L'effet négatif du recul du taux de la croissance économique conjugué à la hausse du déficit budgétaire entraînera une hausse du taux de la dette publique par rapport au PIB. Il devrait atteindre un niveau d'environ 76% en 2020. Dans la partie dédiée à l'endettement public, le ministre de l'Economie et des finances dans sa réponse devant la Commission des finances de la chambre des conseillers reconnait que malgré les efforts exceptionnels déployés et les mesures proactives prises afin de limiter les répercussions de la crise sanitaire, la covid 19 a eu un impact sur l'économie nationale qui s'est aggravé suite à la campagne agricole fortement affectée par la sécheresse. Dans ce contexte difficile, l'économie nationale enregistrera un recul de croissance et une détérioration du déficit budgétaire par rapport à la loi de finances pour l'année 2020. Cela conduira à un déséquilibre du niveau des finances publiques à cause d'une régression des ressources escomptées notamment celles fiscales qui pourraient enregistrer une baisse de plus de 18%. « Au vu de ces données négatives, le déficit budgétaire pourrait atteindre au titre de l'année 2020 environ 7,5% du PIB comparativement au déficit budgétaire prévu initialement soit 3,5%. Ce qui entraînerait une augmentation des besoins du Trésor à 40,1 Mds de DH par rapport aux prévisions de la Loi de Finances 2020 estimées à 42,3 Mds de DH », annonce M. Benchaâboun. Lire également : DETTE PUBLIQUE : LE DESTIN D'UN RATIO Quel impact sur l'endettement ? L'effet négatif du recul du taux de la croissance économique conjugué à la hausse du déficit budgétaire entraînera bien entendu une hausse du taux de la dette du Trésor par rapport au PIB. Il devrait atteindre un niveau d'environ 76% en 2020, après que cet indicateur ait diminué en 2019 pour la première fois, depuis dix ans, pour se situer à 64,9%. « Cependant et malgré cette hausse de l'endettement lié à la conjoncture économique et sanitaire exceptionnelle, elle n'aura pas d'impact sur la soutenabilité de la dette vu les marges disponibles et les indicateurs du coût et du risque afférents qui restent à des niveaux sécurisés », rassure le ministre des finances. Et d'enchaîner : « La part de la dette extérieure ne dépasse pas 20% de la dette totale de trésor. Ajoutons à cela qu'une partie importante de la dette extérieure est réalisée dans de bonnes conditions financières. Le délai moyen de remboursement restant est d'environ 7 ans». Tenant compte de l'amélioration des indicateurs actuels, on pourrait s'attendre à une amélioration du coût moyen de la dette du Trésor en 2020 grâce à la baisse des taux d'intérêt pour les bons du Trésor dans le marché interne et la poursuite de la baisse des taux d'intérêt à l'international sur lesquels se base le coût de la dette externe que ce soit auprès des créanciers classiques ou sur le marché international. Tout en prenant en considération le plan de relance économique et l'accélération de la mise en œuvre des réformes administratives pour maîtriser le déficit budgétaire, il est fort probable dans les prochaines années de maîtriser progressivement les niveaux de l'endettement pour baisser et réussir à maintenir la capacité du Maroc à supporter le poids de la dette. Lire également : PLF 2021 : UNE RELANCE ECONOMIQUE SANS ENDETTEMENT MASSIF, LA PURE ILLUSION DES PARLEMENTAIRES