Invitée samedi soir sur le plateau de France Info, l'ambassadrice du Maroc en France, Samira Sitaïl, a réagi à l'envoi par le Maroc d'une aide humanitaire à Gaza et a taclé au passage l'inaction de certains régimes arabes. C'était la première sortie médiatique de Samira Sitaïl depuis qu'elle a été nommée ambassadrice du Maroc en France. Invitée samedi soir sur le plateau de la chaîne France Info, pour réagir à l'envoi par le Maroc d'une aide humanitaire à destination des Palestiniens, et notamment à Gaza, l'ex-journaliste n'a pas manqué de souligner le caractère inédit de cet opération. « Nous avons acheminé 40 tonnes d'aide alimentaire. C'est en effet le premier pays à le faire. C'est une véritable percée sur le plan humanitaire. C'est un itinéraire (terrestre, ndlr) inédit qui a pu être emprunté grâce aux relations que nous entretenons avec l'Etat d'Israël, grâce aussi à la crédibilité d'un Etat comme le Maroc et au poids du comité Al-Qods que préside Sa Majesté le Roi », a-t-elle souligné. Lire aussi | Le Roi ordonne le déploiement par voie terrestre de 40 tonnes d'aide alimentaire à Gaza et Jérusalem Interrogée par le présentateur sur le fait de savoir si la normalisation signée en 2020 entre Israël et le Maroc a joué un rôle dans cette opération, Sitaïl a répondu en ces termes : « C'est une question de crédibilité. Nous avons une tradition très ancienne de soutien au peuple palestinien. La qualité de la relation que nous entretenons avec l'Etat israélien ne remet en rien en question le soutien du Maroc au droit inaliénable du peuple palestinien à bénéficier d'un Etat ». Selon elle, c'est parce que le Maroc a su concilier le soutien au peuple palestinien et les bonnes relations qu'entretient le Royaume avec Israël que le Maroc a pu bénéficier de « cette crédibilité qui nous a permis d'obtenir que six Hercules des Forces armées royales marocaines atterrissent dimanche à l'aéroport Ben Gourion et qu'ils puissent acheminer (cette aide, ndlr) par le territoire israélien jusqu'à Gaza, au plus près des besoins des populations vulnérables ». Cracheurs de feu « C'est une question de crédibilité, de poids du Maroc. Si nous avons été le premier pays à obtenir cette possibilité d'entrer par le territoire israélien et d'arriver au plus près des populations gazaouies, c'est parce que nous pesons sur l'échiquier dans cette région », a-t-elle renchéri. Interrogée par la suite sur le faible soutien des pays arabes aux Palestiniens, Samira Sitaïl ne s'est pas faite prier pour critiquer les régimes arabes qui parlent beaucoup mais n'agissent pas. Lire aussi | Samira Sitail a présenté ses lettres de créance à Emmanuel Macron « Il y a d'un côté les faiseurs de paix, ce que nous sommes, et de l'autre les cracheurs de feu. Et les cracheurs de feu aujourd'hui, préconisent la haine, tiennent des discours de violence et de haine », a-t-elle avancé, avant d'être coupée par le présentateur qui lui demande de qui parle-t-elle ? « Ils sont nombreux, notamment au sein des pays arabes. Ces pays n'agissent pas. Car il y a les actes et il y a les déclarations d'intention », finit-elle par répondre, sans donner de noms de pays en particulier, mais on imagine de quel pays elle fait référence. On ne peut s'empêcher de penser à certains régimes arabes, tels que celui d'El Mouradia, prompts à jouer la carte anti-israélienne, condamnant les pays ayant normalisé leurs relations avec l'Etat hébreu, mais sans envoyer ne serait-ce qu'une tonne d'aide, que ce soit médicale ou alimentaire, à la population gazaouie qui en a le plus grand besoin, aujourd'hui plus que jamais.