Le Conseil de sécurité a souhaité jeudi que la mission de l'ONU au Sahara (Minurso) « puisse recommencer à fonctionner pleinement », dans une première réaction unanime à la querelle entre le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et Rabat. Cependant, les 15 pays membres n'ont pris ni décision ni parti dans cette querelle, se contentant d'appeler à la régler « de manière constructive et complète et par la coopération ». Le président du Conseil pour le mois de mars, l'ambassadeur angolais Ismael Gaspar Martins, a fait part à la presse de cette prise de position a minima, à l'issue de trois heures de consultations à huis clos. Cette querelle sur le Sahara envenime depuis dix jours les relations entre l'ONU et le gouvernement marocain. Selon l'ambassadeur angolais, les pays du Conseil « ont exprimé une grave inquiétude » face à cette situation et ils ont rappelé que les 16 missions de la paix de l'ONU dans le monde sont déployées sur instruction du Conseil « pour mener à bien des tâches cruciales ». Mais l'ambassadeur s'est contenté d'indiquer que les contacts bilatéraux avec Rabat allaient continuer. « Nous sommes inquiets et c'est un problème qu'il faut résoudre », a-t-il expliqué. Mezouar : Le Maroc ne lâche pas la composante militaire de la MINURSO Le Maroc reste engagé dans sa coopération avec la composante militaire de la Minurso, dans le cadre du mandat qui lui est confié. Intervenant lors d'une conférence de presse suite à une réunion tenue au siège du ministère avec les secrétaires généraux des partis politiques et des syndicats, Salaheddine Mezouar a affirmé que les contacts entre les Forces Armées Royales et le Commandement militaire de la Minurso sont continus et ininterrompus à ce jour de manière à veiller au maintien du cessez-le-feu dans des conditions normales ». De même, les contacts avec la Représentante Spéciale du Secrétaire général, Mme Kim Bolduc, se poursuivent de manière normale et continue. Sur cette base, et dans le respect des décisions qu'il a prises, le Maroc demeure ouvert au dialogue constructif, responsable et sans condition, dans un esprit de respect mutuel. « Un tel dialogue devrait, d'une part, ne pas ignorer les raisons de la situation actuelle et, d'autre part, tendre à reconstruire la confiance et sauver le processus politique, qui a été fragilisé par les dérapages de Ban Ki Moon », a toutefois noté le ministre. D'autre part, le chef de la diplomatie marocaine a relevé que les décisions prises par le Royaume du Maroc concernant le départ des membres de la composante civile, et particulièrement politique, de la Minurso, sont des décisions responsables et proportionnelles à la gravité des dérapages du Secrétaire général de l'ONU, lors de sa dernière visite dans la région. Et de rappeler que ces décisions prises par le Royaume du Maroc « sont souveraines et irrévocables » et s'appuient sur un consensus national et un soutien inconditionnel de l'ensemble des composantes du peuple marocain.