Saad Sebbar, Administrateur Directeur Général de Lafarge Maroc, présente les résultats 2013. 3 milliards de DH pour la nouvelle cimenterie dans le Souss courant 2017 et des investissements de l'ordre de 300 millions de DH chaque année pour développer son activité. Le cimentier mise également sur les énergies renouvelables. Même si le mariage est consommé entre le cimentier français Lafarge et son homologue suisse Holcim en haut lieu, l'heure n'est pas encore au rapprochement entre les filiales marocaines des deux entités, en tout cas, pas avant 2015. Et en attendant, le Français poursuit normalement son plan de développement et ses investissements dans le Royaume. C'est en substance, ce qu'a annoncé Saad Sebbar, administrateur directeur général de Lafarge Maroc, mardi 13 mai, lors d'une rencontre avec la presse à Casablanca. Nonobstant une année 2013 difficile, le cimentier compte mobiliser près de 4 milliards de DH en 2014 dans le cadre de la réalisation de plusieurs projets stratégiques. La majeure partie de cette enveloppe sera consacrée à la construction de sa nouvelle cimenterie dans le Souss. D'une capacité de 1,7 million de tonnes par an, cette nouvelle cimenterie va mobiliser un investissement de 3 milliards de DH, avec 256 emplois stables et 750 lors de la phase de construction. A travers cette nouvelle unité de production, Lafarge Maroc veut accroître sa capacité de production, en vue de renforcer son leadership dans son secteur d'activité. Perspectives relativement bonnes pour 2014 Selon Saad Sebbar, en plus de cet investissement sur la nouvelle cimenterie, Lafarge Maroc va continuer à investir entre 250 et 350 millions de DH annuellement pour le développement de ses activités et le maintien de ses sites. Soulignons que la société détenue à hauteur de 69,4% par Lafarge-Maroc, une joint-venture à 50-50 entre le groupe Lafarge et la SNI, a investi 8 milliards de DH sur les dernières années au Maroc. Le cimentier français, leader sur le marché national des matériaux de construction est présent dans le Royaume à travers 4 activités (ciment, béton et granulats, plâtre et chaux). En 2013, la société a lancé le démarrage du nouveau four de son site production concernant l'activité chaux, portant ainsi sa capacité de production à 180.000 tonnes, afin de répondre aux besoins du marché. Sur l'activité ciment, Lafarge Maroc dispose actuellement d'une capacité de 6,7 millions de tonnes annuelle, avec trois cimenteries réparties sur trois villes: Bouskoura, Tétouan et Meknès. Le cimentier français a trois carrières pour son activité granulat et 27 centrales concernant le béton. Même si le marché s'est encore montré difficile en 2013, entre autres, à cause de la morosité du secteur des BTP, Lafarge garde espoir quant à 2014. Se fondant sur ses analyses, le cimentier souligne que le marché va connaître la stabilité. Les perspectives sont donc relativement bonnes. Pour garder le cap, la société compte notamment développer de nouvelles offres, renforcer ses services auprès de ses clients, poursuivre son projet d'optimisation des coûts. Cette année, l'un des objectifs du cimentier français est de renforcer sa différenciation par le développement de solutions globales pour les clients et la consolidation de son excellence opérationnelle. « Ces différents points sont autant d'éléments qui nous permettent dans ces périodes difficiles de continuer d'améliorer notre performance. Notre objectif est de trouver de nouvelles approches pour continuer à créer de la valeur pour nos clients. Nous voulons nous positionner comme un partenaire du monde de la construction, et pour cela nous allons développer des approches en termes de service et de solution qui sont différentes de celles de la concurrence », a souligné Saad Sebbar. La différenciation, une priorité pour Lafarge Maroc L'innovation prend toute sa place dans cette vision, et pour ce faire le cimentier va incessamment lancer un laboratoire de développement de systèmes constructifs à Bouskoura, fin 2014. « Nous avons misé sur l'innovation parce que nous avons la conviction que si nous travaillons pour nous différencier, nous pourrons devenir le fournisseur préféré des acteurs de la construction », a-t-il assuré. Dans ce sens, Lafarge Maroc va officiellement mettre sur le marché, le 28 mai prochain, de nouvelles solutions pour le logement économique, notamment. Il s'agit en tout d'un paquet de 9 solutions à l'endroit des architectes et autres promoteurs immobiliers. On peut citer, entre autres, la solution dallage habitation, qui permet un dallage terre-plein rapidement sans avoir à utiliser de treillis soudé. Il y a aussi le planning structure rapide qui permet de décoffrer les poteaux en 24 heures et de désétayer les poutres et dalles en sept jours. La solution Enduit ciment, quant à elle, permet de supprimer la préparation des mortiers et les stocks de matières premières associées. On note de même la solution Toiture isolante. Concernant les résultat de l'exercice 2013, Lafarge Maroc a vu son chiffre d'affaires consolidé (hors activité plâtre) stagner, passant de 5,04 milliard de DH à 5,05 milliards de DH, soit une progression de 0,1%. Le résultat d'exploitation est de 1,95 milliard de DH, en hausse de 9,5% et le résultat net est de 1,4 milliard de DH en amélioration de 10,6%. Selon Amine Cherrat, directeur financier de Lafarge Maroc, l'amélioration du résultat net s'explique par la performance commerciale et l'élargissement de l'offre, mais également grâce à l'amélioration des performances industrielles et logistiques de Lafarge. Ces résultats représentent une bonne performance pour le cimentier au vu de la conjoncture actuelle du secteur. Le marché du ciment a, en effet, enregistré une baisse de l'ordre de 6,3% en 2013. Lafarge Maroc revendique une part de marché de 35% en 2013. Le cimentier veut faire progresser sa part de marché en misant sur son réseau de distribution Mawadis, mis en place en 2013, qui devrait totaliser 130 points de vente à fin 2014.