Le rapport 2018 du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) a attribué au Maroc la note de 3,20 sur cinq, en termes d'environnement des affaires, contre 2,25 à l'Algérie et 2,96 à la Tunisie. Les experts du CIAN pour la zone Maghreb, tout en rappelant que l'économie marocaine a fait preuve de résilience face à la crise économique et financière mondiale en affichant un taux de croissance de 3,2% pour 2018 tiré par une campagne agricole exceptionnelle, ont noté toutefois que des secteurs clés de l'économie marocaine ont été fortement impactés. Ce sont avant tout les secteurs tournés vers l'exportation qui subissent le ralentissement de la demande extérieure : le textile, le cuir, l'aéronautique, l'électronique et autres.. Le rapport souligne par ailleurs que le Maroc, porte d'entrée du continent africain, s'impose comme acteur incontournable au niveau géostratégique par ses ports, son réseau ferroviaire à grande vitesse et ses infrastructures visant à développer son réseau logistique. Il se distingue également dans la région en tant que place financière et boursière en constante évolution. Pour ce qui est de l'Algérie, les experts du CIAN, n'hésitent pas à la classer parmi les pays d'Afrique les plus touchés par la crise financière. Ils ont mis en exergue la forte dépendance de son économie aux hydrocarbures, première ressource du pays. Le taux de croissance a été de 2,4% en 2018. Cependant, note le rapport, l'Algérie dispose d'une marge de manœuvre grâce à de fortes réserves extérieures. Pour le CIAN, le système économique algérien est basé sur la rente pétrolière qui a fait que les recettes d'exportations sont tombées de 63 milliards de dollars en 2013 à 27 milliards de dollars en 2017, alors que la facture des importations est passée de 12 milliards en 2003 à 68 milliards en 2017. En Tunisie, la croissance s'est établie à 2,8% en 2017. La crise économique l'a touchée par le biais des exportations, avec le ralentissement de la demande extérieure, des investissements et du tourisme. Au niveau du commerce extérieur, les exportations ont chuté de 20,7% sur les neuf premiers mois 2018 et les importations de 19,5% après une forte progression en 2017 sous l'impulsion de la filière mécanique, électronique et électrique. Quant à la Libye, la crise sociale a réduit de moitié environ le taux de croissance en 2018 à 1,8%, mais les fondamentaux de l'économie libyenne demeurent généralement passables