Foire de l'emploi. L'université privée Mundiapolis dope l'employabilité de ses étudiants. Lors de sa dernière foire de l'emploi, les étudiants de l'université se mettent en situation réelle pour décrocher des entretiens d'embauche, et apprendre à postuler auprès d'une entreprise. par Noréddine El Abbassi Il est loin le temps, quand il suffisait de faire de bonnes études, d'obtenir un diplôme. Aujourd'hui, cela ne garantit plus l'emploi. C'est à cette problématique que l'Université Mundiapolis a tenté de répondre, en organisant la 5ème édition de son forum de recrutement Mundia Job Fair, le 24 avril dernier. "Le problème dans la culture marocaine, c'est que les étudiants pensent qu'un diplôme, donne automatiquement droit à un emploi. Or de fait et au mieux, cela donne droit à un entretien! C'est pour cette raison, que nous préparons aussi nos étudiants, à présenter leur candidature à de futurs employeurs", explique Mohammed Khalil, Directeur employabilité de l'Université privée. Pour ce mathématicien qui a poursuivi une carrière de manager dans plusieurs multinationales néerlandaises, un entretien se prépare, des relations se cultivent et le premier produit qu'un étudiant doit vendre, c'est lui-même. "Même si les entretiens conduits lors de la job fair ne débouchent pas sur un emploi, c'est une mise en situation réelle d'entretien d'embauche. L'étudiant peut ainsi apprendre à conduire un entretien, tisser des relations avec le monde de l'entreprise, et surtout à se mettre en valeur", explique-t-il. Cette sagesse, Khalil la tire d'une expérience personnelle, qu'il résume en quelques mots : "dans ma carrière, j'ai "survécu" à une dizaine de restructurations. Le fait est qu'un emploi n'est pas figé dans le temps. J'ai suivi des études de mathématiques, et tout le monde pensait que la seule ouverture possible pour moi, serait l'enseignement. Pourtant, j'ai fait une carrière dans la gestion d'entreprise et dans un centre de recherche. Rien n'est définitivement acquis. Aux Pays-Bas, on demande à un informaticien de savoir faire de l'informatique, pas d'avoir un diplôme!" pointe-t-il. Emploi: un plan marketing de sa personne se prépare Mais qu'en est-il de l'approche en matière de recherche d'emploi dans notre pays? "Au Maroc, et dans le Monde, on approche un maximum d'entreprises avec son CV. C'est le "spread and pray". Concrètement, les étudiants doivent se concentrer sur un secteur d'activité qui les intéresse, un métier qui leur correspond, et cibler trois entreprises susceptibles de les employer. Après quoi, ils doivent se documenter, se renseigner et surtout se rendre visibles, auprès des recruteurs. Il faut avoir une véritable stratégie, et une stratégie se prépare", assène Mohammed Khalil. L'essentiel de son travail, tel qu'il le présente: apprendre aux étudiants à élaborer un plan marketing, poser les bonnes questions et se promouvoir, en passant entre les stands. Concrètement, les étudiants avaient le choix entre 37 interlocuteurs, ce vendredi 24 avril. En cette journée ensoleillée, la cour de l'établissement grouillait d'activités, dans un cadre spacieux, agrémenté d'un air purifié par les quelques arbustes dans la cour de l'établissement. Il y avait beaucoup de marocains, certes, mais aussi, nombre d'étudiants subsahariens étaient présents. Le profil des postulants donne une idée assez précise du marché de l'emploi au Maroc : "60% des étudiants s'orientent vers le management, 25% vers l'ingénierie et 15% vers le droit et les sciences politiques", apprend-on. Reste que la question de l'employabilité se pose avec d'autant plus d'acuité, que l'avenir est incertain. Mais dans le Monde, un footballeur international gagne mieux sa vie que le meilleur ingénieur de la plus grande école du Monde. A moins de se lancer dans l'entreprenariat. Pas étonnant, que c'est également une voie que Mundiapolis promeut.