Les directeurs financiers en Afrique francophone souhaitent plus que jamais être au cœur du développement de l'entreprise et participer au processus de prise de décision au niveau du top management. C'est ce que révèle le cabinet de conseil et d'audit PwC dans la dernière édition de son étude « Enjeux stratégiques et priorités 2017 du directeur financier en Afrique francophone ». En plus de sa contribution à des projets stratégiques comme l'expansion à l'international, le directeur financier mène au quotidien plusieurs chantiers, comme l'amélioration du reporting de gestion, la réduction des délais des clôtures comptables, la mise en place de projets SI (système d'information) qui le lient étroitement à la direction générale et à l'ensemble des directions opérationnelles de l'entreprise. L'évolution de la fonction finance se heurte néanmoins à des défis humains complexes parmi lesquels la gestion des carrières, la formation ainsi que le recrutement de nouveaux collaborateurs, relève l'étude. Pour faire face à ces défis, continuer à se positionner en tant que partenaire stratégique et participer à la transformation de la fonction finance, le directeur financier doit tirer pleinement parti des nouvelles technologies disruptives comme le big data, la blockchain, la data analytics ou la robotisation qui transforment les modèles économiques et sociaux en Afrique, précise l'étude. * 80% des directeurs financiers sont optimistes dans leurs prévisions pour l'année 2017 Les directeurs financiers sont très optimistes dans leurs prévisions 2017 et les perspectives de croissance de leurs entreprises. En effet, ils sont 82% à se montrer confiants dans les pays du Maghreb et 75% dans les pays d'Afrique subsaharienne. Cet optimisme se traduit notamment par leur volonté de se développer à l'international. La stratégie d'expansion s'oriente vers l'Afrique francophone pour plus de 94% des répondants, un choix certainement justifié par la jeunesse de la population africaine de plus en plus instruite, l'émergence de sa classe moyenne et la diversité de ses ressources naturelles. L'étude a également révélé que de plus en plus de directeurs financiers souhaitent développer leurs activités en Afrique anglophone. Aujourd'hui, l'Afrique anglophone fait figure de potentiel moteur de croissance et attire de plus en plus les entreprises. Plus de 41% des directeurs financiers interrogés affirment vouloir y investir contre seulement 10% l'année dernière. Toutefois, la volonté des directeurs financiers d'internationaliser leurs activités se heurte à plusieurs obstacles. Il existe des difficultés spécifiques à chaque région. Les sujets d'ordre sécuritaire et géopolitique sont des contraintes qui agissent comme un frein à la stratégie d'expansion pour plus de 56% des directeurs financiers basés au Maghreb. Les directeurs financiers d'Afrique subsaharienne accordent, quant à eux, une grande importance aux difficultés liées à la réglementation et à la fiscalité. L'accès au financement reste également un obstacle qu'ils doivent surmonter : 31% des répondants considèrent que la question de l'accès au financement est au cœur de leurs challenges. * Optimisation du cash disponible, priorité n°1 Pour atteindre cette ambition, plusieurs chantiers sont menés au sein du département trésorerie : 71% des répondants se tournent vers la sécurisation des flux et 78% d'entre eux choisissent de mettre en place de solutions de cash management (cash pooling par exemple), même si des contraintes réglementaires importantes existent, notamment en Afrique subsaharienne. La gestion du cash peut être facilitée par des investissements en solutions informatiques. En somme, mener une stratégie de maîtrise du cash permet de répondre aux impératifs de la trésorerie et de contrer les problématiques de financement souvent bloquantes pour les PME. Le deuxième chantier majeur est l'amélioration des systèmes d'information. En effet, 72% des répondants affirment vouloir améliorer leurs SI pour gagner en qualité et en rapidité et ainsi mieux piloter l'activité et permettre une prise de décision plus efficace. Pour atteindre cet objectif, les directeurs financiers privilégient principalement la mise en place de nouveaux outils d'analyse de données ainsi que la refonte du dispositif de planification. * Capital humain : un défi au cœur des priorités Par ailleurs, l'étude met l'accent sur l'importance du développement des « soft-skills ». La capacité à développer les compétences internes pour s'adapter au rythme effréné des ruptures technologiques apparaît également comme un des enjeux majeurs auxquels sont confrontées les directions financières.
* Accompagner la transformation numérique, un nouveau défi Aujourd'hui, les nouvelles technologies sont peu exploitées par les entreprises, que ce soit en interne ou avec les différents partenaires de l'entreprise (banques, fournisseurs, etc.). L'utilisation du big data, de la blockchain ou encore la robotisation des processus permettra aux directeurs financiers de renforcer leur capacité décisionnelle et d'actionner un levier redoutable de compétitivité. Les exemples de technologies à exploiter par les directeurs financiers sont multiples : le big data, la blockchain, le data analytics, la RPA (Robotic Process Automation), la digitalisation des processus, etc. Les ruptures technologiques apparaissent incontestablement comme un levier de transformation de la fonction finance renforçant ainsi le rôle du directeur financier, qui tendrait à devenir un pôle d'analyse prédictif performant, créateur de valeur pour toute l'entreprise, conclut l'étude.