Quand le président Donald Trump avait lancé son tristement célèbre Tweet en soutien à la candidature de son pays pour organiser le mondial 2026 de football, ce n'était pas à vraiment dire des menaces contre les pays qui ne voteraient pas pour le dossier tripartite Etats-Unis/Canada/Mexique. C'était tout bonnement une couverture de la part de l'imprévisible Trump pour les responsables de la FIFA qui avaient fait le choix américain plus d'un an avant le vote du 14 juin 2018. On en sait davantage aujourd'hui avec les révélations faites au journal électronique italien lapresse.it par un proche de la FIFA. Le Maroc a été choisi comme un bon perdant pour donner de la crédibilité au vote dont l'issue était réglée à l'avance, tout comme l'issue du vote devant désigner les pays qui organiseront les phases finales de 2030, 2034, 2038, voire 2042, soutient la même source. Faouzi Lakjaa, le président de la Fédération Royale Marocaine de Football, a-t-il menti à ses compatriotes et aux autorités de son pays en leur faisant croire jusqu'à la dernière minute que les chances du Royaume de décocher le Mondial 2026 étaient grandes et réelles alors qu'il savait pertinemment que les dés étaient truqués? Si Faouzi Lakjaa n'a jamais rendu compte aux marocains du contenu de sa rencontre avec ses homologues des USA, du Canada et du Mexique, l'a-t-il fait à ses supérieurs? Si oui, le compte rendu était-il fidèle? Car, à en croire la source de lapresse.it les homologues americano-mexico-canadiens de Lakjaa étaient porteurs d'un message clair et voulaient compenser le Maroc pour sa participation à la course en tant que lièvre. Chose que notre président de la FRMF n'avait apparemment pas saisie. Aujourd'hui, écrit le journal, Lakjaa cherche à prolonger sa durée de vie à la tête de la FRM en laissant croire que le Royaume serait candidat à l'organisation du Mondial 2030 conjointement avec l'Espagne et le Portugal ou avec l'Algérie et la Tunisie. Les récents propos mielleux du président de la fédération espagnole ne doivent tromper personne. Elles ne servent que la personne de Lakjaa et sa carrière politico-administrative et nullement le football marocain. L'Espagne s'est abstenue lors du vote du 14 juin dernier sous prétexte du limogeage du président de sa fédération tandis que le Portugal a voté publiquement contre nous. L'organisation à Tanger de la super coupe d'Espagne entre le FC. Barcelone et Séville n'est pas un signe d'amitié envers le Maroc. Pour abriter cette rencontre, le Maroc doit débourser des millions d'euros, précise la presse.it. Le football est devenu une affaire de business, et il n'y a plus de place aux sentiments ni au copinage. Selon le journal italien, la FIFA a déjà tranché pour les quatre prochaines coupes du monde et aurait décidé de confier l'organisation du Mondial 2030 à l'Angleterre, le 2034 à la Chine, et, surprise, le 2038 conjointement à l'Arabie Saoudite et à … l'Egypte. Le 2042 reviendra à l'Amérique Latine. L'Arabie Saoudite qui nous a poignardés dans le dos en juin dernier roulait, en fait, pour son propre compte. Jalouse et mécontente de voir le « petit frère » Qatar sortir de sa tutelle et voler de ses propres ailes au point de décrocher l'organisation du Mondial 2022 grâce aux pétrodollars, l'Arabie Saoudite a décidé de sacrifier quelques dizaines de milliards de dollars rien que pour sauver l'honneur et reprendre sa position de première puissance dans la région. Et pour mettre toutes les chances de son coté, elle associe à son projet l'Egypte, grand pays africain en termes footballistiques, économiques et démographiques, pour faire taire toute velléité des pays africains et, du coup, enterrer pour des décennies le rêve marocain, indique la même source. Pour ce faire, il n'y a pas mieux que de réactiver et réaliser le vieux projet de construction d'un pont sur la mer rouge -déjà baptisé du nom du roi Salmane- et devant relier les deux pays. Ce projet dont l'ancien président Hosni Moubarak ne voulait pas, a fait l'objet d'un accord entre le roi Salmane et le président égyptien Al-Sissi le 8 avril 2016 au Caire. Il doit coûter environ 5 milliards de dollars supportés presque par l'Arabie Saoudite et reliera ainsi les continents asiatique et africain via la ville saoudienne de Tabuk et celle de Nabq égyptienne en passant par les îles inhabitées de Sanafir et Tiran. Justement, le Caire vient de céder à Ryad la souveraineté sur ces deux îles et, en contrepartie, le royaume wahhabite a signé avec l'Egypte 17 importants accords et protocoles d'accords dont la création d'un fonds d'investissement commun de 16 milliards de dollars. C'est dire que désormais le véritable allié stratégique de Ryad dans la région n'est autre que l'Egypte, surtout depuis l'arrivée au pouvoir d'Abdel Fettah Al-Sissi. En outre, l'Arabie Saoudite vient d'engager des experts internationaux pour la réforme et la restructuration du secteur des sports, en particulier le football. Elle vient également de se mettre d'accord avec l'Italie à coups de dizaines de millions de pétrodollars sur le principe que Ryad abrite les trois prochaines finales de la coupe d'Italie de football. Des opérations de charme destinées à soigner l'image d'un pays aux structures archaïques et le hisser au rang de pays à tradition footballistique dans la perspective de la course à l'organisation du Mondial 2038. L'on est en droit de se demander que fait notre Fédération? Que fait notre diplomatie, celle officielle dirigée par Nacer Bourita comme celle officieuse ou souterraine? Notre pays est-il au parfum ou pas de ce qui se trame dans les arcanes de la FIFA sous le contrôle des grandes puissances? La FIFA a cédé aux pressions des immenses enjeux financiers qui entourent le football et est devenue l'otage des grandes firmes multinationales qui traquent l'argent là où il se trouve. Et l'Afrique n'en a malheureusement pas. Le Royaume du Maroc a été candidat à l'organisation du Mondial de football à cinq reprises. Avec les résultats que tout un chacun sait. La source de lapresse.it assure que le score du Maroc lors du vote pour l'organisation du Mondial 2030 sera plus catastrophique que le précédent. Les marocains accepteront-ils d'être les éternels dindons de la farce!