Driss Jettou et son homologue Didier Migaud ont donné hier le coup d'envoi officiel au séminaire du jumelage institutionnel, démarré en pratique en février dernier. La Cour des comptes française et le National Audit Office britannique interviennent dans ce projet, d'un montant de 13 millions de DH, financé par l'Union européenne. Il vise à renforcer les capacités institutionnelles, professionnelles et techniques de la Cour des comptes marocaine. S'exprimant à cette occasion, M. Jettou a souligné que ce chantier de jumelage qui couvre la période 2017-2019, revêt un grand intérêt dans la mesure où il s'inscrit dans le cadre de la vision stratégique de faire de la Cour des comptes du Maroc une institution supérieure de contrôle des finances publiques crédible, à même de contribuer significativement à l'amélioration de la gestion publique. Ce chantier tire aussi son importance du fait de sa convergence avec les objectifs de la Cour des compte du Royaume du Maroc tendant à exercer ses missions avec professionnalisme et à réaliser des travaux de qualité et à haute valeur ajoutée, comme il puise ses fondements dans les liens de coopération et de partenariat privilégiés entre le Royaume du Maroc et l'Union européenne, a-t-il ajouté. Avec l'adoption de la loi organique relative aux lois de finance (LOF) en juin 2015, le Maroc s'est engagé dans une nouvelle génération de réformes de ses finances publiques, a signalé M. Jettou, notant que désormais la gestion des finances de l'Etat devrait plus que jamais reposer sur les principes de la sincérité des comptes publics, l'introduction de la comptabilité patrimoniale, l'efficience dans l'action publique, l'évaluation de la performance, la reddition des comptes ainsi que le renforcement du contrôle parlementaire. Pour sa part, le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid, a souligné que la LOF met les jalons d'une gestion budgétaire orientée résultat, ce qui est de nature à garantir une meilleure visibilité et une plus grande maîtrise des enjeux budgétaires et du processus de préparation et d'exécution du budget de l'Etat, estimant que l'instauration de la culture de performance a pour corollaire l'octroi de plus de souplesse et de marge de manœuvre aux gestionnaires en contrepartie de leur responsabilisation quant à l'atteinte de leurs objectifs. De son côté, le premier président de la Cour des comptes de la République française, Didier Migaud, s'est félicité des relations privilégiées et anciennes entre les cours des comptes marocaine et française, signalant que ce jumelage vise à accompagner le renforcement des compétences de la Cour des comptes du Royaume du Maroc dans trois domaines clés, à savoir la certification des comptes de l'Etat, le contrôle de l'exécution des lois de finance et l'évaluation de l'efficacité et de l'efficience des politiques publiques. L'ambassadeur de l'Union européenne, Claudia Wiedey, a salué, quant à elle, les « progrès impressionnants » réalisés dans le domaine de la modernisation des administrations marocaines, relevant que le statut de la Cour des comptes du Royaume du Maroc lui confère un rôle crucial dans la mise en pratique des principes de transparence, d'efficience et de redevabilité. Ce programme de jumelage, d'une durée de 24 mois, est réalisé dans le cadre du programme « HAKAMA ». Il est financé par l'Union européenne à hauteur de 1,2 million d'euros et géré par le Ministère de l'Economie et des Finances. Plus de 50 experts français et britanniques seront mobilisés pour assister la Cour des comptes du Maroc à acquérir les meilleures pratiques internationales.