La Banque européenne d'investissement (BEI), la Banque du climat, et le Crédit Agricole du Maroc (CAM) ont célébré ce lundi 12 septembre le lancement d'une assistance technique visant à mieux intégrer les risques climatiques dans la politique du CAM et à identifier les opportunités de financement en faveur du climat. D'une durée de 18 mois, cette mission d'appui aidera le CAM à améliorer sa méthodologie d'évaluation des risques physiques et de transition liés au climat, ainsi qu'à mettre en place un système de reporting et de publication conforme aux meilleures pratiques internationales. Ce nouvel appui s'inscrit dans le cadre du partenariat signé entre les deux institutions en septembre 2020, portant sur un financement de 200 millions d'euros au profit des entreprises marocaines dans le secteur de l'agriculture et de la bio-économie. Ce lancement fait également suite à un atelier d'échange des bonnes pratiques ayant eu lieu en 2021 qui avait permis aux équipes de la BEI de partager l'approche de la Banque du climat en la matière. Le Groupe BEI prévoit en effet, dans le cadre de sa stratégie pour le climat – alignée sur les Accords de Paris-, d'augmenter les financements verts à 50% dans tous les projets de la Banque ainsi qu'à mobiliser 1 milliard pour la durabilité climatique et environnementale d'ici 2030. A cette occasion, les experts de la BEI avaient détaillé les nouvelles pratiques et la réglementation de la Banque en matière de divulgation et de déclaration des risques liés au climat, tels que la nouvelle taxonomie de l ́UE et les recommandations de la Task/Force of Climate/Related Financial Disclosures (TCFD). Cet appui permettra de renforcer la capacité du CAM à mieux se préparer aux risques liés au changement climatique et à l'évolution des réglementations nationales et internationales. Il s'agira notamment de développer des outils d'analyse du portefeuille du CAM dans une perspective de finance verte et de fournir un manuel de processus pour un système d'évaluation et de mesure des risques. Ce travail permettra ainsi de conforter l'approche du CAM en matière de transition verte et de compléter la panoplie de dispositifs existants, en particulier le Système de gestion des risques environnementaux et climatiques. Ainsi, cette nouvelle assistance technique contribuera fortement à l'alignement du CAM avec les orientations de Bank Al Maghrib, la Banque centrale du Maroc, qui a publié en mars 2021 une directive sur la gestion des risques financiers liés au changement climatique afin que les banques intègrent les risques climatiques et environnementaux dans leurs stratégies, leur gouvernance et leur prise de décisions. « Nous traversons une période cruciale pour remédier au changement climatique et agir concrètement afin de bâtir des modèles durables et sobres en carbone. Le secteur financier fait partie de la solution. A ce titre, le CAM joue un rôle moteur et nous sommes ravis d'apporter notre expertise, comme Banque du climat, pour appuyer ses efforts » a déclaré Anna Barone, représentante de la BEI au Maroc. « Tout le monde gagne à mieux intégrer le risque climatique, à la fois sur le plan financier mais aussi en termes d'opportunités de marché. Cet appui concrétise la Feuille de route du Groupe BEI dans son rôle de Banque du climat en faveur du Royaume du Maroc ». Le Président du Directoire du Crédit Agricole du Maroc, Noureddine Boutayeb, a déclaré : « La dérive climatique est déjà en cours au Maroc qui connaît cette année une sécheresse historique. Le secteur agricole est directement impacté par cette rareté de la ressource hydrique dont il est le principal utilisateur. En tant que leader dans le financement de l'agriculture, fortement engagé dans le développement durable, il en va de notre responsabilité d'accompagner au mieux nos clients dans l'adaptation au changement climatique tout en renforçant les moyens de gestion et d'atténuation de ce risque. La BEI, Banque du climat, dispose d'une expertise sérieuse sur ce sujet et est donc le partenaire idéal pour poursuivre et approfondir les réalisations du CAM en matière de transition verte ».