Le Maroc a su conforter sa position singulière en tant que pays pourvoyeur de paix et de stabilité dans son voisinage euro-méditerranéen, a souligné, vendredi à Rome, Youssef Amrani, chargé de mission au Cabinet royal dans sa communication dans le cadre de la 3e édition du « Dialogue Méditerranéen 2017 ». Lors de cette rencontre organisée par l'Institut italien des études politiques internationales (ISPI) sur le thème : «Sécurité partagée et stratégies communes», Youssef Amrani qui intervenait aux côtés d'Alistair Burt, ministre d'Etat britannique pour le Moyen Orient au bureau extérieur du Commonwealth, Ahmed Yildys, ministre délégué turc aux Affaires étrangères, Rose Gottemoeller, député Secrétaire général de l'OTAN, et Alessandro Profumo, chef exécutif italien du bureau Leonardo SpA, a rappelé l'engagement du Maroc dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme évoquant les importantes réformes que le Royaume a engagées dans ce domaine. Amrani a noté que les initiatives sécuritaires à elles seules restent insuffisantes, si elles ne n'inscrivent pas dans une approche multidimensionnelle et globale dans tous ses aspects à savoir, la lutte contre la radicalisation, la déconstruction des discours djihadistes, la promotion des valeurs culturelles et cultuelles et la résolution des crises internationales notamment au Sahel et dans la région Mena. Il a également insisté sur les conditions essentielles, telles que le développement de l'investissement, la création d'activités génératrices de croissance et de richesses, favorisant le développement équitable pour tous, «à l'image du modèle de développement marocain, ancré autour de valeurs citoyennes et de modernité, impulsé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI». M. Amrani a aussi noté que l'un des défis majeurs aussi bien pour les pays européens qu'africains réside dans la gestion des flux migratoires qui nécessite une approche commune, concertée et responsable de la part de tous les pays concernés par la chaine migratoire, « à l'image de l'approche initiée par le processus de Rabat sur la migration et le développement en 2006». Il n'a pas manqué de rappeler dans ce contexte le message du Souverain au 5ème sommet UA-UE dans lequel le Souverain a affirmé que «le Maroc a développé une approche introspective de la question migratoire, qu'il conçoit de manière inclusive et positive», notant qu'en effet le Royaume «a très tôt réagi de façon responsable face à ce phénomène, en se dotant d'une politique migratoire globale dans son contenu et à forte dimension humaine, grâce à une Vision Royale lucide». Amrani a noté que l'Europe et la région méditerranéenne font face à des transformations majeures et des défis globaux, qu'il s'agisse de sécurité, de changement climatique ou de migration, auxquels ils convient de répondre de manière collective et pragmatique et avec des actions cohérentes, soulignant que l'espace méditerranéen dispose de potentialités et de nombreuses opportunités, auxquelles il convient de proposer de nouveaux instruments de coopération novateurs et ambitieux, adaptés aux enjeux de l'avenir de la région et à même de favoriser un espace de paix, de dialogue, de prospérité partagée et du vivre ensemble. Selon lui, «les attentes de la région sud à l'égard de l'Europe sont fortes et doivent aller dans le sens d'une politique européenne de voisinage, davantage ambitieuse et innovante», ajoutant que «la région a besoin d'une nouvelle ingénierie en Méditerranée, de nouvelles réponses, similaire à un plan Marshall pour la région, pour relever les défis collectifs», tout comme l'Europe «qui ne peut se projeter dans l'avenir, sans prendre en considération sa dimension méditerranéenne et africaine». L'espace méditerranéen est vital pour les pays du Sud, mais aussi pour l'Europe car ils sont étroitement liés du fait de l'indivisibilité de la sécurité. Et d'ajouter que «les questions de sécurité, doivent être une priorité pour nous tous et indissociables de la question du développement économique et social et de la gouvernance et ce, dans l'ensemble de la région», rappelant que « la sécurité et le développement inclusif sont intimement liés et nécessitent une approche globale, dans le cadre d'un partenariat euro-méditerranéen, seule condition pour la construction d'une architecture de paix, de sécurité et de prospérité dans la région, à même de réduire les écarts de développement entre le Nord comme au Sud».