La réduction des délais de paiement est un objectif commun aussi bien des autorités publiques que du secteur privé, vu les effets néfastes de l'allongement de ces délais sur le tissu économique national et sur le climat des affaires de manière générale. En effet, la corrélation entre les délais de paiement et les défaillances des entreprises n'est plus à démontrer : une étude publiée récemment par le Centre régional d'investissement de Casablanca a mis en évidence qu'une faillite sur 2 est due soit au problème de financement soit à l'allongement des délais de paiement ! Un problème qui a fort heureusement trouvé écho au plus haut niveau de l'Etat puisqu'il est cité dans le Discours royal du 20 août 2018. Mais dans quelle mesure, les efforts conjugués ont-ils permis d'atteindre, du moins se rapprocher, de cet objectif de réduire les délais de paiement ? Il faut dire que Délais de paiement : C'est l'heure de véritéL'événement organisé par la CGEM en partenariat avec la TGR, la DGCL et la DEPP ce mardi 19 février au siège de la TGR à Rabat, intervient plus de quatre mois après la mise en ligne de la plateforme Ajal, le 4 octobre dernier. Une plateforme dédiée à la réception et au traitement des réclamations des fournisseurs concernant les délais de paiement de leurs prestations par les Etablissements et Entreprises Publics (EEP). D'ailleurs la mise en ligne de cette plateforme intervient en application des Hautes Orientations Royales du 20 août 2018. La rencontre d'aujourd'hui a justement pour objectif principal la mise en exergue des efforts déployés par le secteur public pour accompagner la réforme des délais de paiement, avec notamment la mise en place des Comités régionaux et de l'Observatoire des Délais de Paiement et l'opérationnalisation des plateformes électroniques AJAL et GID Fournisseurs. L'occasion également pour la CGEM de présenter ses propositions pour l'amélioration des délais de paiement inter-entreprises. D'ailleurs dans le cadre d'un partenariat tripartite entre la CGEM, la TGR et la DEPP, la confédération met à la disposition des entreprises des liens permettant de saisir leurs clients, qu'ils soient étatiques ou privés, afin de soumettre leur requête de paiement. Trois liens sont mis en ligne : les créances auprès de l'Etat et des collectivités territoriales, les créances auprès des entreprises et établissements publics et les créances interentreprises. Il est à souligner que lors d'une récente rencontre, le Président de la CGEM avait exhorté les entreprises privées à donner également l'exemple en matière de délais de paiement. D'ailleurs, dans un entretien accordé à www.Ecoactu.ma, Abderrahmanne Semmar, Directeur des Entreprises Publiques et de la Privatisation (DEPP), avait dévoilé que le stock des dettes échues des EEP (19,7 MMDH à fin décembre 2016) est bien en deçà du crédit inter-entreprises du secteur privé qui enregistre des chiffres beaucoup plus alarmants (387 MMDH à fin 2016 à rapprocher du montant des dettes échues des EEP à la même date). C'est dire qu'il reste encore à faire pour raccorder les violons aussi bien au niveau du privé que du public pour progresser sur cet objectif de réduction des délais de paiement. C'est dire que la rencontre d'aujourd'hui revêt une importance cruciale sur les actions à entreprendre dans ce sens. TGR : Le dépôt électronique des factures effectif dès le mois de mai La Trésorerie Générale du Royaume prévoit le lancement d'un projet de dépôt électronique des factures. Ce projet, dans l'entrée en vigueur est prévue le 2 mai 2019, vise entre autres la réduction des délais de paiement, l'amélioration et la transparence du climat des affaires. « Ledit projet inclut des échanges par voie électronique entre les maîtres d'ouvrage et les fournisseurs de l'Etat et des collectivités territoriales, des factures, des attachements, et autres documents de justification du service fait », apprend-on dans la lettre adressée par la TGR à la CGEM en date du 5 décembre 2018.