Sahara : Des députés européens refoulés à Laayoune    Forum de Rabat : Ibou Gueye souligne l'urgence d'une diplomatie parlementaire forte    Education natinoale : le taux de réalisation du statut des fonctionnaires dépasse 80%    Une cache d'arme découverte dans une zone montagneuse ayant servi de base arrière à la cellule terroriste démantelée mercredi au Maroc    Terrorisme : Une zone montagneuse près d'Errachidia abritait des armes    Cellule terroriste démantelée : Découverte d'une base avec des cargaisons d'armes à la frontirè orientale    Qualifs. Afrobasket / Ce soir, l'Equipe nationale face à un géant africain !    Botola D1/J22: Le champion '' officieux'' face au premier ''potentiel'' barragiste en ouverture, ce vendredi !    Les prévisions du vendredi 21 février    Aicha BELARBI : La féministe de la parité en suspens    Doukkala : L'effet bénéfique des pluies sur l'esprit humain    Les travaux du TGV entre Kénitra et Marrakech se déploient près de l'aéroport Mohammed V    Alex Pinfield, nouveau ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc, succède à Simon Martin    Le partenariat maroco-kényan... Une nouvelle étape vers le renforcement de la coopération et la reconnaissance de la marocanité du Sahara    PSG : Achraf Hakimi est le meilleur co-passeur de la Ligue des Champions    Bassin de Sebou: Les barrages affichent un taux de remplissage de 36,47 %    Le Malawi réitère son soutien ferme à l'intégrité territoriale du Maroc    Jonathan Harroch, propriétaire de "City Club", condamné à deux ans de prison    La Princesse Lalla Asmaa lance la 3ème édition du programme "Unis, on s'entend mieux"    Tirage au sort quarts de finale de Coupe de la CAF : La RSB affrontera l'ASEC Mimosas    Allemagne : les paiements par carte bancaire atteignent un record en 2024    Maroc : Un couple danois sillonne les villes pour chanter son amour    Maroc-Espagne : Un financement de 750 millions d'euros pour l'acquisition de nouveaux trains intercity fait débat    SCR, partenaire de la FANAF 2025 : Un engagement pour le développement de l'assurance et de la réassurance en Afrique    Les glaciers du globe déclinent, les Alpes et les Pyrénées les plus touchées    Boualem Sansal, l'Algérie et les droits humains    Le choléra fait 156 morts en Angola depuis le 7 janvier    Botola Pro D1 « Inwi » : Le classico AS FAR-Raja Casablanca, tête d'affiche de la 22e journée    Sécurité routière : Renault innove au service des secours et des autres constructeurs    L'ambassadeur britannique Simon Martin quitte le Maroc en août 2025, Alex Pinfield, un diplomate chevronné, le remplace    Football. Le Maroc face au Bénin en amical    Africa Fashion Up lance son appel à candidatures    Ayra Starr marque les esprits aux MOBO Awards 2025    Italie : Le rappeur marocain Medy Cartier jugé pour pédopornographie    Une première au Maroc :Art'Com et Com'Sup retrouvent leur unité sous un établissement d'enseignement supérieur privé unique    Des scientifiques russes développent un moteur de fusée capable d'atteindre Mars en 30 jours    «Une femme sur le toit», le captivant roman de Souad Benkirane    LDC-CCAF / Aujourd'hui : Jour du tirage des quarts et des demies !    Audit des routes : NARSA et iRAP s'allient pour renforcer les compétences des ingénieurs marocains    À la CGEM, Nadim Sadek débat de l'impact de l'IA sur la création culturelle    Le Maroc élu au comité exécutif de l'Organisation de la coopération numérique    France reports 13 measles cases linked to Morocco    Viol collectif à El Attaouia : Peines de 6 à 10 ans de prison, la partie civile fait appel    Agadir : Le Général Mohammed Berrid reçoit le Commandant de la MINURSO    Maroc : le gouvernement balise le chemin pour créer les groupements territoriaux de santé    Sidi Ifni : le Comité provincial du développement humain approuve la programmation de 13 projets    Le passé tumultueux du secteur énergétique au Maroc : Leïla Benali s'épanche sans réserve    « Ma visite dans les provinces du Sud s'inscrit dans le cadre du nouveau livre » des relations entre la France et le Maroc    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Covid-19 : quid du télétravail et du droit à la déconnexion
Publié dans EcoActu le 03 - 12 - 2020

La pandémie de la Covid-19 a ouvert une brèche pour une véritable révolution du monde du travail. Sous l'effet du progrès technologique et digital, le télétravail s'est imposé comme la meilleure alternative pour la poursuite de l'activité économique. Sauf qu'aucun texte réglementaire n'existe à propos de ce mode de travail appelé à durer et même à devenir un atout de compétitivité des entreprises.
