De gauche à droite : Réda Bouamri, Mohamed Hassan Bensalah, Myriam Mourabit et Hicham Maadi. Il est des initiatives qui dépoussièrent des thèmes classiques. Dans le cadre de sa stratégie de promotion de l'artisanat, Holmarcom se fait mécène de designers marocains qui travaillent avec les maâlems pour donner un second souffle à l'aménagement traditionnel qui se réinvente. par Noréddine El Abbassi Holmarcom vient de lancer son opération globale de promotion du design made in Morocco et de l'artisanat. Véritable fer de lance de cette stratégie, sa galerie H, comme Holmarcom, qui vient servir de laboratoire de la création pour les designers marocco marocains: «nous voulions que les designers fassent mieux que ce qu'il font déjà. Ce qu'ils font, ils le font bien, mais nous voulions qu'ils le fassent avec une touche marocaine et des créations réalisées avec des artisans marocains», explique Mohamed Hassan Bensalah, pdg du groupe Holmarcom. Le projet séduit: «ce qui nous a séduits, c'est cette carte blanche dans nos créations», renchérit Myriam Mourabit, l'une des trois designers qui présentent leurs oeuvres dans ce cadre. Il faut le dire, la galerie se présente comme un loft sur deux niveaux. Presque un duplex aménagé en espace de vie, avec des oeuvres à la fois proches du terreau culturel marocain, mais revisitées. «Nous avons fait de l'artisanat marocain, mais au goût du jour. Lorsque je conçois une table basse avec ses fauteuils, le mâalem reconnait son style, et se passionne pour quelque chose qui ressemble à son travail, mais qui est en même temps, complètement différent. Cela passionne les gens qui y participent», explique Réda Bouamri. Hicham Maadi, lui, a fait un travail sur la matière, avec entre autres, des lustres en néoprène, cette matière moderne qui sert aux combinaisons de plongées. Il retravaille cette matière pour la découper en arabesques qui diffusent une lumière caractéristique des lustres d'antan. Là aussi avec cette touche moderne d'un design purement marocain, qui se réinvente pour l'occasion. Sur le thème de la maison marocaine Pour cette ouverture de la Galerie H, les différents aspects de la vie ont été traités. A l'évidence, le thème était imposé, mais le style était libre. Ainsi, lorsqu'on revisite le thème de la théière, on a droit à un jeu de poupées russes, imbriquées les unes dans les autres, comme des surcouches, lorsque la forme habille le contenu. Le contenant devient substance, comme un reflet d'un rituel qui se surimpose l'un sur l'autre. Une table devient un croisement entre l'Occident et le Maghreb, entre l'orientalisme et le modernisme. Comme si le passé et le présent se mélangeaient, s' imbriquaient pour donner naissance à ces objets, à la fois fonctionnels, et en même temps diffusant un message. Une chaise est aussi un assemblage de pièces indépendantes qui, unies, forment un objet quotidien. Une mosaïque devient une fresque murale entre les mains de Myriam Mourabit. Le matériau est un zellige ocre classique de Ait Manos, avec une composition abstraite, qui revisite le style barbaresque traditionnel, sans les influences andalouses que l'on lui connaît. L'oeuvre est dupliquable et démontable à l'infini, en panneaux transportables de par le monde. Lorsque Réda Bouamri se penche sur le thème de la famille, cela donne une composition de babouches en cadran. Tout y est, depuis le père et la mère aux enfants, les points cardinaux d'une vie de famille. Ces créations sont actuellement en exposition au rez de chaussée de l'immeuble Balzac. Elles ne font que préfigurer le début d'une nouvelle génération de designers, qui passent à la production grand public. Avec l'aide de leur mécène…