En dépit de la reprise du PIB non agricole, la croissance nationale devrait ralentir pour la deuxième année consécutive, sous l'effet de la forte détérioration des résultats de la campagne agricole 2018/2019. A l'exception de l'inflation, qui évolue à des niveaux proches de zéro en résultat d'une déflation alimentaire, l'ensemble des principaux indicateurs agrégés de l'économie nationale s'affichent en détérioration avec un creusement du déficit commercial associé à une baisse des transferts MRE et des flux IDE et (ii) un déficit public en léger creusement, ce qui devrait continuer à alimenter l'endettement du Trésor. C'est ce qui ressort du bulletin mensuel des statistiques macroéconomique et taux pour le mois de novembre de CDG Capital. La morosité subite par les conséquences des mauvaises conditions climatiques est atténuée quelques peu par les indicateurs sectoriels à haute fréquence qui affichent des progressions favorables. Ainsi, après une légère régression du Taux d'Utilisation des Capacités de production (TUC) en dessous du seuil de 70% en août, il a rebondi en septembre. On note également une hausse de la production d'électricité en glissement annuel; une reprise des ventes de ciments et ainsi qu'une amélioration des arrivées touristiques. Le bulletin souligne également l'amélioration des conditions monétaires suite à la régression de la circulation fiduciaire après le pic enregistré au cours du mois d'août, ainsi qu'une la légère augmentation des réserves de change. Par ailleurs, suite à la révision à la baisse du taux de la réserve obligatoire de 2%, soit une injection permanente de 11 Mrd DH, le déficit de liquidité bancaire s'est allégé pour passer à une moyenne de 84 Mrd DH en août. Toutefois, à l'exception du mois d'août ayant connu un dérapage à la hausse du TMP, la cible opérationnelle semble maitrisée grâce aux interventions accommodantes de Bank Al-Maghrib. Dans ce cadre, le Taux Moyen Global Débiteur (TMGD) consolide la baisse. Parallèlement, le Dirham enregistre une légère baisse en mois d'août de 1 Pb par rapport à l'euro contre 10 Pbs par rapport au dollar américain, lit-on dans le bulletin. Comparativement au mois de septembre, la courbe des taux secondaires enregistre globalement des variations à la baisse particulièrement aux niveaux moyen et long, en raison de la forte demande des opérateurs face à des besoins limités du Trésor public, comme en témoigne les levées nettes, qui s'affichent négatives au mois d'octobre. Pour ce qui est de la dette privée, après le fort recul enregistré en mois d'août en liaison avec la période estivale, le marché enregistre une hausse considérable en mois d'octobre alimentée principalement par certains émetteurs classiques, notamment les banques et les entreprises publiques.