Le nouvel opérateur disposera de 3 représentants au conseil d'administration, soit 1/3 des membres. Le pool «d'instits» marocains qui prendra les 26,5% pourrait être constitué des actuels actionnaires. E n 2011, la Société Nationale d'Investissement (SNI) s'était prononcée sur la cession de Cosumar où elle en détenait 63,7%. L'idée retenue était celle de céder une part significative à un partenaire stratégique qui se devait de gérer le volet opérationnel. Avec Wilmar, SNI vend finalement 27,5% de ses parts. Ce sont 265 millions de dollars qui ont été, selon un responsable de la SNI, virés la semaine dernière pour financer cette opération. Une rentrée de devises à saluer dans le contexte actuel. Pour choisir ce grand groupe d'agro-business en Asie, il a fallu qu'il réponde à des critères bien définis : qu'il développe les activités de la société mais tout en étant en position minoritaire, qu'il accepte de partager le contrôle avec un large pool d'investisseurs marocains, et que la majorité du capital reste marocaine. « Nous avons consulté les opérateurs industriels nationaux et internationaux du secteur. Wilmar était le meilleur choix pour la croissance de la société, et par ailleurs ce premier investissement asiatique est un gage d'attractivité du Maroc pour les investisseurs étrangers », indique notre source. Et concernant justement le «transfert» d'autres 26,5% aux «instits» marocains, l'opération devrait intervenir dans les six prochains mois. Il n'est donc pas exclu d'imaginer que des institutions comme CIMR, Wafa Assurance, la banque Islamique de Développement, MAMDA/MCMA ou la Wilmar croit en le modèle de Cosumar et compte le supporter au Maroc comme dans les autres pays où il est actif. CMR, qui sont déjà actionnaires dans Cosumar respectivement à hauteur de 12,85%, 5,39%, 3,41%, 2,17% et 0,39%, rempilent pour augmenter leurs participations. En tous les cas, «cette deuxième étape va constituer un changement de contrôle. L'opération devrait alors être soumise à l'accord des autorités de la concurrence». A ce moment-là, SNI ne détiendra plus que 9,7% du capital de l'opérateur sucrier. Sur le plan de la gouvernance, à quel changement faudra-t-il alors s'attendre ? Du côté du vendeur, on indique qu'elle sera largement partagée entre Wilmar et les investisseurs institutionnels. «Plus de 70% du capital et des droits de vote seront entre les mains d'investisseurs marocains. Wilmar disposera de trois représentants au conseil d'administration qui comptera neuf sièges, soit un tiers du conseil d'administration», indique notre source. Et ce n'est pas tout, car SNI compte, dans une troisième étape, céder sa participation résiduelle en bourse pour «augmenter le flottant du titre», comme elle l'a décidé pour les opérations portant sur Lesieur Cristal ou Centrale Laitière. «Cosumar sortira du giron de SNI à la cession du contrôle de la société. L'augmentation du flottant aura lieu après la constitution du bloc de contrôle entre les institutionnels et Wilmar». Cette quatrième opération de cession des filiales de SNI ne devrait pas être la dernière. Le holding annonce d'autres opérations dans le pipe. En tout les cas, Cosumar devra rester sur le modèle qu'il a adopté en matière d'agrégation mis en place avec les 80.000 agriculteurs. Wilmar ne songe pas le changer. « Wilmar utilise le même modèle dans ses activités d'huile végétale et de sucre, et il est très intégré en amont. Le groupe croit en ce modèle et compte le supporter au Maroc comme dans les autres pays où il est actif », indique-t-on auprès de la SNI.