Fini l'étiquette qui lui colle à la peau depuis des décennies. La capitale et ses régions se réveillent enfin. Les moyens sont déployés pour attirer du beau monde dans les NTI, le tourisme, l'artisanat, le commerce et les services… Rabat n'est plus la capitale administrative qu'elle était. Depuis très peu d'années, la stratégie adoptée par ses gouvernants a commencé à changer, pour évoluer vers une dynamique basée principalement sur le secteur tertiaire. Eh oui. Il en est fini du cliché qui faisait de la ville et de sa région un endroit «mort». Elles veulent désormais se positionner en tant que pôle d'excellence, tant dans les services, que dans les nouvelles technologies de l'information, le tourisme culturel et environnemental et l'industrie (textile…). Voilà. Ce sont les secteurs où il fera bon investir. Ce n'est donc pas par hasard que Rabat-Salé-Zemmour-Zaër a été choisi parmi quatre sites pour accueillir un site dédié à l'offshoring. Le projet Technopolis a été lancé sur 300 hectares à Salé. «La première phase de ce projet est en cours de réalisation pour un montant d'investissement de 1,5 milliard de DH. Les premières livraisons sont prévues pour août 2008», souligne Hassan Amrani, Wali de la région. Dans des domaines plus pointus, des sociétés comme Labinal Maroc ou ST Microelectronics ont franchi le pas dans la région pour implanter des projets de grande valeur ajoutée. La première société a misé 300 millions de DH dans la commune de Ain Atig pour créer une unité spécialisée dans la production de câblage électronique pour l'aéronautique. La deuxième s'est focalisée sur la production et le design de puces électroniques destinées aux circuits intégrés. Ces projets démontrent qu'il existe un potentiel (la présence dans la région d'une majorité d'universités et de grandes écoles aidant) que d'autres investisseurs pourraient exploiter. Dans le secteur de l'industrie, et particulièrement dans le textile, la région est en train de mettre en place un pôle de compétitivité à Skhirat. «La région œuvre actuellement pour la mise sur pied dans les plus brefs délais des projets industriels et des pôles dans tous les domaines, mais particulièrement dans celui du textile, qui reste un gros pourvoyeur d'emplois», précise Amrani. En effet, la région a réussi à attirer de grosses pointures comme Fruit of the Loom, qui souhaiterait apparemment délocaliser toutes ses unités de production d'Irlande dans un même espace. C'est le cas également de Legler ou d'Atlantic de Nîmes, qui ont installé leurs unités dans la région pour son potentiel mais, ne l'oublions pas, aussi pour ses avantages. Le secteur touristique n'est pas non plus en reste. C'est un secteur qui commence à décoller, notamment à Rabat et Salé. Le type de tourisme développé est à la fois culturel, environnemental, des affaires et dans une moindre mesure balnéaire. Il a suffi que quelques investisseurs se jettent à l'eau pour en attirer d'autres. Beaucoup d'intentions ont été formulées. Certaines évoluent lentement. D'autres pas. Le projet relatif à la réhabilitation de la Corniche de Rabat par exemple, qui coûte 30 milliards de DH à son promoteur émirati, Emaar, prend forme. Le lancement des travaux de construction de la première phase aura lieu dans les semaines à venir. Dans la foulée, le secteur de l'artisanat devrait également prendre du poids. Une cité des arts et des métiers sera créée. «L'ambition de ce projet est d'assurer, à travers les équipements liés à la formation, le renouvellement du savoir-faire artisanal. Cette cité permettra l'incubation de niches dédiées au développement des ressources humaines dans les métiers traditionnels, du tourisme, de l'hôtellerie et des services », explique le Wali de la région. Le secteur agricole figure également en bonne position sur le plan des priorités de la région. La concession de la première tranche des terres (8.756 hectares) de la Sodea-Sogeta devra engendrer un investissement de 372 millions de DH. La deuxième tranche, elle, portera sur une superficie de 7.000 hectares supplémentaires, ce qui ne manquera pas d'attirer de nouveaux porteurs de projets. L'immobilier offre aussi des opportunités d'investissements. La région compte à cet effet ouvrir prochainement le plateau de Akreuch à l'urbanisation sur une superficie de 1.300 hectares. «Le plan d'aménagement est fin prêt et les propriétaires des terrains sont d'ores et déjà invités à valoriser leurs lots, à condition toutefois que les prix des terrains se stabilisent », lance Hassan Amrani. Rabat et ses régions sont en chantier. Ils sont en cours de mutation, qui fera d'elle un «pôle d'excellence» à l'horizon 2010. Pourvu que les travaux ne prennent pas de retard.