Le Royaume veut créer un cadre légal pour le crowdfunding ou financement de masse. Ce mode de financement, qui a explosé avec l'émergence des startups notamment aux Etats-Unis, est en train de se frayer un chemin au Maroc. L'éclosion spectaculaire des start-ups ces dernières années au Maroc et les difficultés liées à leur accès au financement auprès des banques de la place, impose la recherche de nouvelles solutions. Le crowdfunding s'avère donc comme une sérieuse alternative. Selon Driss El Azami, ministre délégué en charge du Budget, le gouvernement a bel et bien pris conscience de la nécessité de favoriser la mise en place, de manière légale, de ce mode financement, afin de stimuler l'entreprenariat. « Pour le moment, on est au stade de la réflexion. Le Maroc a entrepris depuis plusieurs années, une grande réforme de son secteur financier, et le principal axe de cette réforme était d'abord, la sécurisation de ce système à travers le développement d'institutions de supervision indépendantes. Cela est fait. Aujourd'hui, il s'agit de la diversification des sources de financement », explique le ministre du Budget, en marge du séminaire organisé ce mardi 22 mars à Rabat par l'Ambassade des Etats-Unis en partenariat avec le mensuel Economie & Entreprises. L'idée est d'aller au-delà des différentes palettes en matière de financement qui existent déjà, comme le financement bancaire classique, le financement par la Bourse, l'appel public à l'épargne ou encore les banques participatives qui vont bientôt voir le jour. S'inspirer de l'expérience américaine « La mise en place d'un cadre juridique pour le crowdfunding s'inscrit dans le cadre de la réflexion que nous sommes en train de mener sur une stratégie globale qui viendra stimuler l'inclusion financière. Le crowdfunding peut donc être une solution pour aider les couches les plus défavorisées en termes d'accès au financement », ajoute Driss El Azami. Pour Dwight Bush, ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, le potentiel entrepreneurial du Maroc est inépuisable, et lorsque les conditions optimales seront réunies, l'entreprenariat deviendra l'un des atouts majeurs du Royaume. « Le crowdfunding peut aider les entrepreneurs marocains durant la phase de démarrage, et en particulier ceux qui cherchent à tester un concept ou à développer un prototype », a soutenu l'ambassadeur américain dans son discours. Il faut dire que le Maroc souhaite vivement bénéficier de l'expérience américaine dans ce nouveau mode de financement participatif qui se fait notamment via Internet.