Mohamed Abbou, ministre en charge du Commerce Extérieur. Le plan prévoit plusieurs mesures pour permettre la croissance des exportations à l'horizon 2016. Le nombre des entreprises, participant aux salons internationaux, va passer de 80 à 140 dès cette année Le ministre en charge du Commerce Extérieur veut stopper l'hémorragie. Mohamed Abbou a récemment dévoilé son plan d'urgence, qui couvre la période 2014-2016, pour booster les exportations marocaines, qui sont vraiment mal en point. Le nouveau plan annoncé la semaine dernière se décline en trois axes. Dans un premier temps, il s'agit de la promotion et la dynamisation des exportations. Le plan prévoit la modernisation des mécanismes de soutien visant à accompagner directement les entreprises dans le domaine de l'exportation. On note aussi l'amélioration de l'impact des activités commerciales à l'étranger, en plus du développement de conventions commerciales avec les marchés prioritaires. Le deuxième axe s'articule autour de la rationalisation des importations et la facilitation des mesures relatives au commerce extérieur. Cela passera par le renforcement du cadre de contrôle douanier, la lutte contre la contrebande et le renforcement du cadre de contrôle de la conformité des produits importés avec les normes techniques et sanitaires. Aussi, note-t-on l'accélération du chantier de l'utilisation des documents électroniques dans le domaine du commerce extérieur, la création du guichet unique, le renforcement des ressources du département de Mohamed Abbou en matière de protection commerciale non douanière. Le dernier axe touche la promotion de la valeur ajoutée des produits locaux. «L'objectif de ce plan est de réduire autant que possible les importations», a souligné Mohamed Abbou. Selon les statistiques du ministère, la balance commerciale des biens et services a enregistré, en 2013, un déficit de 125 milliards de DH. Fusion entre Maroc Export et AMDI Mohamed Abbou a expliqué que sur les 5.000 entreprises exportatrices existantes, seules 467 ont des activités régulières à l'export, et dans 91% des cas, leurs chiffres d'affaires ne dépasseraient pas les 50 millions de DH. «Il y a de nombreuses entreprises qui ignorent encore les programmes d'appui à l'export», déplore le ministre. Il faut noter que l'offre exportable ne dépasse pas 86 produits, ce qui reste faible. C'est d'ailleurs pour corriger cet état de choses que le ministère a lancé, il y a quelques mois, la «caravane régionale de l'export», qui s'est fixé l'objectif de sillonner toutes les 16 régions du Maroc, afin d'identifier l'offre exportable. Cette caravane qui a démarré depuis le mois d'avril et qui s'achèvera à la fin de ce mois, va permettre au département de Mohamed Abbou d'avoir des précisions sur les produits du terroir exportables. Et la tournée semble bien porter ses fruits. « Pendant cette caravane, on a découvert un potentiel régional import à l'export. Il y a des régions dans lesquelles on disait qu'il n'y avait pas de potentiel d'exportation, et pourtant, je peux vous dire qu'on a découvert de réels potentiels dans ces régions, surtout en ce qui concerne les produits du terroir », a précisé le ministre du Commerce Extérieur. Pour l'efficacité de la promotion de l'offre marocaine à l'étranger, Mohamed Abbou envisage une refonte du système de promotion des exportations. Parmi les mesures importantes prises dans ce sens, un projet de fusion entre Maroc Export et l'AMDI (Agence marocaine de développement des investissements). «Concernant la stratégie sur les salons internationaux, nous allons augmenter la participation des entreprises marocaines dans un plus grand nombre de salons à l'étranger. Nous allons, dès cette année, presque doubler le nombre des entreprises en passant de 80 participations à 140 », a conclu le ministre du Commerce Extérieur.