L'ambassadeur représentante permanente des Etats Unis auprès de l'ONU, Linda Thomas Greenfield, et son homologue marocain, l'ambassadeur Omar Hilale, ont présenté, jeudi à la presse internationale, la première résolution onusienne sur l'intelligence artificielle (IA), qui sera adoptée le 21 mars par l'Assemblée générale des Nations Unies. Cette présentation s'est déroulée lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, en présence des ambassadeurs et représentants de plus d'une cinquantaine d'Etats membres de l'ONU, représentant toutes les régions du monde. Seuls les ambassadeurs américaine et marocain se sont exprimés lors de cet évènement, afin d'introduire cette résolution intitulée "Saisir les opportunités offertes par des systèmes d'intelligence artificielle sûrs, sécurisés et fiables pour le développement durable". Lire aussi | IA: 67% des professionnels des secteurs audiovisuel, publicitaire et numérique ne sont pas prêts Le choix porté par les Etats Unis pour associer le Maroc en tant que co-parrain principal de cette résolution, inédite dans les annales des Nations Unies, témoigne de la solidité et la force du partenariat stratégique et historique multidimensionnel entre Rabat et Washington. Elle traduit la crédibilité, la confiance et le respect dont jouit le Royaume du Maroc à l'échelle onusienne et internationale, sous le leadership éclairé de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Cette résolution consensuelle souligne la nécessité de poursuivre les discussions sur les approches de gouvernance appropriées de l'IA, qui soient fondées sur le droit international, inclusives et adaptées aux différents besoins et capacités des pays développés et ceux en développement. La résolution appelle, notamment, les Etats membres à promouvoir des systèmes d'IA sûrs, sécurisés et fiables pour relever les plus grands défis mondiaux, notamment ceux liés à l'élimination de la pauvreté, à la santé mondiale, à la sécurité alimentaire, au climat, à l'énergie et à l'éducation. Dans son intervention lors de ce point de presse au nom des pays parties à cette initiative, l'ambassadeur Linda Thomas-Greenfield, a indiqué que l'intelligence artificielle dispose d'un énorme potentiel pour façonner les économies, les sociétés et le monde pour le mieux, notant qu'il faut veiller à ce que ces avantages s'étendent aux pays à tous les niveaux de développement. La diplomate américaine a également relevé que la résolution établit une vision commune selon laquelle les systèmes d'IA doivent être centrés sur l'humain, fiables, éthiques, inclusifs, respectueux de la vie privée et orientés vers le développement durable et la protection des droits de l'Homme et du droit international. Pour sa part, l'ambassadeur Hilale a félicité les Etats-Unis pour cette initiative, et pour avoir associé le Royaume dès sa conception, soulignant l'importance du dialogue parmi les Etats membres de l'ONU pour s'assurer que cette technologie en pleine évolution sert le bien commun. L'ambassadeur du Royaume a relevé que le Maroc a mis l'accent, durant les négociations de cette résolution, sur la nécessité de tirer profit des systèmes d'IA qui doivent combler les fractures sociales, numériques et économiques entre les pays développés et ceux en développement, "et non une IA qui éloigne davantage". Lire aussi | Etats-Unis: après un vote au Congrès, la menace d'une interdiction de TikTok se précise Il a en outre noté que l'IA offre de nombreux avantages potentiels aux pays en développement et en particulier africains dans divers domaines tels que la santé, l'agriculture, l'éducation, l'action climatique et la croissance économique. Afin de maximiser ces avantages, M. Hilale a souligné l'importance primordiale d'engager des investissements dans la recherche et les infrastructures en matière d'IA pour réduire le fossé numérique entre les pays. L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU a enfin réitéré le soutien total du Royaume à la question "extrêmement importante" de l'intelligence artificielle et au rôle central de la coopération internationale afin que cette nouvelle technologie serve le bien commun de l'humanité.