Moins d'un an après avoir levé près de 11 millions de dollars (plus de 100 millions de dirhams) pour le financement de son activité minière au Maroc, la société canadienne Maya Gold & Silver et son principal créancier, la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement (BERD), concluent déjà une révision des conditions du prêt de 6 millions de dollars (près de 60 millions de dirhams) qui les lient et dont la dernière tranche (25% du prêt global) n'a été débloquée qu'en juillet 2016. En effet, la société minière cotée à la bourse de Toronto et qui opère exclusivement au Maroc – pour l'instant – a obtenu un différé de 18 mois sur le remboursement de la dette contractée avec son principal créancier. Parallèlement, ce dernier devient actionnaire potentiel en souscrivant à 4 millions de BSA (bons de souscription en actions) exerçables dans une période de trois ans au prix fixe unitaire de 0,28 dollar canadien (alors que le cours moyen de l'action Maya Gold & Silver est de 0,6 dollar canadien sur les 20 derniers mois). La renégociation de son endettement permet à l'exploitant de la mine d'argent de Zgounder (située dans la commune d'Askaoun au nord-est d'Agadir) d'éviter l'assèchement de la trésorerie de Zgounder Millenium Silver Mining (ZMSM), la joint-venture entre Maya Gold & Silver et l'Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) qui exploite ce site entré en service en août 2014. Il faut dire que cette filiale à 85% de Maya Gold & Silver a déjà investi près de 300 millions de dirhams dans la mine de Zgounder depuis qu'elle en a gagné les droits d'exploitation sur appel d'offre fin septembre 2011. Avec un chiffre d'affaires de 60 millions de dirhams au titre des neuf premiers mois de 2016 (grâce à une production de 11 tonnes d'argent), ZMSM a dégagé un cash-flow net de 14 millions de dirhams, soit un niveau encore insuffisant pour couvrir à la fois le service de la dette et l'investissement résiduel en cours.