L'Espagne est prête à entamer une » nouvelle étape » dans ses relations avec le Maroc, basée sur « la confiance, la transparence et le respect des engagements pris », a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, dans une interview publiée dimanche par le magazine « Jeune Afrique ». Pour plusieurs mois, le Maroc et l'Espagne ont été confronté à une crise. L'actuelle crise diplomatique entre l'Espagne et le Maroc à propos de la gestion des flux migratoires dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla situées sur le territoire marocain n'aura été que la manifestation d'un désaccord plus profond entre ces deux Etats à propos du statut définitif du Sahara occidental entre autres. La genèse de ce regain de tensions avait été liée à l'hospitalisation en Espagne, en avril dernier, de Brahim Ghali, leader des indépendantistes et président élu de la RASD. Lire aussi | L'Espagne évite le Maroc dans sa tentative de sécuriser ses approvisionnements en gaz Après le discours royal en Août, nombreux sont ceux qui ont cru à un retour à la normale dans les relations bilatérales entre Rabat et Madrid. Cependant, hormis le volet sécuritaire, les dossiers économiques et politiques attendent toujours la reprise du dialogue. Hier, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, dans une interview publiée dimanche par le magazine « Jeune Afrique » a déclaré que l'Espagne était prête à entamer une » nouvelle étape » dans ses relations avec le Maroc. « Nous constatons effectivement une amélioration du contexte et les signaux que nous avons reçus du Maroc ces derniers mois sont positifs. Les messages publics du roi Mohammed VI sont également très clairs », a déclaré le diplomate espagnol. « Nous sommes, pour notre part, prêts à entamer une nouvelle étape dans notre relation, basée sur la confiance, la transparence et le respect des engagements pris », a-t-il souligné. « Maintenant que la communication est rétablie, le plus important est de travailler pour éviter la répétition de telles situations », a-t-il ajouté, en référence à la crise diplomatique entre les deux pays. « Nos relations diplomatiques restent intactes, notre ambassadeur est toujours à Rabat. La décision de faire reprendre son cours normal à l'ambassade du Maroc à Madrid relève exclusivement de la compétence des autorités marocaines », a-t-il souligné. A cette crise et réconciliation s'ajoute la réouverture des frontières terrestres et maritimes entre le Maroc et l'Espagne à la circulation des personnes qui serait «imminente». C'est du moins ce qu'a annoncé le média El Confidencial digital. «Les compagnies maritimes qui traversent le détroit souhaitent reprendre le transport des passagers et des voitures entre [les deux pays] avant la fin de cette année», rapporte la publication. Certains employés des agences de voyages espagnols ont confié à ECD que «le passage de Tarajal (à Ceuta) sera ouvert «le 1er novembre». Lire aussi | Maroc-U.E. L'Espagne déterminée à «défendre l'accord de pêche » La perspective d'un retour à l'ordre qui prévalait avant le 13 mars 2020 est accueillie avec optimisme par les agences espagnoles de transport «qui prévoient déjà d'augmenter leurs effectifs à partir de novembre dans les installations portuaires d'Algésiras et Ceuta» en prévision des vacances de fin d'année. Un enthousiasme que la Déléguée du gouvernement espagnol à Sebta a cependant tempéré. Salvadora Mateos, a estimé qu'il faudra un peu plus de temps à la partie espagnole pour terminer la nouvelle installation à Tarajal du système intelligent d'identification des personnes, puis s'entendre sur la réouverture de la frontière avec les autorités marocaines. Le gouvernement espagnol a, pour rappel, prolongé la fermeture de ses frontières avec le Maroc jusqu'au 31 octobre.