Quinze mois après le lancement effectif de l'initiative publique Innov Invest, qui vise à promouvoir le capital amorçage au Maroc, le rythme des investissements commence à peine à s'accélérer. Sur les 950 millions de dirhams mobilisés à cet effet, dont près du tiers par la Caisse Centrale de Garantie (CCG), en sa qualité de promoteur d'Innov Invest, le compteur n'a atteint en ce début d'année 2019 « que » sept opérations pour un total d'investissement de plus de 40 millions de dirhams (non encore totalement débloqués). Il faut dire que sur les quatre gestionnaires de fonds d'investissement désignés suite à un long process d'appel d'offres, seuls trois sont à ce jour réellement opérationnels. Il s'agit de Global Nexus (qui gère Green Innov Invest), Seaf Morocco (gestionnaire de Seaf Morocco Growth Fund) et MITC Capital (le bras armé dans les métiers du capital investissement du groupe Technopark Casablanca et qui pilote le fonds Maroc Numeric Fund II), lesquels n'ont, de surcroît, entamé réellement leurs opérations que le deuxième semestre 2018. Quant au quatrième opérateur adjudicataire, à savoir Azur Partners, il a toujours du mal à achever la création de son fonds Azur Innovation et ce, en raison d'un «blocage» administratif. Aussi, selon des sources proches du dossier, les actionnaires d'Azur Innovation, lesquels comptent aussi bien des institutionnels locaux tels MASEN, CIH et BMCE Bank of Africa qu'étrangers en la personne de la Banque Africaine du Développement et du néerlandais Triple Jump Innovation Fund, ont-ils exigé du gestionnaire Azur Partners l'obtention, préalablement au closing, du statut d'OPCC (Organisme de Placement Collectif en Capital). Or, ce label, qui accorde des avantages fiscaux non négligeables (sous certaines conditions en matière de politique d'investissement), tarde à être délivré par les autorités de tutelle (AMMC et le ministère des Finances) contrairement aux trois autres acteurs précités. Entre-temps, et au rythme actuel d'accompagnement des startups, on est encore loin de la vitesse de croisière annuelle pour une action publique qui visait initialement le financement de 300 projets entre 2018 et 2023, soit en gros quelque 60 projets par année !