PIB, épargne, endettement, financement…comment ces indicateurs ont-ils évolué en 2018 ? Les comptes nationaux des secteurs institutionnels au terme de l'année 2018 ont été publiés par le Haut Commissariat au Plan. Il en ressort que l'économie nationale a enregistré un Produit intérieur brut (PIB) en valeur de 1.106,8 Mds de DH en 2018 en hausse de 4,1% par rapport à 2017. Les principaux secteurs ayant contribué à la création de la richesse nationale sont le secteur des sociétés (financières et non financières) dont l'amélioration est passée de 43,5% en 2017 à 43,6% en 2018. Elle est suivie par la contribution des ménages et les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) qui s'est située à 29,5% du PIB VS 29,7% une année auparavant. Celle des administrations publiques, s'est établie à 15,1% du PIB en recul de 0,3 point par rapport à 2017. Autre indicateur important est le Revenu National Brut Disponible (RNBD) qui de son côté a connu une hausse de 2,7% en 2018. S'établissant à 1157,7 Mds de DH, sa hausse est due à l'augmentation de 2,6% du revenu brut disponible des sociétés (financières et non financières), de 3,2% pour les ménages et ISBLSM et de 1,4%pour les administrations publiques. Ainsi, les contributions des secteurs institutionnels au RNBD se sont situées à : 62,5% pour les ménages et les ISBLSM; 22,6% pour les administrations publiques; et 14,9% pour les sociétés (avec 2,2% pour les sociétés financières). Le revenu disponible brut (RDB) des ménages s'est accru de 3,2% pour atteindre 714,2 milliards de DH en 2018. La contribution de la rémunération des salariés à ce revenu a été de 47,5%. Le revenu mixte, y compris l'excédent brut du service de logement, a contribué au RDB des ménages de 42,5%, les revenus de la propriété nets, les prestations sociales et autres transferts nets de 25,8%. Toutefois, les impôts sur le revenu et le patrimoine et les cotisations sociales ont contribué négativement de 15,8%. Le taux d'épargne des ménages a régressé de 1 point, pour se situer à 11,4% en 2018, suite à une progression plus importante des dépenses de consommation finale (+4,3%) par rapport à celle du revenu disponible brut (+3,2%). Par habitant, le revenu disponible des ménages a atteint 20 279 DH en 2018 au lieu de 19 852 DH en 2017 enregistrant ainsi une hausse de 2,2%. Suite, à une augmentation de 1,8% des prix à la consommation en 2018, le pouvoir d'achat des ménages s'est situé à 0,4 point. L'épargne nationale se détériore L'épargne nationale, avec 305,4 milliards de DH en 2018, s'est détériorée de 1,3% par rapport à l'année 2017. Les sociétés financières et non financières ayant contribué pour 55,3%, les ménages et ISBLSM pour 27,7% et les administrations publiques pour 17%. La formation brute du capital fixe (FBCF), de son côté, s'est située à 315 milliards de DH en 2018, en amélioration de 3,4% par rapport à 2017. Les sociétés (financières et non financières), le premier contributeur avec 56,8% de la FBCF nationale en 2018. De leur côté la contribution des ménages et ISBLSM a été de 25,2% au lieu de 25,4%, celle des administrations publiques s'est située de 18% au lieu 18,3%. Financement : Les sociétés financières, les mieux loties Il résulte ainsi que le besoin de financement de la nation a été de 65,6 milliards de DH en 2018 et a représenté 5,9% du PIB au lieu de 3,5%du PIB une année auparavant. Cette hausse a été le produit du creusement des besoins de financement des sociétés non financières de 19,3 milliards de DH, ceux des Administrations Publiques de 5,5 milliards de DH et de la détérioration de la capacité de financement des ménages et ISBLSM de 4,6 milliards de DH. En revanche, les sociétés financières ont connu une amélioration de leur capacité de financement passant de 13,6 milliards en 2017 à 15,1 milliards de DH en 2018. Endettement : L'Administration tire vers le haut « Pour couvrir leurs besoins de financement, les sociétés non financières (SNF) ont toujours eu recours aux crédits bancaires. Ainsi, le flux net des crédits accordés aux SNF a atteint 11,4 milliards de DH en 2018 contre 38,6 milliards de DH en 2017, représentant ainsi 13,2% et 45,1% de leurs engagements, successivement pour 2018 et 2017 », fait savoir le HCP. Par ailleurs, la dette intérieure des administrations publiques a marqué une forte augmentation affichant un flux net de l'ordre de 35,5 milliards de DH en termes des émissions nettes de bons de trésor en 2018, contre 24,4 milliards de DH en 2017. En revanche, l'endettement extérieur de ce secteur a enregistré un flux net de l'ordre de -1,8 milliards de DH en 2018 au lieu de 3,5 milliards de DH l'année précédente. L'endettement des ménages (y compris les entrepreneurs individuels) auprès des banques a marqué une hausse passant de 17,5 milliards de DH en 2017 à 23,7 milliards de DH en 2018. Le flux net des dépôts a connu ainsi une baisse remarquable, passant de 50,6 milliards de DH en 2017 à de 33,9 milliards de DH en 2018. En outre, la participation des sociétés financières (SF) au financement de l'économie a connu une forte amélioration. En effet, le flux net des crédits accordés par ce secteur a atteint 64,8 milliards de DH en 2018 au lieu de 34,5 milliards de DH en 2017. En parallèle, les dépôts auprès de ces établissements ont affiché un flux net de l'ordre de 74,9 MDH en 2018 au lieu de 77,5 milliards de DH une année auparavant.