L'industrie automobile marocaine a connu ces dernières décennies un développement remarqué, avec des performances significatives à l'export et en termes de création d'emplois, comme en témoigne une croissance moyenne à deux chiffres pour ces deux indicateurs, au cours des dix dernières années. Aujourd'hui, avec un chiffre d'affaires de plus de 85 milliards de DH, cette filière est la première exportatrice du Royaume, avec un taux d'intégration locale de 64%. C'est, aussi, désormais le premier hub de construction automobile du continent. Il faut dire que c'est depuis la mise en service de l'usine du constructeur français Renault à Tanger, en 2012, que le secteur a connu cette nouvelle dynamique, comme en témoigne le relèvement substantiel de la capacité de production du secteur, qui a atteint environ 700.000 unités. Le Royaume a atteint une telle performance grâce aussi à un autre constructeur français de véhicules et de moteurs, Stellantis. En effet, il y a 4 ans, en 2019, Peugeot, qui fait désormais partie de Stellantis, a suivi l'exemple de Renault. Elle a ouvert une usine d'un coût de près de 600 millions de dollars à Kénitra, avec une capacité de 200.000 véhicules. En novembre dernier, Stellantis, qui fabrique la Peugeot 208 dans cette usine, a annoncé qu'elle investirait 300 millions d'euros supplémentaires pour doubler la production et la porter à 400.000 véhicules. Lire aussi | Conseil de Bank Al Maghrib. Les arguments et les messages de Jouahri Mais, cette filière ce n'est pas seulement l'assemblage et/ou la construction automobile, ce sont, aussi, des écosystèmes développés à partir des deux constructeurs français Renault et Stellantis. En d'autres termes, l'arrivée de ces deux constructeurs français a entraîné une vague d'investissements d'équipementiers automobiles dans le royaume. Qu'ils viennent d'Europe, des Etats-Unis, du Japon ou de Chine, les investissements n'ont jamais fléchi depuis le début de l'ouverture de l'usine géante de Renault à Tanger et celle de Stellantis qui a donné toutefois un nouvel élan au secteur, que ce soit en rang 1, 2 ou 3. Si les constructeurs tricolores ont attiré la plupart des équipementiers automobiles à s'implanter autour d'eux, le potentiel de l'industrie automobile marocaine, qui se classe parmi les 24 producteurs mondiaux de véhicules, a fait écho auprès des entreprises espagnoles du secteur, qui se sont également implantées pour surtout deux de leurs principaux clients, les groupes Renault, qui s'approvisionnait au Maroc pour plus de 60% des pièces de ses véhicules, et Stellantis. Le nombre d'équipementiers du voisin ibérique au Maroc va crescendo. Par exemple, les multinationales Ficosa et Gestamp ont ouvert deux usines de production dans le royaume, tandis que deux autres entreprises déjà présentes, Teknia et Antolín, en ont ouvert de nouvelles. D'après la version la plus récente du répertoire compilé par l'Institut espagnol du commerce extérieur (ICEX España), 20 entreprises de la filière automobile sont actuellement implantées au Maroc. Lire aussi | Industrie. Le patronat optimiste pour les 3 prochains mois Les atouts marocains suscitent l'attrait des investisseurs espagnols sur le volet automobile : la proximité géographique avec l'Espagne, une main d'œuvre très compétitive et un personnel qualifié et les accords commerciaux que le royaume a signés avec l'Union européenne et les Etats-Unis. Pour rappel, le Maroc compte aujourd'hui plus de 250 équipementiers automobiles, dont beaucoup sont des filiales d'entre