Avec le numérique, de nouveaux métiers ont vu le jour. Indissociable de l'univers digital, le brand content donne de la visibilité à une marque, hors publicité et argumentaires de vente. C'est une stratégie qui porte ses fruits, à l'ère de la communication digitale et du contenu roi. Challenge : Qu'est-ce qu'aujourd'hui le brand content peut apporter aux marques des annonceurs marocains ? Yanis Ayouch : Le brand content apporte une plus grande proximité entre les annonceurs et leurs consommateurs. Les marques ne sont plus simplement des produits. Elles peuvent apporter de l'émotion, de l'information, du contenu utile. Disons que je suis un télécom. Mon cœur de métier est de vendre des puces téléphoniques et des téléphones. Avec le brand content, je vais pouvoir lui apporter plus, je vais pouvoir l'informer, le divertir, lui apporter des solutions à des problématiques qu'il croise dans sa vie quotidienne et en rapport avec mon métier. Je vais me rapprocher de lui, mieux le connaître. Et cela va créer un échange entre ma marque et mon consommateur. La grande force du brand content est que mon consommateur peut interagir avec moi. Challenge : Ce segment de métier du digital est-il bien intégré par les agences de communication au Maroc ? Je ne peux pas parler au nom de toutes les agences, ce que je peux dire, c'est que nous, à Shem's, nous avons totalement intégré ce département. Nous avons une formidable équipe, qui est née et a grandi dans le digital. Chaque jour, ils produisent un grand nombre d'idées pour nos annonceurs. Il est totalement indispensable aujourd'hui pour les agences d'offrir ce service si elles veulent se positionner sur le digital. Challenge : Le brand content est-il bien connu par les annonceurs ? Il l'est. Les annonceurs sont de plus en plus dans la demande de brand content pour leurs marques. Si j'avais un conseil à donner, ce serait : le brand content ne doit pas être assimilé à de la publicité classique. La présence de la marque ne doit pas être intrusive. Nous avons eu de nombreux cas, où les consommateurs partageaient un contenu en enlevant la marque. Il faut que la marque s'imbrique subtilement dans le contenu, qu'elle apporte quelque chose pour que le consommateur se dise: «wah c'est cette marque qui a fait ça !» Et non : « Pfff, encore de la publicité».