L'étroite coopération entre l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) et l'Autorité des marchés financiers de l'Union monétaire ouest africaine (AMF-UMOA), précédemment dénommée Conseil régional de l'épargne publique et des marchés financiers (CREPMF), a été mise en avant jeudi à Abidjan, en Côte d'Ivoire. L'AMMC, a affirmé sa présidente, Nezha Hayat, a toujours réservé une place particulière à la coopération avec ses homologues du continent africain conformément aux Hautes Orientations Royales en faveur de la promotion de la coopération Sud-Sud. La présidente de l'AMMC intervenait dans le cadre d'un panel sur «La contribution des marchés financiers au financement des économies», organisé dans le cadre des travaux d'un Colloque international intitulé «Le marché financier régional de l'UMOA, 25 ans après...». Au-delà des échanges d'expériences, les liens étroits établis entre l'AMF-UMOA et l'AMMC favorisent la convergence des cadres nationaux, ce qui est susceptible de faciliter l'intégration de nos marchés et la création de synergies entre nos économies respectives, a souligné Nezha Hayat. Elle s'est dite ravie de constater l'évolution du CREPEMF/AMF-UMOA depuis la signature de l'accord de coopération avec l'AMMC en février 2017 en marge de la visite de travail et d'amitié de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Côte d'Ivoire. Le modèle réussi de la coopération avec l'AMMC a également été hautement salué à cette occasion par le Président de l'AMF-UMOA, Badanam Patoki qui a tenu à exprimer sa gratitude et ses remerciements au Maroc pour son apport riche en termes d'expériences et d'expertises dans ce domaine. Nezha Hayat a, par ailleurs, rappelé dans son intervention que le Maroc s'est doté d'un Nouveau modèle de développement pour relever le défi de la relance socio-économique du pays. Elle a précisé dans ce sens que le nouveau modèle de développement s'est fixé parmi les cinq paris d'avenir de faire du marché des capitaux un levier important pour le financement de l'économie. Elle a ainsi mis l'accent sur les financements importants à mobiliser pour ce plan de relance économique ambitieux, affirmant qu'il s'agit donc aujourd'hui de mettre le marché des capitaux au service de la relance, s'inscrire dans la lignée du nouveau modèle de développement, renforcer la confiance et s'ouvrir sur de nouveaux produits, plus innovants. Chiffres à l'appui, Nezha Hayat a livré à l'assistance un aperçu sur le plan stratégique 2021-2023 de l'AMMC, ainsi que les priorités annuelles alignées avec ce modèle de développement, en plus du rôle et poids du marché des capitaux dans le financement de l'économie Selon elle, le marché des capitaux marocain dispose d'une réglementation et d'une organisation aux normes internationales, fruits de réformes entamées depuis les années 90. Le marché des capitaux offre une large panoplie de solutions de financement et d'investissement adaptées aux besoins des différents acteurs. Il permet la structuration de montages financiers innovants tels que les fonds immobiliers, le nouveau marché alternatif de la Bourse dédié aux PME, les emprunts obligataires durables, etc. Les réformes importantes menées récemment au niveau du marché des capitaux s'inscrivent dans la vision nationale de relance économique aussi bien en termes de facilitation de l'accès au financement via le marché, que de diversification des solutions de financement complémentaires aux outils de financement traditionnels. Plusieurs autres évolutions majeures sont attendues prochainement. A court terme, le lancement imminent de la profession de Conseiller en Investissement Financier et de l'activité de Crowdfunding avec pour objectifs d'enrichir les canaux de distribution des produits du marché des capitaux et d'offrir aux porteurs de projets de nouvelles solutions de financement. «A court/moyen terme, nous allons ouvrir de nouveaux marchés dont le marché à terme et celui des fonds indiciels cotés (ETF). Ceux-ci vont venir compléter la panoplie d'instruments financiers en apportant une touche de sophistication supplémentaire au marché des capitaux marocain», a indiqué Nezha Hayat, relevant que ces développements importants devraient permettre d'améliorer la liquidité du marché et de proposer une meilleure couverture des risques. Elle a de même tenu à rappeler que les récentes réformes du marché des capitaux ont mis la PME au cœur de leurs préoccupations. Les spécificités de cette catégorie d'entreprises, qui représente le plus gros de tissu économique marocain, ont été prises en compte lors de la refonte des cadres législatifs et réglementaires régissant le financement par le marché des capitaux. Ainsi, un marché alternatif, dédié aux PME et assorti de règles allégées, a été créé sur la Bourse de Casablanca. Ce marché accueille aussi bien les titres de capital que les titres de créances, avec des conditions d'admission très flexibles, a-t-elle souligné. L'AMMC, conjointement avec la Bourse de Casablanca, le dépositaire central et l'Association Professionnelles des Sociétés de Bourse, ont mis en place une «offre PME» intégrée et attractive en vue de faciliter le recours au marché par les PME. Bien entendu, cette offre PME a été conçue de manière à être évolutive. En effet, elle sera enrichie grâce à l'écoute continue des besoins des PME et à l'intégration progressive d'autres partenaires et parties prenantes qui pourront apporter des contributions additionnelles, a-t-elle ajouté. Aussi, l'AMMC suit avec beaucoup d'intérêt la Fintech et les transformations qu'elle implique dans le domaine des marchés financiers modernes, a encore indiqué Nezha Hayat, également présidente du Comité Régional Afrique et Moyen-Orient (AMERC) de l'Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV). Ce colloque international, placé sous le patronage des Présidents Mohamed Bazoum (Niger) et Alassane Ouattara (Côte d'Ivoire) a été marqué par une conférence introductive sur ''Résilience des économies de la zone UMOA face aux crises successives: Quel impact sur le marché financier régional'', et des panels sur ''Contribution des marchés financiers au financement des économies" et "Mutation dans le secteur des finances et des innovations". Voir également : [Podcast] Jean-Paul Servais « Marché des capitaux : les normes marocaines sont au diapason des standards de l'OICV »