La dernière réforme du Code du travail marocain remonte à 16 ans et de l'eau a coulé depuis sous les ponts. Un texte sclérosé, vieux et en déphasage avec l'évolution rapide du monde de travail.
L'avènement fatidique cette année de la Covid-19 vient s'ajouter aux griefs que l'on peut faire au cadre régissant la relation contractuelle entreprise-salarié mais aussi compliquer une situation déjà inextricable.
En effet, cela fait des années qu'une « rumeur » (plus qu'une volonté) de réforme du code du travail est sur toutes les langues.
Mais la Covid-19 à elle seule, nécessite un travail en profondeur sur le texte de loi puisqu'elle a chamboulé la relation contractuelle entre entreprise et salarié dans ce contexte de pandémie inédit mais qui ne sera probablement pas le dernier.
Nous en avons évoqué quelques aspects d'ailleurs, notamment la nécessité de clarifier les dispositions relatives à la modification ou la rupture du contrat de travail pour motif économique, le chômage partiel, la flexibilité des contrats, le cas de force majeure, etc.
Mais le propos ici concerne une révolution qui se fait en douceur mais en profondeur : celle du recours au télétravail ou travail à distance.
Cette alternative censée être circonscrite dans le temps commence à s'éterniser en l'absence totale d'un cadre réglementaire qui gère la relation entreprise-salarié dans le contexte actuel.
En effet, malgré le déconfinement partiel, plusieurs activités se poursuivent depuis bientôt 9 mois à distance. Et les entreprises n'ont aucune visibilité sur une reprise normale d'activité.
Le choix du télétravail en plus d'être sûr, est économique. En effet, les autorités, du moins au début du déconfinement, avaient imposé des mesures sanitaires strictes pour les entreprises en activité ou en reprise d'activité durant la pandémie.
Des mesures sanitaires qui ont un coût estimé à 8 % du CA d'une entreprise, selon le président de la CGEM.
Mais pas seulement, le télétravail permet aux entreprises de réduire leurs charges, (consommations d'eau, électricité, internet, fournitures) et réduire l'amortissement du matériel... en plus de réduire le risque de contagion et par conséquence la perte de jours de travail pour cause d'arrêt maladie.
Mieux encore, certaines entreprises ont décidé d'adopter ce mode de travail soit totalement, soit en laissant le choix au salarié de travailler en présentiel ou en distanciel en dehors de cette période de pandémie. Le cas de l'activité de la relation client.
D'où l'importance d'étendre le champ d'application du Code du travail pour y inclure le télétravail.
Cherche réglementation désespérément
Dans ce panorama que nous décrivons, il n'y est fait nulle mention dans le Code du travail marocain. C'est ce qui explique aussi bien la colère du patronat que des syndicats, dans un contexte économique rude où entreprises et ménages se battent pour la survie.
En cas de souci, il faudra en effet attendre la jurisprudence car aucun article ne fait référence au travail à distance au Maroc, encore moins tel qu'il est pratiqué, alors que sous d'autres cieux, des lois existent et sont modifiées régulièrement pour s'adapter au fonctionnement des entreprises.
