La persistance de la pandémie donnera du fil à retordre au gouvernement. Si l'année 2021 a bien profité du rattrapage de l'effet de base, 2022 risque d'être une année difficile pour mettre en œuvre les chantiers titanesques pour ne citer que l'élargissement de la protection sociale. De prime abord, le gouvernement devrait continuer à » perfuser » les secteurs en difficulté. Dans un pareil contexte, la politique budgétaire en 2022 devrait rester orientée en faveur du soutien de l'économie nationale en maintenant le déficit budgétaire de près de 6,1% du PIB. « Cette orientation est combinée à une augmentation des dépenses d'investissement, qui devraient atteindre 7,2%, et des dépenses ordinaires incompressibles, qui poursuivraient leur tendance haussière pour représenter près de 21,7% du PIB », explique le HCP dans son budget prévisionnel. Cette augmentation serait portée par la hausse des dépenses de la masse salariale à 12,1% du PIB et des dépenses des autres biens et services (5,6% du PIB). En supposant que le prix moyen du gaz butane continue à augmenter, la charge de compensation devrait avoisiner 1,6% du PIB. Néanmoins, le solde ordinaire devrait se redresser en 2022, sous l'effet d'une augmentation continue des recettes fiscales (18,5% du PIB). Cette hausse pourrait résulter de la reprise économique escomptée. Cette perspective serait également renforcée par l'introduction de certaines taxes et l'augmentation de la TIC et des droits d'importation appliqués à certains produits. Aggravation du taux d'endettement : Lakjaa essaie de noyer le poisson L'impôt sur les sociétés devrait retrouver son taux de croissance d'avant la crise grâce à l'amélioration des bilans des entreprises en 2021. De même, les recettes de l'impôt sur le revenu et de la TVA devraient bénéficier de l'augmentation attendue de la demande. Pour combler ses besoins de financement, le Trésor aurait recours comme en 2021 aux emprunts intérieurs et extérieurs. Dans ce cadre, les projections pour 2022 montrent que le taux d'endettement du Trésor devrait augmenter à 78,5% du PIB, dont 60% du PIB de dette intérieure et 18,5% de dette extérieure. A noter que les répercussions de la crise Covid-19 ont révélé la vulnérabilité des finances publiques aux chocs exogènes et la possibilité de créer des espaces budgétaires. Avec une dette extérieure garantie par l'Etat qui devrait se stabiliser à près de 14,7% du PIB en 2022, le taux d'endettement public global, en augmentation continue, devrait atteindre 93,2% du PIB en 2022, contre 90,3% en 2021.