C'est une "femme emblèmatique" du célèbre cabinet Mazars Audit et Conseil. Après un "parcours parfait", tant dans les études que dans sa vie professionnelle, cette manager formée à l'ENCG Settat et l'ISCAE se retrouve associée dans une multinationale de "référence". C'est un «parcours parfait» que tout père rêve pour sa fille. Une vie «sans histoires», presque un «idéal des Rougon-Maquarts» de Zola. Mais sans drames, il n'y a pas de roman, pourtant, la vie d'Asma Charki tient plus de «l'exemplarité» que l'on attend d'une «business woman» marocaine. La femme de César doit être au dessus de tout soupçon, et sans aucun doute, Charki est une femme de la famille Julia. Elle est née en 1978, à Mohammedia. Son père est alors un agriculteur de la place. L'aînée de 4 enfants grandit au grand air, loin de la pollution, et pourtant proche de la ville. C'était la belle époque, avant le tout internet et le big data. Lorsque les loisirs étaient la lecture, le sport, les jeux de sociétés et les amitiés «sincères». Asma grandit donc entre les écrits de Flaubert, Rousseau et Zola tout en passant par la bibliothèque verte et rose, comme toute une génération. Elle pratique le tennis très jeune, le «sport familial», et sera scolarisée dans les écoles des soeurs. Après, ce sera le public Lycée Abdelkrim Khattabi pour la suite de ses études. Elle décroche son Bac en 1995 à l'âge de 16 ans avec mention bien, et se pose le choix cornélien: should I stay or should I go. Settat pour les études, Casa pour le travail «Avec un bac scientifique, je me destinais alors à faire de la médecine, injonction parentale, choix par défaut de toute une génération ou peut être, juste une volonté personnelle de faire des études très poussées... Je me suis résignée à renoncer à la carrière médicale parce que je savais au fond de moi-même que je serai incapable de manier un bistouri et je me suis finalement orientée vers des études de gestion. A cette époque, les ENCG venaient d'ouvrir à Settat et Agadir. L'expérience semblait donner de «bons résultats», j'ai donc tenté l'aventure,» explique-t-elle. Et le pari lui a «réussi». Elle apprécie la diversité des disciplines, l'esprit d'entreprenariat inculqué dès la première année et se réjouit de faire encore des mathématiques.La découverte de la pensée économique, du management et de la fiscalité ne semble pas lui déplaire pour autant. Elle s'initie au Golf et intègre le club informatique. En semaine, elle est dans la région de Settat, où elle étudie sur le campus, à quelques km de la ville. Les week-ends, elle les passe en famille. C'est une vie «rangée» d'étudiante modèle au Maroc du Gouvernement Youssoufi. Le Royaume est apaisé, on panse ses blessures et prépare l'avenir «radieux» du nouveau règne. Arrive 1997, «l'heure de vérité» pour l'ENCG : «la première promotion allait sortir sur le marché du travail et l'école s'activait pour la promouvoir auprès des acteurs économiques du Pays. Je me suis tout naturellement impliquée dans la participation de la première rencontre « Entreprises-Etudiants ». Il fallait inviter une centaine d'entreprises, «pitcher» l'école et la présenter devant un auditoire», expose-t-elle non sans une pointe de fierté. A ce moment, Asma gagne en maturité. Solide et arborant un style «corporate» on sent qu'elle a très tôt assumé des responsabilités en famille et à l'école. Cela sera déterminant pour la suite. Débuts dans la vie active La suite, elle intègre d'abord la direction de l'Audit de la BMCE BANK où elle intervient dans des missions d'audit interne et d'audit de portefeuille crédit pendant plus de deux ans et s'engage ensuite dans le cycle prestigieux de l'expertise comptable de l'ISCAE. «La réglementation de la profession exige des experts-comptables stagiaires la réalisation d'un stage chez un expert-comptable pendant trois années ; j'avais à ce moment là intégré le Cabinet Masnaoui Mazars qui structurait le département du conseil juridique et fiscal en tant que consultant fiscal. L'expérience a été très enrichissante tant par la diversité des missions que par l'esprit du challenge qui nous animait. J'avais aussi eu la chance de travailler directement avec M. Masnaoui, le fondateur du cabinet, ce qui était très formateur pour la junior que j'étais ». Une carrière "classique" Asma grimpe les échelons et diversifie ses spécialisations, au-delà du conseil fiscal, elle participe à des missions de commissariat aux comptes, des due diligences vendeurs et acheteurs et accompagne des opérateurs dans le cadre de missions de restructurations stratégiques. Le «couronnement» arrive en 2014, lorsqu'elle est cooptée Associée Chez Mazars en charge de l'offre fiscale. «C'était pour moi une «consécration» par rapport à un choix de carrière parce que j'ai toujours voulu évoluer au sein de Mazars. Dès le début, j'ai adhéré à ses valeurs, à son ADN mais aussi à son modèle de partnership international intégré. Un autre couronnement arrive en janvier 2017 où elle est intègre l'équipe Executive de Mazars Maroc. Dans l'intervalle, Asma s'est mariée et a eu trois enfants. Comme quoi, elle a su gérer la vie professionnelle et de famille. Dans un sens c'est aussi cela «merdat loualidine» (bénédiction des parents). BIO EXPRESS 1978: Naissance à Mohammedia 1995: Bac S 1999: Diplôme en Audit et Contrôle de gestion de l'ENCG Settat intègre BMCE Bank 2002: Etudes d'expertise comptable à l'ISCAE intègre le Cabinet Masnaoui Mazars 2005: Expert comptable mémorialiste 2014: Associée international au Groupe Mazars 2017 : Executive Partner de Mazars Audit et Conseil