La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a invité la presse nationale à une e-conférence, mercredi 27 mai 2020, afin d'exposer au grand public son plan de relance à la veille de la préparation du projet de loi de finances rectificative. La conférence a été animée par Chakib Alj, président de la CGEM, assisté par Mehdi TAZI, Vice-Président, Hakim MARRAKCHI de la Commission Fiscalité et Douane et Hicham Zouanat de la Commission Sociale. Concernant l'impact de la crise sanitaire, le Président de la CGEM s'est montré très confiant et a affirmé croire fermement à l'économie du Maroc, car les entreprises marocaines ont pu s'adapter à la crise et ont su rebondir. L'image du pays s'en sort très renforcée au niveau international. La crise a été aussi une occasion pour le rétablissement et le renforcement de la confiance entre l'administration publique et l'entreprise, condition sine qua non pour aller de l'avant et rattraper le temps perdu. Lire aussi |Plan de sauvetage de l'industrie automobile française enfin dévoilé : un grand soulagement pour le Maroc Pour la préparation de son plan de relance, la CGEM a mobilisé toutes ses composantes et fédérations pendant trois semaines. Les travaux acharnés de 25 fédérations ont abouti à un plan qui se veut ambitieux, intégré, cohérent et équilibré entre l'Etat, le secteur privé et le citoyen, selon les termes du Président. Pour préserver l'appareil productif et éviter une récession durable, ce plan insiste sur le renforcement de la demande du made in Morocco et l'accélération de la commande publique. Il insiste aussi sur l'intégration de l'informel, la simplification des relations entre l'Etat et l'entreprise, l'inclusion financière et l'atténuation de l'épineux problème du délai de paiement. S'agissant du coût de ce plan, la CGEM a avancé une première estimation d'un montant de 100 milliards de DH sur une période de 12 mois, et ce, à partir de juillet 2020. Il s'agit de : -60 milliards de DH qui vont couvrir la garantie accordée dans le cadre de Damane Relance ; -10 milliards de DH pour la capitalisation des entreprises publiques afin d'apurer leurs dettes envers leurs fournisseurs ; -10 milliards de DH pour la subvention des entreprises en difficulté, soit sous forme de financement du chômage partiel, si la mesure est acceptée, soit sous forme de support de la demande à travers la réduction de la TVA de 20% à 10% ; -20 milliards de DH pour la création d'un fonds d'investissement sectoriel pour supporter certains secteurs en grande difficulté. Parmi les grands axes du programme de relance proposé au Comité de Veille Economique (CVE), il y a lieu de citer les mesures transverses qui concernent l'intégration de l'informel. Ces mesures contiennent trois volets: -La réduction des écarts de compétitivité avec le secteur formel par l'introduction d'une TVA à 10% sur 18 mois concernant les produits fortement concurrencés par l'informel ; -L'inclusion des entreprises informelles et des salariés qui en dépendent dans le formel avec la mise en place d'un statut fiscal et social particulier de type auto-entrepreneur et la création d'un statut spécifique au niveau de la CNSS pour intégrer les salariés qui n'en bénéficient pas ; -Le renforcement de certaines règles de transparence telle la généralisation de l'Identifiant Commun de l'Entreprise (ICE) et la mise en place de mesures plus sévères contre la contrebande et la sous-facturation à l'importation. Le plan de relance détaillé contenant 500 mesures a été envoyé aux ministères de tutelle des différents secteurs pour discussion et affinement, dans le cadre de l'élaboration du projet de loi de finances rectificative. Lire aussi | L'Egypte devance le Maroc dans l'indice mondial RECAI