Dans une récente étude, plus de 90% des pharmaciens affirment que depuis le début de la pandémie, le Maroc a connu des perturbations d'approvisionnement de plusieurs médicaments. Il s'agit d'une étude qui a concerné 719 pharmaciens opérant dans toutes les régions du royaume. Les détails. Selon une récente étude, 91% des pharmaciens affirment que depuis le début de la pandémie, le Maroc a connu des perturbations d'approvisionnement de plusieurs médicaments. Il s'agit notamment des médicaments entrant dans le protocole de traitement des patients affectés par le coronavirus. Soulignons d'entrée que l'objectif de cette étude, qui a concerné 719 pharmaciens opérant dans toutes les régions du royaume, est de cerner la disponibilité du Plaquenil, de la Nivaquine, des spécialités à base de Vitamine C, de Zinaskin, des spécialités à base de paracétamol et des spécialités à base d'azithromycine dans les pharmacies au niveau national. On apprend ainsi que 96,8% des pharmaciens affirment que le médicament « Plaquenil » n'a pas été ou a été rarement disponible chez leurs fournisseurs. Lire aussi| Coronavirus : le dépistage élargi à tous les laboratoires [Document] De même, 86% estiment que ce médicament n'est jamais disponible et 10% soutiennent qu'il l'était rarement. Et aussi, 97% des pharmaciens indiquent que la nivaquine n'a pas été ou a été rarement disponible chez leurs fournisseurs. Selon les auteurs de ladite étude, la non-disponibilité de la nivaquine et le plaquenil (produits appartenant au tableau A), s'explique par le fait qu'ils ont été réquisitionnés et mis à la disposition des patients uniquement à travers les structures publiques. Ce qui donc a empêché les pharmaciens à s'en approvisionner. «La décision était plutôt pertinente au début de la pandémie puisqu'elle avait limité les achats paniques et le mésusage qui pouvait en résulter. Mais l'augmentation du nombre de cas de Covid19 et la nécessité de prendre en charge les malades en ambulatoire devraient nous inciter à rendre cette disposition caduque pour faciliter l'approvisionnement des patients en nivaquine et en plaquenil », poursuivent-ils. Lire aussi| Or : c'est le moment de vendre vos bijoux ! L'étude montre surtout que les malades soufrant de pathologies chroniques nécessitant une prise régulière d'hydroxychloroquine ont eu des difficultés à se procurer leur consommation mensuelle en plaquenil. On apprend aussi que plus de 9 pharmaciens sur 10 estiment que les spécialités à base de paracétamol et d'azithromycine ont toujours ou souvent été disponibles chez les grossistes. Il est à noter que cela est dû au fait que ces spécialités ont toujours été produites en grande quantité, particulièrement le paracétamol. De même, pour 79% des pharmaciens, les spécialités à base de vitamine C n'ont pas été ou ont rarement été disponibles chez leurs fournisseurs et pour 92% des pharmaciens, la spécialité à base de zinc ayant une AMM (autorisation de mise sur le marché) n'a pas été ou a rarement été disponible chez leurs fournisseurs. « Ces perturbations pourraient s'expliquer par une production qui peine à couvrir les besoins de la population qui ont augmenté d'une manière exponentielle et/ou une répartition inéquitable entre les pharmacies ou entre le secteur privé et le secteur public », conclut l'étude. Il va sans dire que cette étude vient davantage mettre en évidence l'alerte lancée depuis plusieurs semaines par le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens sur la rupture de stock des médicaments entrant dans le protocole de prise en charge des malades du Covid-19. La corporation a d'ailleurs envoyé une lettre au ministre de la Santé pour lui demander de leur accorder à titre exceptionnel un droit de substitution de médicaments.