Les instruments financiers tels que les obligations vertes, les lignes de crédit vertes, les financements public-privé et multilatéraux offrent un fort potentiel pour soutenir les entreprises pour un développement bas-carbone et résilient au changement climatique. Il est donc important pour celles-ci de connaître les projets éligibles à ces financements et les instruments mis à leur disposition. La répartition du financement climatique international, aussi bien que celui du financement du développement lié au changement climatique, devrait, prioritairement, être impulsée par chaque pays. Le gouvernement, compte tenu des engagements pris lors des COP21 et 22, doit prendre l'orientation d'une stratégie inclusive et consultative, au moyen d'une coordination entièrement nationale. Différents fonds climatiques multilatéraux et plusieurs instruments financiers offerts par l'Etat et les banques nationales ont fait expressément apparaître l'engagement ferme des parties prenantes pour réussir cette transition écologique. Des projets, parfois de grande envergure ont été initiés et sont poursuivis à l'aide d'entités de mise en œuvre, idéalement après un engagement complet avec les entités du gouvernement et les parties nationales. Le Maroc a bénéficié d'un important financement climatique public ces dernières années (atteignant ainsi la quatrième place parmi les pays en développement bénéficiaires), seulement 4 % des 655 millions USD reçus en octobre 2016 des fonds climatiques dédiés ont concerné l'adaptation. Le soutien apporté est de toute évidence inadapté aux besoins du pays. La plus grande partie du financement climatique public est parvenue au Maroc sous forme de prêts concessionnels pour un grand nombre de grands projets de démonstration dans le domaine de l'énergie éolienne et solaire, comme par exemple la centrale à énergie solaire à concentration (ESC) Noor d'Ouarzazate et le Programme Intégré de l'Energie éolienne de l'Office National de l'Electricité et de l'Eau potable (ONEE). Ils sont au cœur de la stratégie énergétique nationale du Maroc et relèvent d'une approche de très haut niveau pour déterminer les priorités financières. Au même moment, le Maroc estime que pour réaliser son ambition de réduire ses émissions de gaz à effet de serre à 32 % au dessous du seuil d'émission du scénario sans changement pour 2030, il aura besoin d'un investissement global de 45 milliards USD entre 2015 et 2030. La Finance Climatique ne consiste pas uniquement dans la mobilisation des ressources des pays développés vers des projets dans les pays en développement afin d'assurer une transition vers un développement sobre en Carbone et une économie résiliente aux changements climatiques, mais aussi de mobiliser les banques à se restructurer pour accompagner le mouvement. La typologie des projets couverts par ces financements est assez large et concerne les énergies renouvelables –ER- (projets de la production de l'énergie éolienne et solaire, centrale hydroélectrique et bio fuel) ; l'efficacité énergétique-EE- (en amont: efficience dans la production, la transmission et la distribution en aval: efficacité énergétique dans les bâtiments, éclairage, industrie et transport etc. ;la Supply chain de l'énergie renouvelable et l'efficacité énergétique pour soutenir les projets d'ER et d'EE à travers la fourniture des équipements et pièces nécessaires: turbines, matériaux d'isolation, les équipements photovoltaïques etc.; le management des déchets ; l'agriculture et activité forestière ; La R&D (développement et commercialisation des technologies vertes: Smart Grid, Smart cities, procédés de valorisation des déchets, stockage de l'énergie etc.). Les fonds destinés à financer des projets écologiques portés par des PME/TPE ont tendance à se multiplier permettant à plusieurs banques de catalyser les fonds disponibles sur les marchés vers ces investissements. Au Maroc, avant les tout nouveaux ‘green bonds', il n'existait qu'une seule forme de financement écologique : la ligne de crédit dédiée aux projets d'efficience énergétique par la BMCE grâce à l'argent de la BERD, la Banque allemande de développement KfW, la Banque européenne d'investissement (BEI) et l'Agence française de développement (AFD). Dans le cadre du programme MorSEFF, elles ont accordé 75 millions de dirhams de prêts à des entreprises marocaines pour améliorer leur efficience énergétique par le biais de la BMCE et de la BCP. Attijariwafa Bank a également annoncé qu'elle était en train de mettre en place son propre fonds vert de 50 millions de dollars dédié à l'amélioration de l'efficience énergétique des PME.