Le volume des importations depuis le royaume s'est élevé à 261 millions de dollars sur la période de janvier à septembre 2020 en baisse de 33% sur la même période de 2019. La crise sanitaire a certes impacté les échanges, mais le Maroc a intérêt à diversifier son offre. Les rencontres organisées par l'Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) pour aider les exportateurs à développer leurs activités post-COVID19 s'enchaînent. En présence de Hassan Sentissi El Idrissi, président de l'ASMEX, des experts d'Adminex, plate-forme de soutien aux entreprises à l'international et de Natalia Isachenko, DG de Megacert, de Marina Epifanceva, CEO de l'Agence de développement des investissements au Tatarstan, de Mme Zhanna Martynova CEO de VVS (Société d'analyse des statistiques des échanges commerciaux), ainsi que d'autres intervenants, s'est tenu le 23 novembre 2020 le Webinaire «Doing Business With Russia». La Russie dont l'industrie représente 30% du PIB est un marché de 150 millions de consommateurs, avec un PIB par habitant de plus de 10.000 dollars. Le volume des importations russes s'est élevé à 162 milliards de dollars sur la période de janvier à septembre 2020 en baisse de 8% par rapport à la même période de l'année précédente. Le pays est un partenaire commercial stratégique pour le Maroc. Les importations chutent sous l'effet de la crise Le volume des importations depuis le royaume s'est élevé à 261 millions de dollars sur la période de janvier à septembre 2020 en baisse de 33% sur la même période de 2019. Une baisse due essentiellement à l'impact de la crise sanitaire de la COVID-19. Les importations russes de fruits marocains ont subi une baisse de 48% entre 2019 et 2020, passant de 162 millions de dollars à 84 millions de dollars, toutefois les importations de tomates marocaines ont enregistrés une hausse de 12% pour s'établir à 44 millions de dollars en 2020. Les myrtilles, autre fruit marocain plébiscité par le marché russe, a enregistré une hausse de ses importations de 32% en 2020 pour s'établir à 13,7 millions de dollars. Les importations de légumes en provenance du Maroc ont subi une baisse de 8% entre 2019 et 2020 passant de 58 millions de dollars à 54 millions de dollars tandis que les importations russes de chaussures et de prêt-à-porter on subit une baisse de 20%. Les importations de poissons et de crustacés se sont maintenues à leur niveau de 2019 en 2020 avec 10 millions de dollars d'importations russes depuis le Maroc. Les sardines congelées représentent 7,5 millions de dollars des importations, en hausse de 27% par rapport à la même période de l'année dernière. «Nous connaissons bien le marché russe. Je m'y suis déplacé personnellement à plusieurs reprises en ma qualité de président du conseil des hommes d'affaires maroco-russes. Les exportateurs marocains ne devraient pas se limiter aux produits de la mer et aux fruits et légumes. Ils devraient étoffer leur offre exportable en y incluant notamment le cuir ou l'huile d'argan. Des produits qui sont souvent exportés par les pays de l'union européenne mais qui proviennent à la base du Maroc», déclare M. Hassan Sentissi El Idrissi. Les régions russes qui importent le plus du Maroc sont Moscou et Saint Pétersbourg avec respectivement 145 millions de dollars et 77 millions de dollars en 2020, en baisse de 26% et 46% par rapport à 2019. Certification, principal credo Toutefois la législation de la Fédération de Russie exige des fabricants et des vendeurs étrangers de certifier leurs produits. Des certificats requis partout, lors de l'enregistrement douanier et de la vente. «Il existe de nombreux systèmes de certification, qui créent des complexités techniques importantes lors du lancement de nouveaux produits et services sur le marché russe. Certificats GOST (système de certification de conformité des marchandises, produits ou services aux exigences de sécurité et de qualité propres à la Fédération de Russie), certificats de conformité aux règlements techniques, certificats d'enregistrement d'Etat (pour les produits chimiques, cosmétiques), tout cela peut être déroutant pour les exportateurs qui souhaitent pénétrer le marché russe », explique Natalia Isachenko. Dès le 13 novembre 2020, un accord de coopération quadripartite a été signé, entre l'ASMEX, l'Institut Marocain de Normalisation (IMANOR), le Centre international de normalisation et de certification halal russe et l'Eurasian Development Fund afin de consolider les relations maroco-russe dans le domaine du Business Halal. La convention porte sur le développement d'une étroite coopération dans l'industrie Halal visant à dynamiser les exportations et importations de produits halal ou encore la reconnaissance mutuelle des certificats halal marocain et russe. Les signataires souhaitent également contribuer à la protection des droits des consommateurs en leur proposant des produits halal de bonne qualité et correspondant aux normes de la religion islamique. Le Maroc et la Russie s'engagent aussi à s'inviter réciproquement aux événements organisés par les deux pays. Ces derniers comptent organiser conjointement des séminaires, colloques et réunions aux niveaux international et national pour développer la coopération et les échanges entre les deux pays. Lire également : COVID-19 : L'ASMEX AIDE LES EXPORTATEURS À MIEUX ABORDER LE MARCHE ETHIOPIEN