing, les entreprises bénéficient d'une assistance technique financée par des dons de l'Union européenne, le Fonds Vert pour le Climat, et la Corée du Sud et d'une subvention d'investissement de 10% financée via des dons de l'Union européenne. Les investissements éligibles doivent être des projets d'investissement dans des équipements ou matériel (CAPEX) avec une composante « verte », a précisé l'ASMEX dans sa note. Pour conclure, la même source indique que l'offre GVC peut prendre deux formes, dépendemment des besoins de l'entreprise. D'une part, les financements jusqu'à 300.000 euros pour l'acquisition d'équipements verts pré-qualifiés et sélectionnés sur le Sélecteur de Technologies de la BERD, et d'autre part, les financements allant jusqu'à 1 million d'euros pour les projets nécessitant un accompagnement technique de l'équipe GVC dans l'évaluation du projet. Dans les deux cas, le montant de la subvention est fixé à 10% du crédit GVC.