Sur les 2.000 stations qui existent, 1300 sont gérées par des personnes propriétaires des lieux, 400 sont louées par les sociétés de distribution et 300 appartiennent à ces dernières. La durée des contrats de location varie entre une année et 10 ans. Les activités annexes (café, shop, vidance, lavage...) rapportent largement plus que la vente du carburant. En juillet, certains locataires de stations services ont lancé une grève de 48 heures pour défendre la notion d'héritage de leur business à leur descendance. Qui sont-ils vraiment? Comment fonctionnent alors ces stations services? Sur les 2.000 stations qui existent sur l'ensemble du territoire, seulement 400 sont considérées comme des « modèles intermédiaires ». Les stations appartiennent aux sociétés de distribution de produits d'hydrocarbures mais elles les donnent en gérance. Des contrats de location-gérance sont alors conclus. Selon Adil Ziadi, président du Groupement des Pétroliers du Maroc (GPM), les durées de location ne dépassent pas les 10 ans. Certains contrats, qui ne sont pas renouvelés automatiquement par tacite reconduction, courent même sur une année seulement ou trois ans. L'idée étant que les locataires puissent honorer leurs engagements. Car dans le contrat, ils doivent respecter la politique de la société de distribution puisqu'ils engagent son nom et son image. Parmi les objectifs fixés, une bonne qualité de service, le respect des normes, la propreté... Il existerait aussi des objectifs quantitatifs. S'ils sont dépassés, la société de distribution peut activer un système de motivation : gratuité sur certains produits comme les lubrifiants, envoi du locataire à la Omra, l'aider à acquérir une maison... Et comme tout locataire, ce dernier doit payer une contrepartie : un loyer. Selon Ziadi, il diffère d'une station à une autre, en fonction de sa situation géographique, son chiffre d'affaires... «Les loyers peuvent par exemple osciller entre 5.000 et 100.000 dirhams mensuellement», indique-t-il. Deux autres modèles de stations existent aussi. Les plus nombreuses (1300) sont des «stations organiques». Le terrain et les constructions appartiennent à une personne qui vend en exclusivité les produits d'une société de distribution de produits d'hydrocarbures. Cette dernière se charge de la livraison, des visuels... «Ce sont des gérants libres avec lesquels ne se pose aucun problème », indique Ziadi. La troisième catégorie est représentée par les stations en propre qui appartiennent aux sociétés de distribution. Elles gèrent elles-mêmes ces stations, disposent de leur propre personnel... Elles sont environ au nombre de 300. Toutes ces stations génèrent alors des chiffres d'affaires différents. Mais, semble-t-il, leur marge reste assez faible (entre 3% et 4%) sur la vente du carburant. «Là où les stations pourraient dégager le plus de rentabilité, c'est au niveau des activités annexes comme la vidange, le lavage, les cafés, les shops... », avance Ziadi. En effet, pour certains gestionnaires, la location d'un point de vente pour en faire un café peut aller par exemple entre 40.000 et 60.000 dirhams mensuellement.