Alors que dans quelques jours démarre la campagne de vaccination au Maroc, une question se pose concernant les personnes ayant déjà été contaminées par la Covid-19. Doivent-elles se faire vacciner ? Leur immunité peut-elle les dispenser du vaccin ? Au Maroc, la campagne de vaccination contre la Covid-19 s'organise. Le ministère de la Santé et celui de l'Intérieur organisent conjointement ce dimanche 20 décembre une simulation grandeur nature de la campagne de vaccination. Tout le personnel de santé des 2.900 stations de vaccinations mises en place par les autorités dans les douze régions du Royaume est mobilisé. Selon les deux ministères, « la réussite de cette opération est tributaire de l'engagement effectif des équipes et permet aussi de mesurer concrètement le niveau de préparation à la campagne de vaccination contre le Covid-19 ». La campagne de vaccination devra couvrir l'ensemble des citoyens âgés de plus de 18 ans. Le schéma vaccinal adopté se décline en deux étapes. La priorité sera donnée aux catégories actives au niveau des premières lignes. Il s'agit notamment du personnel de santé, des autorités publiques, des forces de sécurité et du corps enseignant de l'éducation nationale. S'y ajoutent les personnes âgées et celles vulnérables au virus, notamment celles atteintes de maladies chroniques. Ce schéma correspond aux recommandations de l'OMS. La deuxième étape sera marquée par l'élargissement de la vaccination au reste de la population. Lire aussi|La Corée du Sud s'implique dans la formation à Casablanca Mais pour le moment, de nombreuses questions demeurent sur ce vaccin. Par exemple, de nombreux anciens malades de la Covid-19 se demandent si elles doivent être vaccinées alors qu'elles ont déjà été en contact avec le virus. Pas systématiquement, mais rien ne s'y oppose si elles le souhaitent, estime, en France, la Haute Autorité de santé (HAS) dans un communiqué mis en ligne vendredi 18 décembre. La HAS rappelle que « la durée de l'immunité à long terme conférée par la Covid-19 n'est actuellement pas connue ». Même si la fréquence précise des cas de réinfection est difficile à établir, « le nombre de cas publiés de réinfection dûment documentés reste pour l'instant faible (une dizaine environ) », y est-il précisé. En l'état des connaissances scientifiques actuelles, les cas confirmés de patients symptomatiques atteints par la suite une deuxième fois d'une forme plus sévère du Covid-19 seraient exceptionnels. Selon la Haute Autorité, le « constat scientifique » est donc « qu'à ce jour les données ne permettent pas de savoir s'il y a un bénéfice à vacciner les personnes qui ont déjà été infectées par le SARS-CoV-2 » (le virus provoquant la maladie Covid-19). En conséquence, elle juge que : « A ce stade, qu'il n'y a pas lieu de vacciner systématiquement les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique du Covid-19. » D'un autre côté, elle ne note aucun « effet indésirable grave particulier » lorsqu'une personne ayant eu le Covid-19 se fait vacciner. Elle en conclut que rien ne s'oppose à une telle vaccination si une personne contaminée le souhaite, et « à l'issue d'une décision partagée avec le médecin ». A noter que jusque-là, la plupart des essais cliniques menés sur les candidats-vaccins excluent en analyse principale les sujets antérieurement infectés c'est-à-dire ceux qui ont déjà été malades par le passé. Au Maroc, jusqu'à hier samedi 19 décembre à 18 heures, le bilan portait à 415.226 le nombre total des contaminations, depuis le premier cas signalé en mars dernier, et à 375.623 celui des personnes totalement rétablies, soit un taux de guérison de 90,5%, selon le ministère dans son bulletin quotidien sur la situation de la Covid-19. Lire aussi|Coronavirus : le vaccin de Moderna autorisé aux Etat-Unis