Plusieurs dirigeants européens ont lancé mercredi d'ultimes appels et mises en garde aux Britanniques contre un Brexit, à la veille d'un référendum sur l'Union européenne aussi indécis que déterminant pour l'avenir du Royaume-Uni et du reste de l'Europe. A J-1, les sondages continuaient à prévoir un résultat extrêmement serré, ouvrant la possibilité d'un Brexit (« British Exit ») qui plonge dans l'angoisse Bruxelles, les milieux économiques et la quasi-totalité des dirigeants de la planète. Selon la moyenne des six derniers sondages calculée par le site WhatUKThinks, le maintien dans l'UE l'emporte à 51% contre 49% dans les intentions de vote. A quelques heures du vote, les 46,5 millions d'électeurs britanniques se trouvaient à l'évidence face à un choix de dimension historique. « C'est l'avenir de l'Union européenne qui se joue », a souligné mercredi le président français François Hollande en évoquant une décision « irréversible ». La chancelière allemande Angela Merkel a affirmé elle souhaiter « »évidemment que la Grande-Bretagne reste dans l'Union européenne ». Les deux dirigeants ont d'ores et déjà prévu de se rencontrer la semaine prochaine à Berlin pour discuter de l'avenir de l'Europe. Le Premier ministre britannique David Cameron, qui joue lui son avenir politique et sa place dans l'Histoire, a martelé que ses concitoyens sont devant « la décision la plus importante » de leur existence. En cas de sortie, l'UE, qui observe avec inquiétude la montée de l'euroscepticisme, perdrait l'un de ses membres les plus puissants, cinquième économie mondiale, avec un siège permanent au Conseil de sécurité. David Cameron s'était engagé à organiser ce référendum en 2013, pour mettre fin aux divisions incessantes dans son Parti conservateur sur l'Europe. En février, il avait obtenu de Bruxelles des concessions, notamment pour restreindre les allocations sociales aux travailleurs de l'UE. Etat membre depuis 1973, le Royaume-Uni, qui ne fait pas partie de l'espace Schengen et n'a pas adopté l'euro, profite déjà d'un statut à part dans l'UE. Il pourrait devenir le premier pays à décider de la quitter. (Avec Agence)