Le Maroc a subi une injustice flagrante de la part de l'arbitre américain M. Geiger lors du match du Groupe B qui l'opposait au Portugal lors de la première phase de qualification de la Coupe du Monde 2018 en Russie. La FRMF doit-elle saisir d'urgence le Tribunal Arbitral du Sport pour rejouer le match Maroc/Portugal ? Les fautes d'arbitrage en faveur du Portugal lors de ce match ont été flagrantes et décriées par les médias internationaux et sur les plateaux télé des émissions d'analyse des matchs de la coupe du monde par les spécialistes en la matière. Les faits sont avérés et ne sont ni un vœu pieux ou une simple réclamation d'un public en colère face à un arbitrage partial, puisque les médias étrangers passaient en boucle les rediffusions qui révèlent clairement la partialité de l'arbitre, d'une part en ne sifflant pas une faute en faveur du Maroc qui permettra au Portugal d'inscrire son unique but de la partie et en refusant de donner au Maroc deux penalty clairs. Et d'autre part, son refus de recourir à la technique vidéo (VAR) instaurée par la FIFA lors de cette compétition pour justifier ses décisions, bien que le VAR ait permis de rectifier les décisions d'autres arbitres dans d'autres matchs lors de cette même Coupe du monde qui se déroule en Russie. D'ailleurs, le VAR s'est soldé par l'annulation d'un penalty sifflé pour le Brésil face au Costa Rica ou encore en accordant un penalty non sifflé en faveur de l'Australie face au Danemark. Quel recours pour le Maroc ? Sur un autre volet, il existe bel et bien une jurisprudence de la FIFA concernant les fautes d'arbitrage ! En effet, il existe un antécédent, lorsque le Bureau des Qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA avait décidé de faire rejouer la rencontre de qualification entre l'Afrique du Sud et le Sénégal, qui s'est déroulée le 12 novembre 2016. Par ailleurs, cette décision est arrivée suite à la confirmation du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) d'appliquer l'interdiction d'officier à vie de l'arbitre Joseph Lamptey, pour manipulation de match. Elle a aussi été imposée par les Commissions de Discipline et d'Appel de la FIFA. Il faut signaler aussi que le communiqué de la FIFA à propos de cette décision, qui met le doigt sur la lutte contre la manipulation des matchs, est sans ambigüité puisqu'il dit expressément que : « La FIFA mène une politique de tolérance zéro vis-à-vis de la manipulation de matchs et elle poursuivra ses efforts pour protéger l'intégrité du football. Elle continuera à lutter contre la manipulation de matchs par le biais de diverses initiatives incluant la surveillance des marchés internationaux de paris, et un système de signalement confidentiel utilisant une Hotline Intégrité et une adresse électronique spécialement mises en place dans cette optique ». Cette Jurisprudence adoptée pour « la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018 » a permis au Sénégal de se qualifier à la phase finale de ladite Coupe du monde après avoir remporté 2 à 0, le match rejoué face à l'Afrique du Sud le 10 novembre 2017, alors qu'elle avait perdu 2 à 1, lors du premier match contesté à cause d'un penalty imaginaire sifflé en faveur des Bafana Bafana. Dans ce sens, et avec une jurisprudence claire de la FIFA lors de cette même Coupe du monde dont les phases finales sont disputées actuellement en Russie, la FRMF ne doit-elle pas recourir au TAS dans l'urgence pour demander à rejouer le match face au Portugal ? Et advienne que pourra !! Ali Lahrichi, Docteur en Droit Public