Pour ne citer que la loi El Khomri adoptée en juin 2016 en France ou le droit de déconnexion actuellement en débat au sein du Parlement européen.
En effet, en l'absence d'une grille d'horaire précise et de modalités du droit à la déconnexion bien définies, le salarié peut être en proie à une importante charge mentale (appels téléphoniques en dehors des horaires de travail, mails professionnels, sms de relance durant les jours de congé...).
Pour sa part, l'entreprise doit gérer la productivité à distance, certes c'est possible, mais quid de prouver une faute professionnelle grave ou un manquement de la part d'un salarié ? Aussi, doit-elle établir de nouveaux indicateurs de performance pour mieux récompenser et motiver ses RH.
Au Maroc, rien de tout ça ! Et en l'absence de l'équivalent d'un conseil de prud'hommes, tout cas de litige non résolu devra passer par le long parcours judiciaire.
Et pourtant, aujourd'hui des milliers de salariés continuent à travail à distance sans aucune protection juridique ni assurance.
Rien que ce dernier point est problématique à plusieurs niveaux et l'inspection du travail devrait sensibiliser et contrôler les polices d'assurance des entreprises (encore faut-il qu'elle ait cette possibilité avec le code actuel).
En effet, les entreprises ayant naturellement des contrats d'assurance annuels devraient les modifier avec les compagnies d'assurance pour englober les risques inhérents au télétravail.
La tutelle ne doit pas perdre de vue cet aspect inhérent à la sécurité des employés, ainsi que celui de la médecine du travail en temps de Covid et présence du mode de télétravail.
Et réformer le CGI dans la foulée
Le changement qu'implique le télétravail est également à prendre en considération sur un plan purement fiscal. Là encore, le régime fiscal est calqué sur le mode présentiel, ce qui implique de revoir le traitement ou le régime fiscal à appliquer au mode distanciel. Et donc d'y inclure de nouvelles dispositions spécifiques aux salariés et entreprises concernés par le télétravail.
Pour ne prendre que le cas du bulletin de paie et les indemnités non imposables ou exonérés et qui servent surtout à optimiser les charges fiscales et sociales relatives aux salaires du personnel ; il y a lieu de citer l'alinéa 1 de l'article 57 du Code général des impôts (CGI) : « Sont exonérées de l'impôt « les indemnités destinées à couvrir des frais engagés dans l'exercice de la fonction ou de l'emploi, dans la mesure où elles sont justifiées, qu'elles soient remboursées sur états ou attribuées forfaitairement ».
Il s'agit particulièrement des indemnités de représentation (qui ne concernant pas tous les salariés), de transport et d'habillement... autant d'indemnités qui ne cadrent pas avec le télétravail.
Et qui figurent pourtant dans les bulletins de paie de milliers de salariés en télétravail ces derniers mois.
Les pouvoirs publics doivent ainsi prévoir des indemnités pour l'équipement, le matériel ou tout autre subterfuge qui évite à l'entreprise une surcharge fiscale, surtout dans le contexte que nous savons, et impacter négativement la rémunération qui atterrit dans le compte bancaire du salarié.
Aussi, la carotte fiscale doit-elle être mise à contribution pour encourager ce mode de travail moins énergétivore donc avec une moindre empreinte sur l'environnement, apprécié des salariés qui gagnent en temps et en charge sur les déplacements, entre autres.
Les entreprises y gagnent également avec un gain de coût et charge de gestion, en gestion des RH (donc moins de conflit) mais aussi et surtout car cela leur permet de recruter sans devoir trop investir pour le développement et l'extension de leurs activités.
Ce ne sont pas que quelques aspects d'un vaste sujet en perpétuel mutation.
En tout état de cause, la tutelle doit prendre les devants et ne pas attendre d'avoir des dossiers sur les bras pour réagir. Il est admis qu'en période de crise économique, les relations contractuelles sont particulièrement délicates. Autant éviter une raison de plus de nature à les envenimer voire essayer de les détendre pour le bien-être des salariés et la pérennité des entreprises.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.